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7. Numifmata faculi Juftiniani. Medailles du fiécle de Juftinien.

8. Antiqua Numifmata Regum Francorum. Anciennes Medailles des Rois des Francs.

Le P. H. dans fa courte Préface qui eft à la tête de l'Athei detecti, déclare que, felon fa découverte, les feuls Chrétiens Catholiques connoiffent & adorent le vrai Dieu, de forte que toutes les autres Sectes (même Chrétiennes) font Athées. C'eft la conclufion qu'il veut que l'on tire de la lecture de fon Traité & de toutes fes Oeuvres. Mais il ne choifit pour exemples d'Athéïfme qu'un très-petit nombre de perfonnages dont la réputation eft plus étendue en France. On doit bien s'attendre après un pareil début que Cornelius Janfenius tiendra le premier rang parmi les Athées du P. H. & que le P. Quefnel n'y fera pas des derniers, non plus que Meffieurs Pafchal, Arnauld & Nicolle. A l'égard des autres, ce font Defcartes, Ambroife Victor ou le P. André Martin, les PP. Thomaffin & Malebranche, An

toine le Grand & Silvain Regis, Cartéfiens. En voilà onze; & le P. H. nous fait grace des autres, à condition qu'ils fe trouveront bouleverfés & confondus dans la déroute généxale de l'Athéïfme prétendu.

Voici fon raifonnement, qui est fort fimple. Quiconque dit du Dieu des Chrétiens qu'il est l'être, l'infini, le bien, la perfection, la verité en général, la raifon univerfelle, & femblables définitions eft un vrai athée puifqu'il ne reconnoît d'autre Dieu que de pures idées qui font l'ouvrage de l'efprit humain, ou que la nature avec fes dons & fes lumieres. Or telles font les définitions de Dieu que nous donnent les Auteurs qu'on vient de nommer. Donc ces Auteurs font des Athées fans contredit.

La premiere propofition paroît tellement indubitable au P. H. qu'il daigne à peine la prouver. Quant à la feconde, il la fortifie d'une immenfe compilation des paffages de ces Meffieurs, qu'il entremêle quelquefois de courtes réflexions, foit pour expliquer ou réfuter ces paffa

que

ges felon fon fyftême philofophique, foit pour déplorer l'aveuglement des Théologiens du tems & des Philofophes modernes qui s'entendent, felon lui, pour maintenir & étendre l'Athéifme chacun à leur maniere fous le mafque de Sectaires ou de Catholiques. Je dis maintenir l'Athéïfme. Car il ne faut pas croire ce foient là les premiers Athées. Ils tirent leur origine de plus loin. Elle remonte jufqu'au treizième fiécle, où une maudite cabale d'Athées, la pluipart déguifés en Moines, s'avifa de lever l'étendart de l'Athéïfme, à condition que perfonne ne s'en appercevroit de leur tems ni dans la fuite 2 que la découverte en feroit réfervée au P. H. Ces gens étoient fans doute des génies d'un ordre bien fupérieur,puifqu'ils entreprirent & vinrent à bout de compofer incognito' tout ce que nous appellons tradition & antiquité, à l'exception de l'Ecriture Sainte (la Vulgate, s'entend,} & de fix Auteurs profancs. Ce qu'il y a de plus fingulier, c'eft dans ce fiécle de feience univerfelle pour

&

que

eux, & de profonde ignorance pour tout le reste du monde, ils ayent réuffi à faire croire au monde entier, à l'exception du P. H. que leurs propres Ouvrages étoient véritablement Pantiquité & la tradition. L'Auteur ne nous développe point l'Hiftoire anecdote de cette merveilleufe conf piration d'Athées. Il la cite & la fuppofe feulement dans tout ce volume, content de l'avoir infinuée de fon vivant dans fes Medailles des Herodiades, p. 343. Alors il paroiffoit conjecturer. Il affirme aujourd'hui ; & cette époque lui paroît tellement inconteftable, qu'il en fait le principe général où aboutiffent tous fes Traités comme les raïons d'un cercle à leur centre commun. Tel eft en deux mots, mais au vrai, le Traité curieux de la découverte de l'Athéïfme, qui entraîne le renverfement de tout ce qu'on a crû fçavoir jufqu'à préfent: découverte fi naturelle, dit le P. H. qu'elle créve les yeux, & qu'il s'étonne fort férieufement qu'on nè l'ait pas faitę avant lui. (Voyez la Préface.)

Les Réflexions importantes qui fuivent, regardent quelques Profeffeurs Jefuites. Car le P. H. s'étoit tellement accoutumé à voir par-tout des Athées, qu'il en voyoit même parmi fes freres. Il fe déchaîne ici particulierement contre deux Profeffeurs qu'il ne nomme point, mais dont il critique impitoyablement les Cayers & les Thefes, à caufe de quelques traits de Cartéfianifme & de Malebranchifme qui s'y trouvent. Il débute ainfi. C'est le Cartéfianisme » tout pur qu'on enfeigne cette année en Logique, & par conféquent l'Athéïfme. « Il ne cite point l'année, & il eft affez inutile de vouloir deviner de quelles perfonnes il parle, puifqu'il dit qu'après tout ils enfeignent l'Athéïfme de bonne foi & contre leur intention. A cela près, il ne les épargne guéres. Mettons ici quelques-uns de fes raifonnemens au hazard & fans choix.

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Le Profeffeur dit, Je fçai qu'il 5 y a un Dieu o un Eftre infiniment parfait. Car fi j'y pense, & certainement j'y penfe, il faut qu'il foin

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