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La collection, très recherchée aussi, comprend dix-neuf volumes chacun à

10 fr.

(L'éditeur accepte cinquante francs par trimestre pour l'acquisition de la collection.)

En s'abonnant à la fois à la REVUE DES QUESTIONS HISTORIQUES et à la REVUE DU MONDE CATHOLIQUE (bi-mensuelle), et aux ANALECTA JURIS PONTIFICII (mensuel), on ne paie ces trois publications que 50 FRANCS par an AU LIEU DE 61 FRANCS, qu'elles coûtent séparément.

Ces trois revues reunies forment une Revue-Encyclopédique qui ne laisse passer aucune question contemporaine sans être résolue. Avec ces trois Revues, le lecteur suit le mouvement intellectuel dans le monde entier.

On s'abonne chez M. Palmé, 25, rue de Grenelle, à Paris.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

LE PARTI LIBÉRAL SOUS LA RESTAURATION, par Paul Thureau-Dangin; 1 vol. in-8° E. Plon et Cie.

Tel est le titre d'une étude que vient de publier la librairie E. Plon et Cie. Ce volume est le complément et en quelque sorte la contrepartie | d'un premier travail paru, en 1874, Royalistes et Républicains.

C'est l'objet d'un des chapitres les plus intéressants de cet ouvrage, l'un de ceux qui peuvent fournir le plus de rapprochements piquants ou instructiis avec l'époque présente. Vient ensuite l'épisode du ministère Martignac, où les libéraux recommencent la faute commise du temps du duc de Richelieu et de. M. de Serre; enfin, on est acculé aux douloureusos extrémités du ministère Polignac et de la révolution.

L'auteur ne se contente pas de raconter les événements: il s'applique à aire revivre les personnages diversement célèbres, orateurs, journalistes, poëtes, qui y ont joué un rôle. C'est pour lui l'occasion de portraits soigneusement et finement dessinés. Que de physionomies intéressantes, depuis les vieux survivants de 89 et de l'Empire, jusqu'aux jeunes écrivains du Globe et du National, en passant par la bourgeoisie liberale du temps !

L'auteur y suit pas à pas le parti libéral dans les diverses phases de la Restauration. I le montre royaliste en 1814, s'engageant dans une direction mauvaise sous les Cent-Jours, de 1816 à 1820 faisant échouer, par ses exigences impatientes et son alliance avec le bonapartisme, la conciliation libérale et royaliste entreprise par le duc de Richelieu et par M. de Serre, enfin, de 1820 à 1824, se perdant dans les conspirations de caserne et les tentatives de pronunciamento. En 1824, une nouvelle génération entre en scène d'une part, M. Thiers et M. Mignet; de l'autre, l'école du Globe, MM. Jouffroy, Dubois, de Rémusat, Vitet, Duchâtel, etc. L'auteur se plaît à étudier cette brillante jeunesse; il le fait d'une façon plus complète qu'aucun de ceux qui ont écrit l'his toire de cette époque; il montre avec impartialité les qualités et les défauts, les riches espérances et les lacunes périlleuses. L'avènement d'hommes nouveaux amène aussi une tactique nouvelle « A l'opposition conspiratrice, succède l'opposition constitutionnelle qui finit par triompher de M. de Villèle. Mais les questions poli-seignement et d'un avertissement utitiques ne sont pas seules en jeu : les les à méditer au milieu des crises questions religieuses, « cléricales, »>

:

pour parler le langage moderne, ont

une importance au moins aussi grande.

Si M. Thureau-Dangin demeure toujours et avant tout historien impartial et sincère, il est facile de voir cependant qu'il est justement préoccupé des problèmes et des périls du jour, et qu'il cherche dans le passé la lumière qui doit éclairer l'avenir. Sans qu'il se détourne de son récit pour toucher à la politique présente, son œuvre semble dominée, depuis la première page jusqu'à la dernière, par cette pensée qu'il ne s'agit pas seulement d'une histoire propre à intéresser la curiosité, mais aussi d'un en

actuelles.

ANNÉE DU ROSAIRE, ou le Rosaire médité dans l'esprit des principaux temps de l'année liturgique et dans la vie ou les écrits de quelques saints, par le noviciat du Saint-Rosaire de la Congrégation dominicaine de Sainte Catherine de Sienne. Ouvrage approuvé par Mgr l'Archevêque de Besançon et par le T. R. P. Potton, provincial des Frères-Prêcheurs. 1 vol. gr. in-18 de plus de 800 pages, imprimé avec des caractères neufs et sur beau papier glacé. Prix: 3 fr. 50 et franco 4 fr. Chez A. Josse, éditeur, 31, rue de Sèvres. Paris. Voici un livre d'une conception originale et d'un grand intérêt pratique. Ramener aux mystères du Rosaire, en des méditations substantielles et saisissantes, toutes les fêtes de l'année, la vie de quelques saints, dont les exemples sont plus touchants, et enfin les préceptes de la théologie mystique et les conseils de la vie chrétienne, c'est certainement une idée grande autant que simple.

En réalité, tout roule dans l'économie de la grâce, sur les mystères de la naissance, de la mort et de la résurrection de Notre-Seigneur JésusChrist, et il semble qu'on puisse dire d'eux ce qu'on a dit de la nature divine dont ils sont la plus admirable manifestation: « C'est un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » Partout nous trouvons associés dans une union intime et pleine d'enseignements ces mystères joyeux, douloureux et glorieux.

C'était donc une pensée féconde et d'une portée très-grande que celle de faire de ces mystères le centre autour duquel se déroulent tour à tour et se développent successivement les phases diverses de l'année liturgique, les fêtes des saints et enfin les principes de la spiritualité.

Mais, comme le fait remarquer le R. P. Polton, dans la lettre si élogieuse qu'il adresse à l'auteur, que de difficultés dans l'exécution de ce plan si simple!

Ces difficultés ont été heureusement vaincues. L'auteur, abeille laborieuse et active, a parcouru tous les parterres, a butiné dans les prés en fleurs et dans les champs pleins d'arômes, et de tous ces sucs de saveurs diverses, de toutes ces senteurs variées, il a composé un miel qui a sa saveur et son parfum propres.

Nous conseillons aux âmes qui ont entendu le mot du Sauveur : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, » nous leur conseillons fortement d'aller puiser à cette provision si abondante elles y trouveront une nourriture pleine d'attraits et de substances, appropriée aux besoins et aux aspirations de l'heure actuelle et | diversifiée autant que le sont les caractères et les appétits de l'âme.

LES MERVEILLES DE L'OEIL, étude religieuse d'anatomie et de physiologie humaines, par M. l'abbé Riche. 1 vol. in-18.

M. l'abbé A. Riche vient de publier chez les éditeurs E. Plon et Cie, un livre sous le titre de : LES MERVEILLES DE L'OEI, étude religieuse d'anatomie et de physiologie humaines. C'est le premier volume d'une série d'études religieuses sur l'homme considéré dans l'anatomie et la physiologie de ses organes on voit bien vite l'intérêt et l'importance d'une publication de ce genre. L'auteur de ces études, prètre de Saint-Sulpice, est bien connu : il a déjà publié une série d'opuscules sur le Catholicisme considéré dans ses rapports avec la société, répandus déjà à plus de 40,000 exemplaires, et traduits en cinq langues étrangères.

LES TERREURS DE LADY SUZANNnɛ, 1 vol. in-18, chez Th. Olmer.

Ecrire des romans qui ne fallent aucune mauvaise psssion, qui respectent la famille, la religion, la société,

1 vol. in-12.

La maison Hachette vient de publier le Monde américain de M. Simonin. Je citerai aussi la Vie de Henri IV, par M. de Lescure, qui a su restituer au roi le plus Français, je n'ose pas dire le plus parisien que nous ayons eu, sa véritable physionomie. J'y trouve ces belles paroles dites par le roi à Marie de Médicis qui l'engageait à ne point sortir le jour qui devait être le dernier de sa vie :

et sont réellement intéressants; qui | LE MONDE AMÉRICAIN, par Simonin. saisissent le lecteur dès la première page pour l'entraîner, charmé, jusqu'à la dernière; c'est une œuvre difficile, courageuse, que peu d'auteurs ont pu tenter avec réussite. L'écrivain délicat, qui ne trempe jamais sa plume dans l'encre bourbeuse des sentiments inavouables, peut se comparer à un peintre dont la palette serait privée des couleurs éclatantes les plus à la mode. Mode malsaine que n'entend pas suivre Mm. Claire de Chandeneux, et son succès, toujours grandissant, lui donne raison. Elle supplée à ce que le respect d'elle-même et de ses lecteurs lui impose de réserve, par la hardiesse des conceptions, la vigueur du dessin, la finesse des détails, et n'a pas besoin, pour émouvoir, de toucher les fibres mauvaises du cœur. Les Terreurs de lady Suzanne, son nouveau roman, est un succès du meilleur aloi. L'élément dramatique, très-développé, s'enveloppe si ingénieusement d'observations intimes, de grâce et de vérité, que ce récit plein de frafcheur cause l'heureuse sensation d'une lecture captivante au plus haut degré dans une complète pureté d'émotions.

« Je me recommande à Dieu quand je me couche, dit-il; je le prie de me conduire quand je me lève; tout le reste est entre ses mains. Ce qu'il garde est bien gardé. Il me garantira des fous, et je ne crains pas les sages. A partir de là, je vis en telle façon que je ne dois pas entrer en défense; c'est aux tyrans d'être toujours en crainte et en frayeur. Les pasteurs courageux dorment en sûreté : les couards ont toujours peur. >>

Je prends au hasard ces dernières paroles que peu d'auteurs ont reproduites et qui permettent d'apprécier la grandeur du caractère de celui que Ravaillac attendait un couteau à la main, au coin de la rue de la Ferronnerie.

E. CHARLES.

Le Directeur-Gérant: VICTOR PALMÉ.

BRUXELLES. — ALFRED VROMANT, IMP.-ÉDIT., RUE DE LA CHAPELLE, .3.

ÉTUDES LITTÉRAIRES

GEORGE SAND

Ah! Seigneur, donnez-moi la force et le courage
De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût !
CHARLES BAUDELAIRE.

Ces deux vers admirables sont tout ce qui restera d'un poëme fameux, les Fleurs du Mal, où ils représentent seuls le sentiment religieux vibrant encore dans l'âme du poète, et je cherche vainement leur équivalent dans l'œuvre entière de George Sand, qui, mieux encore que Baudelaire aurait pu les proférer, et qui n'a eu ni cet élan d'humilité, ni cette idée nette et puissante de sa chute. George Sand a toujours plané dans une bonne foi imaginaire, n'ayant d'autre religion qu'un vague déisme, d'autre culte que celui de la nature et des penchants naturels, et jouissant de ce privilége singulier d'être déclassée sans avoir perdu l'estime publique, en apparence. Elle-même révéla de lamentables égarements, et le monde, si sévère justicier qu'il soit d'habitude, fut pour elle d'une indulgence extrême. On ne la blâma pas plus qu'on ne la plaignit on s'accoutuma à oublier qu'elle avait été épouse et mère, et l'on ne voulut voir en elle qu'un écrivain comblé des dons les plus merveilleux que puisse départir la Providence à une créature humaine, sans vouloir toutefois convenir qu'elle abusait de ces dons, et retournait contre son Dieu les armes que Dieu lui prêtait.

Elle fut une des gloires de cette génération de 1830 qui exerce une influence indéniable sur notre siècle, et qui est partie, lambeaux par lambeaux, laissant plus de souvenirs que de regrets, après avoir écrit une des plus belles pages de l'histoire littéraire. La pléiade compta beaucoup d'illustres, et n'en compte plus un seul. Combien sont morts d'une façon terrible? Combien ont cessé d'exister avant même que de mourir? C'est Lamartine expirant, en cherchant à ressaisir les débris de sa gloire, et ne pouvant avoir de statue que ses créanciers n'aient été payés!.. C'est Gérard de Nerval accrochant une corde à la fenêtre grillée d'un bouge, et se pendant, comme Judas, parce que ne croyant plus au souverain bien de la vie, il espérait se réfugier dans le souverain bien de la mort... C'est Alexandre Dumas, le grand amuseur, frappé d'idiotisme, oubliant et sa renommée et son propre nom, et rendant le dernier soupir

25 AOUT 1876. Nouvelle Série. Tome XXVII. No 134.

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