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On ignorait absolument d'où ils venaient, « quand, vers le milieu du dernier siècle, le hasard, ajoute M. Vaillant, d'après Grellmann, la fit trouver dans la philologie. A cette époque un Roman (Roumani) d'Omlas', en Ardialie, Vale, étudiait à Leyde. Il fit la connaissance de trois jeunes Malabarais, étudiants comme lui. Étonné d'abord de leur ressemblance avec les Rô-muni de son pays, il l'est bien davantage lorsqu'il croit la reconnaitre jusque dans leur langue, et son étonnement est à son comble, quand, de retour à Omlas', il s'est assuré que les Rô-muni comprennent à peu près la plupart des mots malabarais, qu'il a eu soin de recueillir. >>

Voici quelques-uns de ces mots rò-muns comparés avec divers autres idiomes de l'Inde :

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Dès lors, continue M. Vaillant, plus de doute, les Rò-muni sont Indiens, Indostans, Multans, Bengaliens ou Malabarais, etc., etc.

M. Vaillant a développé son travail, qu'il a publié il y a quelques années, en un fort volume in-8°, sous le titre suivant : Les Romes, histoire vraie des vrais Bohémiens. Paris, Dentu, 10 fr. Nous engageons les personnes qui désireraient connaître de plus amples détails sur ce peuple à consulter cet ouvrage.

NOTE G.

Il y a quelques exceptions, mais elles sont si peu sensibles par rapport à la masse de la nation, que nous n'en faisons ici l'observation que pour éviter à d'autres de la faire; d'ailleurs l'esprit est tellement national chez nous que ce sont précisément ceux qui, comme les Alsaciens, ne parlent pas le français, qui montrent le plus de patriotisme; c'est même leur faire une grande injure que de douter du leur, et si une question de ce genre leur est faite à ce sujet, la première réponse qu'ils font

constamment, c'est de vous dire : Est-ce que nous ne sommes pas aussi bons Français que vous? Nous l'avons éprouvé plusieurs fois nous-mêmes, nous nous plaisons ici à leur en rendre justice. Cette réponse qui nous a encore été faite en avril dernier nous avait déjà été faite, il y a plusieurs années, par feu M. Hetzel père, à une réunion à laquelle nous assistions tous deux. M. Hetzel était de Strasbourg. Un Alsacien nous répondit aussi un jour que ses compatriotes étaient meilleurs Français que les autres Français mêmes.

En 1848, lorsque l'Allemagne manifestait la velléité de vouloir nous reprendre le Rhin, les habitants de Strasbourg, comme protestation, firent élever, nous a-t-on dit, au milieu de leur ville une statue de l'Alsace placée sous la protection de la France, ce qui suffit pour justifier de l'attachement qu'ils nous portent on peut donc dire avec raison qu'il y a chez nous unité de langage et de sentiments nationaux; les Alsaciens ne demandent pas mieux, du reste, que d'apprendre le français, et de faire disparaître cette différence qui existe entre eux et le reste de la nation.

NOTE H.

Il est probable que les Avares étaient Hongrois, mais d'une horde qui aurait précédé celle de 894, la dernière.

Voici, comme nous l'avons fait pour les différentes appellations gauloises, une liste des différentes appellations hongroises ou magyares faite par un Hongrois, M. de Besse, et dans laquelle figure le nom des Avares.

<< Parmi tous les peuples de la terre, dit M. de Besse, il n'en existe pas un qui ait reçu tant de noms différents que les Magyars; car les historiens les appellent tantôt Ungar, Ungher, Hungar, Unn, Hunn, Uhri, Vengher, Turkoï ou Turcs, Ugroï, DentuMogher, Gher, Avar, Zavar, Zabar, Gangarides, Outigour, Mazar, Magyar, Madjar, Agarènes, Sarrasins, Ismaélites, Magar, Mahjar, Indiens, Abyssiniens, finalement Mogars. >>

M. de Besse oublie encore Ougres qu'il cite dans un autre passage de son livre:

<< A cette longue nomenclature on peut encore ajouter Oïghours, Ouighours, Ougres et Ogres. Les Hongrois de la dernière horde, celle de 894, les ancêtres directs de ceux qui habitent aujourd'hui la Hongrie, étaient si barbares et si féroces, que c'est de cette dernière variante de leur nom dont les nourrices se servent pour effrayer les enfants. >>

Masselin nomme les Huns d'Attila Huns, Hunni, Hunsi, Annibi, Chuni, Ounni.

Leouzon Leduc dit encore :

« D'autres les appellent Unni. Cinnamus ajoute occidentales, etc. Quoi de plus frappant que la ressemblance du nom des Hongrois avec celui des races hunniques, comme les Ugri, les Ungri, les Ougri, les Unuguris, etc.! »

Cyprien Robert, en parlant des hordes huniques de l'armée d'Attila, leur applique encore les noms de Hunugures, Uturgures et Kurturgures.

Les Avares nommés dans cette note sont aussi appelés Obres, ce qui se rapproche beaucoup d'Ogres et feraient croire qu'en effet les Avares pourraient bien être des Huns ou Hongrois.

Les Chinois, suivant de Guignes, les appellent Yong-Nou.

Il serait à désirer qu'il fût fait pour tous les noms de peuples un catalogue de leurs différentes appellations comme nous l'avons fait pour les Gaulois et les Hongrois, ce serait un moyen commode pour les suivre à travers l'histoire et à travers le monde ; la même chose pourrait être également faite pour les noms de baptême et quelques noms de famille. C'est d'après certains indices et en rapprochant certains noms que nous avons cru reconnaître que Walter, Wouthers, Wauther, Wauthier, Gauthier, Gaulcher, Vaucher, Faucher, Foucher, Foulquier, Foulques, Fouque, Fouquet, Fouquier, Foucart et Foucault, n'étaient aussi qu'un seul et même mot sous des formes et variantes différentes.

NOTE I.

On pourra juger de la vérité de ce que nous avançons par la réponse suivante adressée par Joseph II à un magnat hongrois :

<< Monsieur,

<< Toute pétition qu'on m'adresse, soit dans l'intérêt d'un seul individu ou pour le bonheur de tout un peuple, doit renfermer des principes incontestables de raison et de justice, pour me faire changer de résolution.

<< Mais je n'aperçois rien de tout cela dans les démonstrations de vos compatriotes. Quant à la formation des cantons d'enrôlements et de translation de la couronne royale, je m'en suis expliqué précédemment avec l'un de vos magnats; mais, pour le nouveau mode de perception et l'introduction de la langue allemande dans les tribunaux, voici en peu de mots mes sentiments:

<«< Le nouveau mode garantit aux sujets leur propriété, fixe les contributions dues à la couronne et aux propriétaires de fiefs,

comme cela se pratique depuis longtemps dans mes États héréditaires, et il empêche les nobles de les augmenter arbitrairement à leur profit. N'est-ce pas là un grand avantage pour le peuple?

«Le cultivateur, forcé de supporter la plus grande part dans les impositions, acquiert précisément par là plus de droits à la protection de son roi; et voici, Monsieur, ce que l'on voit d'un mauvais œil dans votre pays.

« La langue allemande est celle de l'État; pour quelle raison rendrais-je les lois et traiterais-je les affaires publiques de chaque province dans son idiome particulier? Je suis empereur d'Allemagne; il s'ensuit que les différents États que je possède ne sont que des provinces qui, réunies en un seul corps, forment cet État dont je suis le chef. Si le royaume de Hongrie était la première et la plus importante de mes possessions, alors sa langue serait celle de l'État; mais il n'en est pas ainsi 1.

« Quoique les ordonnances publiées à cet égard aient assez fait connaître mes intentions, je ne refuserai jamais, même à de simples particuliers, de leur donner des explications et de leur exposer mes principes de près. Vous venez d'en recevoir une preuve, monsieur le comte.

<< Vienne, janvier 1785. »

« JOSEPH.

(Lettres inédites de Joseph II, empereur d'Allemagne, précédées d'une Notice historique sur ce prince, et suivies de détails sur ses derniers moments; traduites de l'allemand par M. V.Paris, chez P. Person et Co, libraires. 1822. In-8°.)

NOTE J.

Non-seulement l'Autriche n'a pas tenu la promesse faite aux Croates, au moment du danger, mais elle les a même dépouillés des franchises que leur assurait la constitution hongroise, qui était commune à la Hongrie et aux trois royaumes illyriens et que l'Autriche a brisée pour la remplacer par l'octroi d'une charte commune à toute la monarchie autrichienne, ce qui a pro

1. Observation. Joseph II n'agit pas ici de bonne foi; il était empereur d'Allemagne, il est vrai, mais les Hongrois ne sont pas des Allemands, et Joseph II n'était que roi de Hongrie; dans leur pacte d'union avec la maison d'Autriche, il était même stipulé que les Hongrois avaient droit d'insurrection dans le cas où leurs priviléges viendraient à être violés. Aujourd'hui même la Hongrie est en dehors de la confédération germanique, et jamais elle n'a fait partie de l'Allemagne.

voqué en Illyrie un mécontentement général contre l'Autriche, comme on pourra en juger par les renseignements suivants que nous trouvons dans le journal la Pologne, qui les a elle-même en partie puisés dans les journaux d'Agram et de Laybach.

« .....

LES SLAVES DANS LA QUESTION HONGROISE.

Le Slave, quoique tardivement, va comprendre que son tour est venu de représenter en Hongrie le parti de l'indépendance. Déjà le conseil banal des trois royaumes illyriens a commencé sa résistance au projet de publication de la charte autrichienne dans ce royaume. Les Slaves de Hongrie prétendent hériter de la couronne de saint Étienne et conserver intactes toutes les franchises constitutionnelles garanties depuis des siècles à la Hongrie et à ses annexes. Les journaux de Vienne, le Lloyd, la Presse et autres, soutiennent en vain que ces priviléges ont cessé par la rébellion : les Slaves qui n'y ont point trempé n'en sauraient être punis. D'ailleurs, les journaux croates démontrent sans réplique que les annexes de la Hongrie ont constamment participé à toutes les franchises hongroises, qui ne peuvent aujourd'hui leur être enlevées sans la plus criante injustice. Le texte de la vieille charte hongroise est formel sur ce sujet. Nous n'en citerons qu'un passage:

« . . . . . Hungaria cum partibus adnexis sit Regnum liberum et relate ad totam legalem Regiminis formam independens, id est, nulli alteri Regno aut populo obnoxium, sed propriam habens Consistentiam et Constitutionem, proinde a legitime Coronato hæreditario Rege suo..... propriis legibus et Consuetudinibus, non vero ad normam aliarum Provinciarum (dictantibus id articulis 3. 1715, 8 et 11, 1741) regendum et gubernandum. .

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« . . . . . Que la Hongrie et ses annexes soient un royaume libre dont les formes du gouvernement soient tout à fait légales et indépendantes de tout prince et de tout peuple quelconque; qu'elle soit gouvernée par une constitution et une royauté légitime et héréditaire..... par ses lois et coutumes (ainsi que le prescrivent les articles 3 de 1715, 8 et 11 de 1741), et non selon la règle d'autres provinces. >>

Tout projet d'absorption des Slaves hongrois au sein de l'Autriche est donc un attentat aux conventions signées et aux bases historiques sur lesquelles reposent le passé de l'Autriche et son avenir, si elle peut en avoir encore. « C'est nous, écrit la Gazette méridionale slave, c'est nous qui, l'année dernière, avons les pre

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