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Nécrologie.

Dans la nuit du 11 au 12 janvier le paquebot Afrique des Chargeurs Réunis a fait naufrage dans le golfe de Gascogne.

Parmi les nombreuses victimes figure un angevin, le R. P. Stanislas Bénéteau, de la Congrégation du Saint-Esprit, qui fut quelque temps, pendant la guerre, vicaire auxiliaire à l'église de la Madeleine.

Né à Saint-Hilaire-du-Bois près de Vihiers, le 29 novembre 1880, après avoir fait ses études au Petit Séminaire de Beaupréau, il avait passé deux ans au Grand Séminaire d'Angers. De là, il était allé au Noviciat de Grignon, près d'Orly (Seine), puis avait terminé ses études théologiques au Scolasticat de la Congrégation du Saint-Esprit, à Chevilly, par l'Hay (Seine).

En août 1906, il partait pour l'Oubangui-Chari, au centre de l'Afrique, où il resta sept ans.

Miné par les fièvres, après avoir évangélisé au fond de la brousse africaine des Noirs, qui, après avoir appris à aimer la France, sont venus pendant l'horrible guerre verser si généreusement leur sang pour leur seconde patrie, le R. P. Bénéteau obtint un congé et revint en 1913 à Saint-Hilaire-du-Bois, pour se reposer quelque temps dans sa famille.

Mobilisé à la 9e section d'infirmiers, il fut réformé six mois après son incorporation. Il était devenu le collaborateur du directeur de l'École apostolique du Saint-Esprit, chemin de la Treille, en même temps que vicaire auxiliaire bénévole à l'église de la Madeleine.

Le 4 janvier dernier, le R. P. Bénéteau quittait Angers pour Paris, puis Bordeaux.

Le 9 janvier, à 7 heures du soir, il s'embarquait sur l'Afrique.

M. Léon Jamin, sénateur de la Loire-Inférieure est décédé subitement à Angers le 15 janvier.

Il était né à Angers le 30 juin 1845.

Il acquit par d'excellentes études à l'École centrale des Arts. et Manufactures la formation scientifique de l'ingénieur.

Il venait d'entrer dans l'industrie lorsqu'éclata la guerre de 1870. Lieutenant, puis capitaine, il fit, avec le 29o régiment de mobiles, les campagnes de la Loire et de l'Est.

Son mariage, en 1873, devait le fixer à Nantes où il se consacra à la direction de la maison Leglas-Maurice.

Entre temps, il s'intéressait à la direction d'un important établissement de filature et de tissage.

Il fut l'un des fondateurs et administrateurs des Chantiers nantais de constructions navales, l'un des fondateurs de la Société de navigation des chargeurs de l'Ouest.

Il était administrateur de la succursale de la Banque de France.

Élu conseiller municipal de Nantes en mai 1896, il fut adjoint sous le mairat Guibourg de Luzinais. En août 1898, il était élu conseiller général de la Loire-Inférieure par le premier canton de Nantes et ses électeurs lui furent constamment fidèles.

Appelé par ses collègues aux importantes fonctions de président de la Commission du budget, M. Jamin a joué un rôle prépondérant dans les décisions prises par le Conseil général de la Loire-Inférieure.

Élu, le 27 avril 1908, président du Conseil général, il donna à ces importantes fonctions un prestige nouveau par la manière avec laquelle il sut les occuper.

La guerre de 1914-1918 imposa au président du Conseil général de nouveaux devoirs, auxquels il se consacra tout entier. Ils répondaient aux aspirations de son cœur généreux. Il prit aussitôt la tête du mouvement qui donna naissance à l'organisation d'œuvres de guerre de toute nature. Il assuma personnellement la direction du Comité départemental de secours aux victimes de la guerre, dont tant de soldats et tant de familles ont ressenti les bienfaits, et il fut président de la Fédération des œuvres de secours aux prisonniers de guerre.

Le 16 janvier 1920, M. Léon Jamin était élu sénateur de la Loire-Inférieure, par une imposante majorité et en tête de sa liste, avec la résolution de continuer à servir de toutes ses forces les intérêts de ses concitoyens.

Il était depuis la mort de M. Linyer président du Comité de la Loire navigable.

Le 19 janvier, il était emporté subitement par un mal que sa vigueur physique l'autorisait à dédaigner et qui inspirait depuis plusieurs mois à sa famille et à ses amis les plus vives inquiétudes.

Ses obsèques ont eu lieu le 23 janvier, à Nantes, au milieu d'un grand concours de la population. Dans les rangs du cortège funèbre on remarquait la présence de membres du Parlement, de conseillers généraux et de personnalités marquantes de tous ordres.

Le 13 février ont eu lieu en l'église Saint-Maurice, les obsèques de M. Pierre Fargeas, lieutenant-colonel en retraite, officier de la Légion d'honneur, décédé dans sa 85e année.

Fils d'un officier du Premier Empire captif pendant six ans. sur les pontons anglais, M. Fargeas dut à la situation de son père, devenu capitaine, de pouvoir entrer au Prytanée militaire de La Flèche, en 1846. Ses études terminées, il s'engagea à 19 ans, le 20 février 1854, au 11e régiment d'infanterie légère, n'ayant pu réussir à se faire admettre dans notre école militaire de Saint-Cyr.

Le jeune Fargeas franchit en cinq ans toute la hiérarchie des grades subalternes, puisque le 1er juin 1859 il était adjudant. Trois ans après, il était promu sous-lieutenant.

Lieutenant le 26 décembre 1868, il fut promu capitaine en pleine défense de Bitche, le 22 novembre 1870.

La garnison de Bitche, sur l'ordre du Gouvernement, dut capituler à la fin des hostilités et, le 24 mars 1871, elle sortit de la ville avec armes et bagages et avec les honneurs de la guerre.

Après la répression de l'insurrection communale du 3 avril au 7 juin 1871, le 27 avril 1871, le capitaine Fargeas fut fait chevalier de la Légion d'honneur.

Nommé commandant en second de l'école des sous-officiers du camp d'Avor, il dut bientôt quitter ce poste par suite du licenciement de cette école; mais, dès le 5 mai 1880, il était appelé, comme major, au commandement en second de l'école des enfants de troupe de Rambouillet, où il fut promu au choix chef de bataillon, le 31 décembre 1881.

Le 8 juin 1883, il entrait dans le service du recrutement où il exercera tour à tour le commandement des bureaux d'Ancenis, Amiens et Nantes.

Retraité en 1891, le commandant se vit maintenir dans ses fonctions au recrutement et, le 10 juillet 1894, il était fait officier de la Légion d'honneur.

Rendu à la vie civile sur sa demande en décembre 1894, le commandant Fargeas fut classé dans l'infanterie territoriale au service des chemins de fer et des étapes et il fut promu au grade de lieutenant-colonel d'infanterie territoriale le 5 mars 1898.

Le Directeur-Gérant, G. GRASSIN.

X***

Angers, imp. G. Grassin, Richou frères, Suc esseur. - 6 20.

Jeanne d'Arc

Racontée cent ans après sa mort

Nombreuses sont en ce moment les publications relatives à sainte Jeanne d'Arc. Il ne pouvait en être autrement : partout on veut aujourd'hui être documenté sur la vie si brève, mais si bien remplie, de l'héroïne qui, au xvo siècle, a sauvé la France en grand péril.

Nous avions déjà, antérieurement à la canonisation, l'œuvre considérable de G. Hanoteaux de l'Académie française; tout récemment Mgr Touchet, évêque d'Orléans, qui a consacré sa vie entière à la cause de Jeanne d'Arc, vient de faire paraître sous le titre La Sainte de la Patrie deux volumes qui condensent les résultats de longues années d'études et reproduisent l'examen et la discussion de tous les documents qui ont constitué le procès de canonisation. A côté de cette œuvre de premier ordre, qui est appelée à figurer désormais dans toutes les grandes bibliothèques, viennent se présenter des publications plus à portée du commun du public désireux de compléter les notions trop sommaires recueillies jusqu'à ce jour sur notre héroïne nationale. C'est encore de Mgr Touchet, La vie de sainte Jeanne d'Arc, un volume in-12 de 300 pages; c'est Jeanne d'Arc par H. Dunaud, ouvrage couronné par l'Académie

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