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désigner aussi sous le nom de tile stone (pierre tuilière). Ces diverses couches semblent s'être formées très-lentement sur les rivages; elles se moulent exactement les unes sur les autres, en conservant les traces les plus légères.

Les fossiles sont assez nombreux; mais les plus caractéristiques par leur nombre sont, ainsi que nous l'avons déjà dit, des encrines, espèces de zoophytes à tiges articulées, dont les fragments, par le grand nombre de leurs divisions, sont trèsrépandus (fig. 62).

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a.

Fig. 62. - Apiocrinites rotundus, ou Encrine-poire.

Tige d'Apiocrinites et l'une de ses articulations; grandeur naturelle. b. Coupe de la grande oolithe, à Bradford, et argile qui la surmonte, avec Encrines fossiles. c. Trois individus complets d'Apiocrinites représentés dans leur mode de croissance sur la surface de la grande oolithe.. d. Corps d'Apiocrinites rotundus.

M. Lyell fait observer qu'à Bradford, près de Bath, la surface supérieure solide de la grande oolithe paraît avoir été couverte, pendant un certain temps, d'une épaisse forêt sous-marine composée de ces magnifiques zoophytes, et cet état dura jusqu'au moment où l'eau limpide et tranquille fut envahie par un courant, chargé de boue, qui renversa les crinoïdes et brisa leur tige juste à fleur du sol. Les souches sont encore dans leur position originelle; mais les nombreuses articulations qui formaient autrefois la tige, les rameaux et le corps des zoophytes,

ont été disséminées au haasrd dans le dépôt argileux. Cette disposition est figurée dans la coupe b.

OOLITHE MOYENNE.

Cet étage se compose de trois groupes distincts qui sont :

1. L'oxford-clay.

SYN. Partie du kelloway rock des Anglais, du callovien d'Orbigny (de Kelloway); oxfordien du même auteur; oolithe moyenne.

Cette puissante assise argileuse, très-développée en Angleterre, se présente sur plusieurs points en France. En Lorraine et en Franche-Comté, elle renferme souvent des strates calcaires, des dépôts de fer oolithiques exploitables et des chailles, espèces de rognons ou boules géodiques de différentes grosseurs, formés d'un calcaire siliceux souvent très-dur. Ce calcaire siliceux semble s'être réuni autour d'un corps organique servant de centre d'attraction aux molécules. Presque toutes les fois que l'on parvient à casser une chaille, on y trouve un débris de crustacé passé à l'état quartzeux.

Ces chailles sont quelquefois si fréquentes, que les argiles qui les renferment sont souvent désignées sous le nom d'argiles à chailles.

Parmi les fossiles répandus dans cette couche, il en est un déjà désigné dans les couches inférieures de l'oolithe ferrugi

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neuse, l'ostrea marshii qui, par sa grande abondance, caractérise ce dépôt, le belemnites hastatus (fig. 63) et une ammo

nite fort remarquable par sa bouche, protégée par deux appendices en forme de corne (fig. 64).

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SYN.: Calcareous grit; coral-rag des Anglais; corallien d'Alc. d'Orbigny.

Le coral-rag est un composé de calcaire presque exclusivement formé de polypiers, qui semblent être dans la position naturelle qu'ils occupaient de leur vivant : c'est un dépôt semblable aux bancs de coraux qui se forment aujourd'hui dans certaines mers, et principalement dans celles de l'Océanie.

A la base de ce dépôt,

dépôt, se trouvent quelquefois des sables et des grès calcarifères, auxquels les géologues anglais ont spécialement donné le nom de calcareous grit.

Presque toutes les assises du coral-rag contiennent des oolithes, en général d'une couleur blanchâtre plus prononcée que le restant de la roche. Ce calcaire est très-variable dans sa texture tantôt terreuse, peu compacte, marneuse, et tantôt tel

lement fine et compacte qu'on l'exploite comme pierre lithographique.

Parmi les nombreux coraux du coral-rag, les plus remarquables et les plus nombreux sont ceux indiqués ci-dessous (fig. 65 et 66).

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Au nombre des mollusques les plus répandus se trouve l'ostrea gregarea (fig. 67).

:

3. Calcaires et Marnes.

SYN. Calcaire à astartes, calcaire à nérinées; partie du corallien d'Alc. d'Orbigny.

Au-dessus du coral-rag proprement dit, se présentent souvent, ou s'y substituent complétement dans certains cas, des alternances de calcaires et de marnes contenant en grand nombre, avec une partie des fossiles coralliens, des coquilles particulières désignées sous le nom d'astartes. Ces débris, encore peu connus, appartiennent à des bivalves du genre des vénus ou des trigonies; ils sont fréquemment accompagnés d'autres fossiles univalves ayant une certaine ressemblance

avec les cérites que nous verrons plus au haut de l'échelle géognostique et que l'on désigne sous le nom de nérinées (fig. 68 et 69).

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Cet étage se compose de deux groupes, qui sont :

1. L'argile de Kimmeridge.

SYN. Kimmeridgien d'Alc. d'Orbigny (de la ville de Kimmeridge, en Angleterre); étage supérieur du système oolithique de MM. Dufrenoy et Élie de Beaumont; calcaires et marnes à gryphées virgules.

L'argile de Kimmeridge (du nom d'une localité anglaise où elle est très-développée) est une argile bleu ardoise ou jau

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Fig. 71. Ostrea deltoidea. Fig. 72. Gryphæn
Quart de grandeur naturelle.

virgula

nâtre, renfermant des calcaires de mêmes teintes, plus ou moins

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