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M. Élie de Beaumont place son système de montagne du Forez entre le mill-stone-grit et l'étage houiller.

Ce terrain, intercalé entre le calcaire carbonifère et le véritable terrain houiller, offre tant d'analogie avec ce dernier, que le géologue est souvent très-embarrassé sur la séparation des couches qui appartiennent à l'une ou à l'autre de ces divisions.

Au grès quartzeux dit mill-stone-grit succèdent des alternances de grès, de schistes, d'argiles, avec véritables couches de houille proprement dite. Ces dépôts, quoique faisant bien partie de la même période géologique, s'en distinguent par la richesse exceptionnelle du combustible qu'ils renferment, et qui est bien supérieur en quantité et en qualité à tout ce que nous avons vu jusqu'à présent, et à tout ce que nous verrons en nous élevant dans les terrains supérieurs.

L'ensemble de ces dépôts présente quelquefois une trèsgrande puissance. En Angleterre les dépôts houillers du Nord ont offert jusqu'à 915 mètres d'épaisseur. Leur développement en étendue n'est pas proportionnellement aussi considé rable; cette circonstance concorde bien avec les théories admises pour expliquer l'origine et la formation des dépôts charbonneux. Les roches de la série houillère ont entre elles une ressemblance remarquable par sa constance. Les grès y sont tantôt feldspathiques (arkoses), tantôt purs, tantôt plus ou moins argileux et micacés (psammites). Les argiles y sont à l'état terreux ou schistoïde, ou à l'état de phyllades, souvent propres à la fabrication des briques réfractaires. Le nombre des lits de houille dans un même lieu est quelquefois considérable et va au delà de quarante. Un des traits caractéristiques de cette formation est la présence du fer carbonaté lithoïde que

l'on y rencontre souvent en très-grande abondance, en petits lits interrompus, ou plutôt en nodules ellipsoïdes, aplatis, disséminés de préférence dans les phyllades et les argiles schisteuses; ces nodules sont accompagnés de débris abondants de végétaux et renferment souvent eux-même des corps organisés qui occupent leur centre; ils sont de formation contemporaine et plus abondants dans la partie supérieure du terrain houiller que dans la partie inférieure. Cette association fréquente avec la houille a puissamment contribué à la richesse industrielle de l'Angleterre et lui donne encore à présent des avantages immenses pour la fabrication du fer; on y trouve sur place et réunis dans les grandes exploitations, l'argile propre à la construction des hauts fourneaux, le minerai, son fondant calcaire et le combustible.

Les corps organisés fossiles du groupe houiller sont nombreux et caractéristiques, ce sont en grande partie des débris de végétaux entiers des familles des équisetacées, des fougères, des marsiléacées, des lycopodiacées formant à elles seules

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Fig. 25.- Calamites Suckovii. Fig. 26.

-a. Sphenopteris crenata.
b. Portion du même, grossie.

les quatre cinquièmes des végétaux de cette époque au nombre

de 5 à 600 espèces déterminées par M. Brongniart, telles que calamites, sphenopteris, pecopteris, lepidodendron, etc..... (fig. 25, 26, 27, 28, 29 et 30.)

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La flore des terrains houillers, surtout en ce qui concerne les espèces ci-dessus, présente ce caractère remarquable, que les végétaux qui la composent et qui avaient des dimensions gigantesques, ont aujourd'hui leurs analogues sous la zone tropicale seulement (fig. 31, 32 et 33), tandis qu'ils sont réduits dans les zones tempérées à l'état de plantes herbacées et rampantes.

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sur plusieurs points du globe porte à conclure que la flore

houillère a été la même à cette

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époque dans les pays com

pris sous la zone torride que dans nos contrées de la zone boréale.

Les végétaux qui forment la cinquième partie de la flore houillère appartiennent aux familles des sigillariées, des conifères, et des cycadées, telles que sigillaria (fig. 34),

Fig. 34. Sigillaria lævigata.

dadoxylon (fig. 35), etc., et enfin à des familles tout à fait dis

tinctes, les noggerathia parmi lesquelles les asterophillites. (Fig. 36.)

Les débris fossiles d'animaux, quoique très-rares dans le

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terrain houiller, s'y montrent cependant de plus en plus fréquemment à mesure que l'étude de ce groupe devient plus complète. Des recherches nouvelles prouvent qu'en dehors des coquilles d'eau douce et marine, telles que cypris ou cytheræ,

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goniatites (fig. 37, 38), orthocéres et avicules (fig. 39), quelques poissons, crustacés et insectes ont laissé de nombreuses traces de leur existence.

Jusqu'en 1844 aucun animal vertébré à respiration aérienne

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