Page images
PDF
EPUB

saintes, et l'autre signifie clerc. Le principal alfaqui ou alfaquin de la grande mosquée de Fez, qui est comme l'Evêque, est souverain dans les affaires spirituelles, et dans quelques temporelles où il ne s'agit point de peine de mort.

Les alfaquis sont les docteurs de la loi Mahométane, qui ont le pouvoir de l'expliquer. Ils sont en grand crédit parmi les Turcs, qui les respectent comme des personnes sacrées : ils sont sous la juridiction du Mufti.

ALGUAZIL, en Espagne, est le nom des basofficiers de justice, faits pour procurer l'exécu→ tion des ordonnances du magistrat ou du juge. Alguazil répond assez à ce que nous appelons ici sergent ou exempt. Ce nom est originairement arabe, comme plusieurs autres que les Espagnols ont conservé des Sarrazins ou Maures, qui ont long-tems régné dans leur pays.

ALTESSE, titre d'honneur qu'on donne aux princes. Les rois d'Angleterre et d'Espagne n'avoient point autrefois d'autre titre que celui d'altesse. Les premiers l'ont conservé jusqu'au tems de Jacques I, et les séconds jusqu'à Charles V. Les princes d'Italie commencèrent à prendre le titre d'altesse en 1630. Le duc d'Orléans prit le titre d'altesse royale en 1631, pour se distinguer des autres princes de France.

Отв

On donne en Allemagne aux électeurs tant ecclésiastiques que séculiers, le titre d'altesse élec torale.

ALTESSE ROYALE, titre d'honneur qu'on donne à quelques princes légitimes, descendus des rois.

AMAN, nom d'une des ablutions en usage chez les Turcs. L'aman est le bain ordinaire: ils le font dans des bains publics, dont l'entrée est permise aux Chrétiens même et aux Juifs. Les hommes y vont le matin et les femmes l'après-midi.

AMANG-BASSI, c'est un officier du GrandSeigneur, c'est un des Agalaris du Grand-Seigneur, qui se tiennent dans la quatrième chambre du sérail, et qui sont immédiatement destinés pour le service de sa personne. Son office est de le laver et de le frotter fort proprement lorsqu'il sort du bain.

AMBASSADE, envoi que les princes souverains ou les états se font les uns aux autres de quelque personne habile et expérimentée, pour négocier quelqu'affaire en qualité d'Ambassadeur.

AMBASSADEUR, ministre public envoyé par un souverain à un autre pour y représenter sa per

sonne.

Les ambassadeurs sont on ordinaires ou extra ordinaires,

B

[ocr errors]
[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

Ambassadeur ordinaire est celui qui réside en la cour d'un autre prince par honneur, pour entretenir réciproquement une bonne intelligence,

pour
veiller aux intérêts de son maître, et pour
négocier les affaires qui peuvent survenir.

Ambassadeur extraordinaire est celui qui est envoyé à la cour du prince pour quelqu'affaire particulière et pressante, comme pour conclure une paix ou un mariage, pour faire un compliment, etc.

A la vérité, il n'y a nulle différence essentielle entre ambassadeur ordinaire et ambassadeur extraordinaire; le motif de leurs ambassades est tout ce qui les distingue : ils jouissent également de toutes les prérogatives que le droit des gens leur accorde. AMERADE; c'est un terme de dignité, et le 'nom d'un Officier chez les Sarrazins. Les amerades étoient ce que sont en Europe les gouverneurs de province': ce mot est la même chose qu'Emir. Voyez EMIR.

[ocr errors]

AMIRAL. Anciennement on a donné ce nom commandant à ceux qui commandoient sur terre, comme à

ceux qui commandoient sur mer. Les Sarrazins ont été les premiers qui aient appelé amiraux les capitaines et généraux de leurs flottes après les Sarrazins, les Siciliens et les Génois accordèrent ce titre à celui qui commandoit leurs armées navales. Aujourd'hui l'amiral est le chef et le

commandant des armées navales et des flottes: il est à la tête et le premier officier de toute la marine du royaume.

Les amiraux d'Arragon, d'Angleterre, de Hollande et de Zélande ne le sont que par commission ces officiers sont inférieurs à l'amiral général des Etats-Généraux.

:

En Espagne on dit l'amirante; mais l'amiral n'est que le second officier qui a un général

d'armée au-dessus de lui.

L'amiral en France avoit la nomination de tous les officiers des siéges généraux et particu liers de l'amirauté, et la justice s'y rendoit en son nom: c'étoit de lui que les capitaines et maîtres des vaisseaux équipés en marchandises, prenoient leurs congés, passe-ports, commissions et saufs

conduits.

AMIRAL, se dit aussi du principal vaisseau que monte l'amiral. Il porte le pavillon carré au grand mât, et quatre fanaux en poupe, soit dans un port ou en mer.

On appelle aussi amiral le principal vaisseau d'une flotte, quelque petite qu'elle soit.

Lorsque deux vaisseaux de même bannière; c'est-à-dire commandés par des officiers de même grade, se rencontrent dans un même port, le premier arrivé a les prérogatives et la qualité

d'amiral, et celui qui arrive après, quoique plus grand et plus fort,, n'est que vice-amiral.

Cet ordre s'observe parmi les terre-neuviers, c'est-à-dire les bâtimens qui vont à la pêche sur le banc de Terre-Neuve, dont le premier arrivé prend la qualité d'amiral, et la retient pendant tout le tems de la pêche : il porte le pavillon au grand mât, donne les ordres, assigne les places pour pêcher à ceux qui sont arrivés après lui, et règle leurs contestations.

AMIRAL ou Grand-AMIRAL; c'est la quatrième dignité de l'Ordre de Malte, après le Grand-Maître. Il est le chef et le pilier de la langue d'Italie dont il est toujours tiré. En l'ab sence du Maréchal il commande sur mer aux soldats et matelots. Il nomme le prud'homme et l'écrivain de l'arsenal, et lorsqu'il demande le Généralat des galères, le Grand-Maître est obligé de le proposer au Conseil qui l'admet ou le refuse, selon qu'il le juge à-propos. L'Abbé de Vertot.

AMIRAUTÉ est une juridiction qui connoît des contestations en matière de marine et de commerce de mer. Il y avoit en France, avant la fondation de la République, des siéges particuliers d'amirauté dans tous les ports ou hâvres du royaume, dont les appellations se relevoient aux

« PreviousContinue »