Page images
PDF
EPUB

Law fait

truisant, s'il étoit possible, les fophifmes des adversaires de son Systême, & les préjugés de ceux qui les avoient écoutés.

Il les confondit par un raisonnement imprimer en forme de Lettre, qu'il addressoit, & répan dre une tant à ceux qui pouvoient être dans le Lettre cas des Remboursemens, qu'aux Cabapour arrê-liftes & Réaliseurs Mississipiens. Cette Piéce convient trop à notre Histoire pour n'y être pas rapportée: elle ne peut que juftifier le mérite & les bonnes intentions de fon Auteur.

ter le torent.

LETTRE

DE Mr. LAW AU PUBLIC,

Sur le nouveau Systême des Finances, & particulierement fur le Remboursement des Rentes constituées.

دو

دو

MONSIEUR,

V

Ous me faites fans doute beaucoup d'honneur en vous addref,, sant à moi pour me communiquer ,, vos inquiétudes sur le nouvel arran» gement des affaires publiques; & j'o> se espérer que la préférence que

"yous

,, vous me donnez, tournera à votre » avantage. Vous auriez pû vous ad

[ocr errors]

dresser à des gens mal instruits ou ,, mal intentionnés, qui, au lieu d'adoucir vos plaintes & dissiper vos ,, frayeurs, se seroient crus fort sen

دو

دو

[ocr errors]

sés & fort éloquens en achevant de » vous désoler. Je veux tâcher au contraire de vous réconcilier avec un „ Système qui acquiert chaque jour ,, un nouveau dégré de stabilité; qui ,, envelope déja toutes les parties de ,,l'Etat ; & auquel par confequent il

دو

eft de votre intérêt d'accoûtumer vo,, tre esprit, & d'y conformer vos

دو

idées. Je remarque avec plaifir que ,, vous lui donnez vous-même le nom ,,. de Systême, qu'aucun Etat n'a peut

دو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

être encore donné à l'Administration

des Finances. En effet, au lieu ,, que cette Administration, portée mê„me à un très-haut point par de grands Miniftres, n'a été qu'un ordre mieux entendu de recette & de dépense: ,, on voit ici une suite d'idées, qui se foutiennent les unes les autres, & ,, qui font appercevoir de plus en plus ,, le principe d'où elles partent. :,, L'ancienne Administration, bien ,, loin de fournir par elle-même aucu

[ocr errors]

A7

„nes

,, nes richesses, n'avoit pour ressource,

"

dans des besoins toûjours nouveaux, „ que les Impositions & les Emprunts; ,, celle-ci, au contraire, ayant pour „ame le crédit, unique source de la ,, circulation & de l'abondance, ac,, quitte le Roi par la fuppreffion des » Impôts, & change en Bureau de „Prêt, la Caisse décréditée de ses Em» prunts.

„Si l'on vous avoit, Monfieur, pro» pofé & expliqué ce Système avant » qu'il fût seulement connu du Public, , je vous aurois cru obligé de l'ap» prouver: je ne vous demande aujour

[ocr errors]

d'hui que d'en juger par l'expérien» ce, & d'en avoüer les effets. Je vois ,, que vous m'allez attaquer d'abord par » une objection qui me touche, parce » qu'elle vous regarde personnellement. ,, Tout votre bien consistoit en Rentes » constituées, dont les Remboursemens » vous ont déja été faits, ou le feront

[ocr errors]

dans la fuite. Ces deux cas, qui » sont les mêmes dans votre esprit, font „ très-différens dans le mien. Car je >> n'ai rien à vous reprocher fur l'argent » qui n'est pas encore entre vos mains; » mais pour celui dont vous avez été > le maître, il ne tenoit qu'à vous de

„vous

, vous en faire des fortunes; je ne dis » pas en devinant les chofes dès leur „ première origine, mais en voyant

[ocr errors]

"

les gains immenfes qui se font faits d'un jour à l'autre.

" Mais remontons au principe gé>> néral, dans lequel même vous êtes „ encore à tems de trouver votre con

دو

[ocr errors]

"

feil & votre reffource. Une des premières loix d'un Gouvernement qui roule fur le Crédit & fur la Circu,,lation, eft, de ne laisser dans un E„tat que les biens-fonds & le commer„ce, en regardant même les Terres, ,, non comme une retraite ou un port » en cas de naufrage, mais comme u>> ne des fources du commerce, par » les fruits qu'elles produisent. Le bien de Constitution est directement » oppofé à ce principe. Celui qui >> prête, stipule que fon argent ne fera » employé en aucune forte de marchan,, dises, mais il le veut voir affis fur ,, un fonds marqué & déterminé. Le >> capital meurt pour le Prêteur, & il >> consent de ne jamais le ravoir. Ain» si l'argent conftitué demeure immo» bile entre deux hommes qui se font

[ocr errors]

>> enchaînés l'un l'autre. Cette efpe

[ocr errors][merged small]

„ ce d'emploi rend plus rare & plus cher l'argent du Commerce.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

Comme il y a toûjours dans un Etat un certain nombre d'hommes timides & paresseux, qui ne songent » qu'à leur intérêt personnel, & pour ,, qui le bien général de leur Nation eft ,, une chimère; le repos d'esprit dont

[ocr errors]

دو

ils paroissent jouir dans leur bien de Constitution, détourne ceux qui met,, troient leur argent dans le commer„ce, ou qui le prêteroient à des Com,, merçans. Or il n'est point de marque » plus sûre d'un Etat peu aifé, & » penchant vers la misere, que la cher

[ocr errors]
[ocr errors]

„ra:

té de l'argent. Il seroit à fouhaiter » qu'il se prêtât toûjours pour rien, ou dans la seule vûë de partager avec » l'Emprunteur le profit qu'il en tirec'est le commerce que tout le » monde peut faire fans être Marchand; „ & c'est aussi la seule manière d'em,, prunter & de prêter qui ne foit point .. onéreuse au Prêteur ni à l'Emprun„teur. J'ai regardé long-tems avec ,, compassion le joug que subissoit l'Em,, prunteur à Constitution de rente. II „ donne ordinairement au Prêteur tout

,, le prix que l'argent est estimé, & „ demeu

« PreviousContinue »