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>> Le baron Petrino, propriétaire de la Bukovine, énumère les nombreux griefs de sa province, par rapport à la position du gouvernement vis-à-vis de l'Eglise grecque. Son discours paraît produire sur l'assemblée un effet visible, et le comte Barkoczy adresse même des remerciements à l'orateur pour ses révélations. Le comte Mocsonyi, propriétaire du Banat, appuie vivement les défenseurs de l'Eglise orientale, et se plaint notamment du prosélytisme.

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L'évêque catholique Strossmayer combat, au point de vue dogmatique et canonique, les orateurs précédents, et le ministre, M. de Thun, réfute un des faits qu'ils avaient cités. Les comtes Szecsen et Clam prennent également parti contre les orthodoxes. Après un long débat, M. Maager propose de prier Sa Majesté d'ordonner la révision du Concordat. Cette proposition, amendée par le comte Clam, est adoptée à l'unanimité, moins quatre voix.

» La séance avait duré quatre heures. »

Dans la séance suivante, l'archevêque de Vienne a pris avec beaucoup de vivacité la défense du Concordat, qui a été son œuvre en grande partie. Malgré les efforts des ultramontains, le Concordat autrichien est jugé et condamné, en Autriche comme partout, par tous les hommes raisonnables et vraiment religieux, qui ne peuvent voir le salut de l'Eglise dans un acte qui ouvre la porte la plus large au despotisme sur les consciences, et à l'intolérance. Le Monde jette un cri d'alarme en rapportant les attaques dont son cher Concordat est l'objet. Il ne peut croire que l'empereur François-Joseph biffe d'un trait de plume toute la gloire de son règne. Nous avons rapporté les chants de triomphe de M. Malou, à propos du concordat et de l'empereur d'Autriche. Le Concordat était dû, sans contredit, à la protection de la Vierge déclarée immaculée. Encore une illusion à laquelle il faut renoncer dans le parti ultramontain!

Un Piémontais vient d'entreprendre un long voyage tout exprès pour visiter les ruines de Port-Royal; il a voulu

visiter tous les lieux des environs remplis encore de grands souvenirs, et contempler les portraits des illustres personnages qui ont illustré soit le monastère, soit les solitudes. avoisinantes. Arrivé devant la croix du Désert, il s'est prosterné fondant en larmes, et, avant de partir, il a voulu participer aux Sacrements.

Il déclaré aux personnes avec lesquelles il a conféré, qu'on réimprimait actuellement à Turin plusieurs des ouvrages de la société de Port-Royal.

Enfin, il a crayonné sur la tombe de M. Silvy les paroles suivantes, en style peu correct, mais dont chacun admirera la touchante naïveté :

Le 4 luglio 1860, Domenico Trinchere Piemontese abitante à Torino, fabricante di tappizzerie, in corso venuto per vedere le rovine di Port-Royal, logo dove usci gran buon seme di sana morale; ai quali semenatori io gli ho somma obligazione, se bene sia ingrato.

« Le 4 juillet 1860, Dominique Trinchere, Piémontais, habitant de Turin, fabricant de tapisseries, s'est mis en voyage pour voir les ruines de Port-Royal, lieu d'où il est sorti beaucoup de bonne semence de saine morale. J'en ai la plus grande obligation à ceux qui l'ont sémée, bien que je ne sois qu'un ingrat. »

On lit dans le Monde:

« Comme naguère en Prusse, certains pasteurs de la Bavière ont cru devoir faire opposition au mariage des personnes divorcées. Le plus influent de tous, Lohé, à Windsbach en Franconie, ayant été destitué de ses fonctions par le Consistoire, tous les pasteurs du même doyenné ont déclaré partager ses principes. Le pasteur Lohé est le chef d'une école qui reconnaît une Église visible, les sacrements, le sacerdoce immédiatement institué par Notre-Seigneur, etc. Naturellement, les autres protestants l'accusent de tendances catholiques, et leur fanatisme ne lui épargne pas les persécutions. M. Lohé a fondé une espèce de congrégation

religieuse; il regrette le bréviaire catholique et honore les saints catholiques. Dans ses ouvrages, il parle avec de grands éloges des saintes « diaconesses,» Hercule, Walburge, etc., et exprime un désir ardent de pouvoir rétablir le culte de la très sainte Vierge. C'est du moins ce que les réformés lui reprochent en parlant de l'opuscule De la simplicité virginale, dans lequel il représente l'état de virginité comme un état de sainteté. Il a fait prévaloir le nom de sœurs parmi les diaconesses de sa création; elles font profession et deviennent, dit-il, « des épouses du Christ. » Elles font le vœu de stabilité dans leur état, et d'obéissance envers leur directeur spirituel. Tout cela suffit de reste pour expliquer les mesures prises par le Consistoire contre ce ministre. L'hérésie des hérésies, aux yeux des protestants, est de se rapprocher de Rome. Pour tous les autres péchés, on peut espérer miséricorde, sinon absolution; celui-là est irrémissible. »

N.-J. CORNET.

Cette dernière réflexion n'est ni juste ni chrétienne. Il n'est pas nécessaire, pour être bon catholique, de manquer à la charité. Jésus-Christ ne traitait pas les Samaritains aussi mal que M. Cornet traite les protestants. Un peu de charité ne nuit point dans les discussions, même envers ceux dont on ne partage pas la manière de voir. Les pharisiens hypocrites sont les seuls que Jésus-Christ ait traité avec rigueur. Suivons ses exemples.

Pour tous les articles non signés :

L'abbé GUETTÈE.

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