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cune pour la somme de 27 sols. Le Pouillé manuscrit de la bibliothèque d'Angers (1730) signale aussi « la chapelle de Saint-Jean-Baptiste en Noyant, présentateur le doyen, décembre 1705 ». Selon Célestin Port il y avait vers 1820 une statue de saint Jean-Baptiste dans l'église de Noyant 1.

Il nous reste à signaler plusieurs fondations de messes faites en faveur de l'église de Noyant. René Buisson, acquéreur du Bas-Rüau en 1752, doit 40 sols de rente annuelle sur sa maison pour deux messes. En 1807, M. Peccard signale « trois francs annuels de fondation pour services religieux par la maison dite du Bas-Ruau, située au bourg du dit Noyant et dont sont propriétaires les sieurs René Buisson et Pierre Buisson, frères, lesquels ont été constamment acquittés». Cette maison, de caractère intéressant et fort ancienne, semble être « l'école ou casjoiet » dont il a été question plus haut 3.

En 1762, le sieur Julien Delhommeau reconnaît devoir 15 sols pour une messe sur sa maison du Haut-Rüau, sise au village du Haut Saint-Martin, dans le quartier de l'ancienne chapelle de ce nom. L'année suivante, le 9 février, Jacques Vavasseur, vicaire de Noyant, reconnaît devant Me Poillièvre avoir reçu de Françoise Poilasne, veuve de Julien Delhommeau, 3 livres 15 sols pour cinq années « de la rente de 15 sols de fondation faite à l'église de Noyant par Messire François Royer, curé de la Membrolle, et assise sur ladite maison, pour qu'il soit célébré à perpétuité une

1 Mais M. le chanoine Godineau dit avoir trouvé auprès de l'autel, à son arrivée, une statue de saint Jean l'Évangéliste.

2 La famille des Buisson, charpentiers, subsista à Noyant jusqu'en 1895. Pendant près d'un siècle il y eut des Buisson dans le Conseil municipal et le Conseil de fabrique. Th. Buisson était maire de Noyant du 1er messidor au VIII à 1807; son fils, René Buisson, de 1831 à 1841. De 1857 à 1861, René Buisson était encore maire de Noyant.

3 Voir page 34 (note). Cette maison, qui existe encore, appartient à M. Louis Pinon et est habitée par les époux Joseph Guetny-Sacristin, non loin du presbytère.

messe chantée le jour de saint François qui arrive chaque an le 4 octobre. » Cette fondation parait avoir été éteinte à la Révolution. Du moins M. Peccard n'en parle pas. Mais il inscrit au 5e et dernier paragraphe de sa petite liste récapitulative « un franc de fondation pour services religieux par la maison dite la « Poulainerie », située au bourg de Noyant et dont est propriétaire dame veuve Trimoreau, domiciliée au Pin (Loire-Inférieure), lequel a été constamment acquitté 1 ».

Après la tourmente révolutionnaire, de toutes ces chapelles, chapellenies et pieuses fondations de Noyant-laGravoyère, seule à peu près subsistait avec son affectation première la petite église paroissiale de Saint-Georges, bénie en 1681. C'est à ses autels du reste que la plupart des pieuses volontés des fondateurs furent exécutées par les vicaires desservants. Si ceux-ci n'étaient pas toujours les titulaires, en fait ils furent le plus souvent les vrais chapelains et, pour ce motif, à la fin de cette étude nous croyons devoir donner leurs noms aussi exactement que le permettent les anciens registres de l'état civil. En 1578, J. Chappeau, plus tard, doyen du Bourg d'Iré; 1585-1590, J. Paillart. 1604-1620, J.-R. Jousseau, ensuite curé du Bourg-d'Iré; 1621, François Buret; 1621-1634, Gabillard; - 1634, François du Tertre, « chapelain et vicaire »; - 1635, Mathurin Bellier; 1635-1644, Gabillard et Grandin; 1644 Jean Heuzé; -1645-1649, Julien Jousseau; 1650, Noël Bottibeau; -1654-1660, Michel Rouger « chapelain en l'église de Noyant », puis « vicaire de Noyant »; - 1660, Maurice Faillet; 1660-1682, Antoine Dupré; 1682, Vachon; - 1663-1690, P. Théberge; -1690-1691, de Fayau des Aulnaix, « curé amovible de Noyant »; - - 1692-1694, Jacques Herbelot; -1694-1706, Jacques Denyau; - 1706

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1 Le pré Poulainerie, no 508, section B du cadastre de Noyant, est aujourd'hui la propriété des chemins de fer de l'État.

1716, Jacques Deffé, inhumé à Noyant;

1716, Dubois;

- 1716-1719, J.-C. Meslet; -1719, F.Sauleaux, « chapelain dela Roche-de-Noyant »;-1719-1721, Banchereau;-17211738, De la Verrye-Lebreton, enterré à Noyant le 29 août, âgé de 70 ans ; 1738-1745, J. Vavasseur; - 1745-1750, René Bernard, « inhumé à Noyant le 30 juillet, âgé de 1750-1763, Vavasseur; 1763-1771, René

45 ans »; Pasquier 1;

-1787, Besnard

1. 1771-1786, Pierre Paris 2;
1788-1791, Simon Bureau 3.

et Aug. Piou;

M. Port, à la fin de son article sur Noyant-la Gravoyère, t. III du Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, écrit : « L'église reste desservie jusqu'à la Révolution par des vicaires, qui parfois se consolent en prenant le titre de <«< curé amovible » et résident à peine. Le dernier périt, dit-on, fusillé par les Chouans devant le cimetière. » Nous ignorons quel serait ce prêtre constitutionnel. Les documents assez nombreux que nous avons consultés sur cette époque n'en disent rien. De plus, contrairement à M. Port, nous croyons que les vicaires de Noyant, au XVIIe et au XVIIIe siècle, gardaient parfaitement la résidence, comme le prouvent leurs signatures aux actes des baptêmes, mariages et sépultures. Ils avaient une habitation près de l'église. Messire Jacques Denyau, ne l'ayant pas trouvée en bon état, se plaignit et une sentence rendue à Angers le 4 déc. 1700 condamna les paroissiens de Noyant à payer douze livres au desservant de Noyant pour son logement. Les revenus

1 René Pasquier, né à Aviré le 5 janvier 1735, devint, en 1771, curé de Saint-Sauveur de Segré et fut incarcéré à Nantes pendant la Révolution. Voir Dom Chamard : Les saints personnages de l'Anjou, t. III, p. 608.

2 Pierre Paris devint ensuite curé de Bourg-l'Évêque où il prêta serment pendant la Révolution .Voir notre étude sur son cousin J. Peccard. Revue de l'Anjou (nov. 1913 et mars 1914).

* Simon Bureau, déporté en Espagne, revint à Noyant en avril 1801, devint en 1803 curé de Combrée où il est mort en 1810.

des vicaires de Noyant n'étaient pas considérables. En 1760, Vavasseur déclare que le total des novalles, des dîmes de Noyant et des rentes des différents titres de fondations s'élevait à 193 livres, 5 sols par an « le tout és mains du doyen du Bourg-d'Iré ».

Ignorant la crise de la vie chère, les anciens vicaires et chapelains de Noyant se contentaient d'ordinaire de leurs modestes revenus et ils goûtaient plus que nous la consolation de vivre au milieu d'un peuple chrétien.

Aimé LEFORT.

Angers et l'Anjou

pendant la Guerre

(Suite)

13 mai. Le Préfet a adressé aux maires et aux commissaires de police une lettre relative à la circulation des Français dans la zone des armées. Les sauf-conduits pour la zone non réservée sont délivrés par les autorités civiles de la résidence, le commissaire de police ou à défaut le maire. Les sauf-conduits pour la zone réservée sont délivrés par l'autorité militaire compétente à qui les demandes doivent être adressées par les maires ou les commissaires de police avec leur avis sur l'honorabilité du permissionnaire et sur les motifs de voyage. Dans les cas urgents, les autorités civiles de la résidence, commissaire de police ou maire, peuvent délivrer un sauf-conduit valable jusqu'à la gare de démarcation en indiquant la destination véritable du porteur dans la zone réservée. Nul ne peut pénétrer en automobile dans la zone des armées, réservée ou non réservée, sans un sauf-conduit de l'autorité militaire. Les réfugiés allocataires et non allocataires ne peuvent fixer leur rési

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