Page images
PDF
EPUB

différentes, rappelait à merveille le billet-doux du Bourgeois Gentilhomme: «Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour; d'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux.

Nous recueillîmes enfin, dans le cabinet de ce ministre, une ample collection royale de dénonciations, de placets, de justifications et d'amendes honorables, de ces hommes qui, tels que Lockard, sont toujours les trèshumbles serviteurs des événemens.

Ces humbles serviteurs, quand l'Empereur fut de retour de l'île d'Elbe, ne manquèrent point de se prosterner de nouveau devant lui. Ils l'assurèrent, à l'exemple d'un certain marquis très-connu, qu'ils ne l'avaient renié, injurié, calomnié, que pour pouvoir lui rester fidèles, sans se rendre suspects au gouverncment royal; ils le conjurèrent de leur accorder le bonheur et la gloire de le servir; mais il dédaigna leurs supplications, comme il avait dédaigné leurs outrages: ils n'obtinrent que son mépris. Toujours sans pudeur et sans foi, ils s'empressèrent, aussitôt la chute de Napoléon, de faire une nouvelle volte-face et de reporter au Roi leurs hommages flétris. Les uns, tel que M. le comte de M***, dont les mains sont encore fumantes du sang de ses

administrés, parvinrent, à l'aide de leur fidélité mensongère, à surprendre sa facile confiance. Les autres, tel que M. F***, devinrent dans leurs écrits, les persécuteurs acharnés des hommes dont ils avaient envié le sort et mendié l'appui. Tous s'arrogèrent exclusivement le titre de royalistes purs, le titre d'honnêtes gens..... Je les connais.... le masque dont ils se couvrent les honneurs, les dignités dont ils sont revêtus, ne peuvent les déguiser à mes yeux....... les nommerai-je ?.... Et l'on accuse l'Empereur de mépriser les hommes !.... ah! quel est le souverain qui peut les estimer?

Fin du premier volume.

H

« PreviousContinue »