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tion du 12 Mars, les hautes puissances alliées ont déjà prononcé sur les événemens, et ont fait connaître leurs intentions. Leur étroite union et la coopération de tous les peuples garantit le succès de la bonne cause, et assurera d'une manière stable la prospérité de la paix. C'est avec une ferme confiance que nous pouvons attendre l'exécution des fortes et grandes mesures, qu'en cet instant elles auront déjà décidées. C'est avec une égale confiance que la commission administrative du pays compte sur la droiture réputée et sur le dévouement des habitans du pays du Rhin, depuis la Queich jusqu'à la Moselle, et qu'ils s'emploieront de tous leurs efforts pour le bien général des Etats, des succès desquels dépend leur bonheur particulier. Cependant, pour éloigner davantage l'influence pernicieuse que les circonstances, dans lesquelles se trouve la France, pourraient exercer sur ce pays, la commission administrative se trouve obligée d'ordonner ce qui suit :

Art ler. L'exportation en France des vivres, chevaux et munitions de guerre de tous les genres, vu le besoin qu'on pourrait avoir de ces objets, est défendue sous peine de confiscation.

2. Ce n'est que pour un cas pressant qu'il pourra être permis aux habitans de la campagne de se rendre en France. Les passeports délivrés par les directeurs des cercles devront, pour avoir de la validité, être revêtus de l'approbation de la commission administrative. Les directeurs de cercles devront, en conséquence, les soumettre au visa, en énonçant particulièrement les relations des personness et les motifs de leur voyage.

3. Tous ceux qui commettront des actions ou des discours contraires aux intérêts de la commune patrie allemande, et aux déclarations des hautes puissances alliées, seront arrêtés comme perturbateurs du repos public, et punis selon la sévérité des lois. Toutes les autorités sont chargées, en ce qui les concerne, de l'exécution du présent ordre.

Kreusnach, le 31 Mars 1815.

La commission administrative Austro-Bavaroise.

(Signé) DE ZWACKH DE DROSZDICK.

No. 12.

Du 26 Avril 1815.

Le directeur des postes de Strasbourg donne communication d'une lettre de celui de Kehl, en date du 19 du courant, par laquelle ce dernier le prévient qu'il a reçu ordre de ne plus lui expédier de dépêches, et de ne plus recevoir les siennes, attendu que toute correspondance avec la France est interdite.

Le postillon de Kehl, porteur de cet avis, a demandé, de la part d'un commis de la poste, des journaux français, qui lui ont été donnés.

Le directeur de Saarbruck écrit, en date du 21, que la cor

respondance avec l'Allemagne est arrêtée également sur ce point. Un courrier, parti le matin dudit jour avec les dépêches ordinaires, avait été renvoyé par l'officier bavarois, commandant les avant-postes à la frontière, avec défense de s'y représenter.

Il paraît que ces dispositions ont lieu d'après les ordres de l'archiduc Charles, qui est arrivé le 18 à Mayence.

Il est arrivé des lettres d'Angleterre par Dieppe.

No. 13.

Extrait d'une lettre du directeur des postes à Saarbruck, adressée à M. le conseiller d'état directeur-général des postes, sous la date du 21 Avril 1815.

Monsieur le comte,

J'ai l'honneur de vous informer que toute communication avec l'Allemagne par ce point est coupée. Le courrier qui était parti ce matin pour Saarbruck, y est revenu vers sept heures aussi du matin, et a rapporté la malle; l'officier commandant les avantpostes bavarois, à l'extrême frontière, deux lieues et demie d'ici, lui a signifié la défense de reparaître.

No. 14.

Extrait d'une lettre du directeur des Postes à Strasbourg, à M. le conseiller-d'état, directeur-général des postes, sous la date du 19 Avril 1815.

Monsieur le comte,

Monsieur le directeur de l'office des postes à Kehl vient de m'adresser la lettre que je vous remets ci-joint, par laquelle il m'annonce avoir ordre de ne plus recevoir mes dépêches, ni m'en adresser.

Je suis, &c.

No. 15.

(Signé) LE BLANC.

Copie d'une lettre de M. Tridant, Directeur des postes à Kehl, adressée au directeur des postes à Strasbourg, sous la date du 19 Avril 1815.

Monsieur,

La correspondance avec la France se trouvant interdite, je viens de recevoir les ordres du directeur-général des postes de ne plus vous expédier, monsieur, mes dépêches, ni de

recevoir les vôtres.

J'ai l'honneur, etc.

(Signé)

Pour copie conforme,

TRIDANT.

Le conseiller-d'état directeur, général des postes,

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No. 16.

Copie d'une lettre du directeur des postes à Saarbruck, adressée à M. le directeur-général des postes.

Monsieur le comte,

Saarbruck, le 22 Avril 1815.

Le courrier de l'Allemagne n'arrive plus à Saarbruck; il ne part plus de courrier de Saarbruck pour l'Allemagne : toute communication de toute nature est coupée....

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Copie d'une lettre de M. le sous-préfet de l'arrondissement de Beaune, à S. Exc. le ministre des relations extérieures.

Monseigneur,

Beaune, le 17 Avril 1815.

Je crois devoir vous rendre compte que je viens de voir trois lettres écrites par des négocians de cette ville, savoir: par MM. Bouchard, Verry et Chameroy, desquels il résulte qu'ils sont retenus prisonniers à Liége par l'autorité militaire qui régit ce pays, et qu'ils ne peuvent même pas sortir de la ville sans une permission qui est toujours à la charge d'y rentrer. (Signé) FREMIER.

Je suis, etc.

No. 18.

Copie d'une lettre écrite à M. Collasson, directeur des douanes à Valenciennes, par M. Katègre, lieutenant, prin cipal controleur de brigade.

Saint-Amand, le 22 Avril 1815. Je reçois à l'instant une lettre du lieutenant de Bonsecours, qui me rend compte que deux voitures chargées de planches, s'etant présentées au bureau de ce village pour payer les droits d'entrée, les hussards hanovriens, malgré que ces voitures étaient sur France et arrêtées devant le bureau, les ont fait rétrograder, et M. le receveur voulant s'y opposer, ces militaires étrangers lui ont signifié que s'il ne se retirait pas, ils le sabreraient; qu'ils étaient effectivement en France et qu'ils iraient quand ils voudraient et bientôt pour tout-a fait. Je rends compte de ce fait à M. le gouverneur de Condé, comme violation de territoire.

Je suis, etc.

(Signé)

No. 19.

KATEGRE.

Copie d'une lettre adressée à S. Exc. le ministre de la guerre par le général commandant la 5e. division militaire.

Monseigneur,

Strasbourg, 5 Mai 1813.

Il m'a été rendu compte le 1er de ce mois, que les frères Zubern, bateliers de Strasbourg, qui avaient conduit du sel à

Mayence, remontant le Rhin avec leurs bateaux vides, munis de passeports délivrés à Mayence et visés à Spire, en passant le 25 Avril vis-à-vis Neubourg, avaient été assaillis de coups de fusil et forcés d'aborder à la rive droite, où l'on arrêta les bateaux et les bateliers qui les conduisaient; et que ces hommes avaient été renvoyés trois jours après, à l'exception du négociant Daniel Ulrich, principal batelier....

(Signé)

le baron SALAMON.

No. 20. Ordre du jour.

Le 21 de ce mois, trois employés des douanes, placés sur notre frontière, ont été chargés par environ 50 dragons étrancers qui leur ont tiré une vingtaine de coups de fusil et les ont poursuivis sur le territoire français jusqu'au village de Nussdorff, où ils se sont échappés. Dans la nuit, ils sont entrés dans ce village et y ont commis quelques désordres,

Le 22 au matin, le nommé Hermann, douanier, a été arrêté sur le territoire français et conduit au commandant d'un poste étranger.

Le même jour, une patrouille de troupes étrangères a traversé le village français de Belheim et, ayant aperçu un douauier à son poste, elle l'a chargé, mais ce brave préposé, M. Braunn, lui a fait résistance, lui a imposé et l'a forcée de sortir du territoire français.

Enfin pour mettre le comble à ces indignités, deux hussards ont attaqué, le 23, le préposé des douanes Perlet, en face du village d'Offenbach; ils l'ont sabré et l'ont blessé dans différens endroits.

Par ordre du général en chef,

Le maréchal-de-camp chef d'état-major,
(Signé) baron P. JoSEPH DELOrt.

Le rapport du ministre des affaires étrangères et les pièces y annexées ont éte communiquées aux deux chambres dans leur séance de ce jour.

Avant de donner lecture de ce rapport, M. le duc de Vicence a annoncé à la chambre des pairs, et M. le comte Boullay à celle des représentans, que l'empereur, par une lettre datée de Beaumont le 15, à trois heures du matin, a instruit son frère, S. A. I. le prince Joseph, président du conseil des ministres, que l'ennemi faisant des mouvemens pour attaquer l'armée française, S. M. marchait à sa rencontre, et que les hostilités allaient commencer.

Paris, 17 Juin, trois heures du matin.

Charleroy, le 15 Juin à 9 heures du soir. L'armée a forcé la Sambre, pris Charleroy, et poussé des avant-gardes à moitié chemin de Charleroy à Namur, et, de

Charleroy à Bruxelles. Nous avons fait quinze cents prisonniers, et enlevé six pièces de canon. Quatre régimens prussiens ont été écrasés. L'empereur a perdu peu de monde; mais il a fait une perte qui lui est très-sensible, c'est celle de son aide-de-camp, le général Letort qui a été tué sur le platean de Fleurus, en commandant une charge de cavalerie. L'enthousiasme des habitans de Charleroy, et de tous les pays que nous traversons, ne peut se décrire.

SOLDATS,

18 Juin, 1815.

Paris, le 17 Juin.

ORDRE DU JOUR.

Avesnes, le 14 Juin 1815.

"C'est aujourd'hui l'anniversaire de Marengo et de Friedland, qui décida deux fois du destin de l'Europe. Alors, comme après Austerlitz, comme après Wagram, nous fumes trop généreux! Nous crûmes aux protestations et aux sermens des princes que nous laissames sur le trône! Aujourd'hui cependant, coalisés contre eux, ils en veulent à l'indépendance et aux droits les plus sacrés de la France. Ils ont commencé la plus injuste des aggressions. Marchons donc à leur rencontre. Eux et nous ne sommes-nous plus les mèmes hommes ?

"Soldats, à Jéna, contre ces mêmes Prussiens, aujourd'hui si arrogans, vous étiez un contre trois, et à Montmirail, un contre six!

"Que ceux d'entre vous qui ont été prisonniers des Anglais, vous fassent le récit de leurs pontons, et des maux affreux qu'ils ont soufferts!

"Les Saxons, les Belges, les Hanovriens, les soldats de la confédération du Rhin, gémissent d'être obligés de prêter leurs bras à la cause de princes ennemis de la justice et des droits de tous les peuples; ils savent que cette coalition est insatiable! Après avoir dévoré douze millions de Polonais, douze millions d'Italiens, un million de Saxons, six millions de Belges, elle devra dévorer les Etats du deuxième ordre de l'Allemagne.

"Les insensés! un moment de prospérité les aveugle. L'oppression et l'humiliation du peuple français sont hors de leur pouvoir! S'ils entrent en France, ils y trouveront leur tombeau.

"Soldats! nous avons des marches forcées à faire, des batailles à livrer, des périls à courir; mais avec de la constance, la victoire sera à nous; les droits, l'honneur et le bonheur de la patrie seront reconquis!

"Pour tout Français qui a du cœur, le moment est arrivé de vaincre ou de périr. (Signé) NAPOLEON." Pour ampliation, Le maréchal de l'Empire, major-général, Duc de DALMATIE.

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