Deux chemins font oferts, l'un décend, l'autre monte, L'un au travers des fleurs précipite à la honte, Mais dans votre langueur vous croupiffez encore; lent; Il fe faut cependant fixer à quelque chofe, Dites-moi quelle fin votre cœur fe propose. Votre arc adreffe-t-il à quelque but certain? Courez-vous les corbeaux une pierre à la main ? Errez-vous, vagabond, & comptez-vous de vivre, Sans aujourd'hui penser au jour qui le doit fuivre ? Dans fa livide peau l'hydropique enfermé Implore en vain Purgon quand le mal eft formé. Il faut dans fa naiffance apliquer le remede, En vain Helvétius vous ofriroit fon aide, Quoique vous prometiez, s'il ne vient affés tôt Il voit contr'un vieux mal sa racine en defaut. Vous done qui ne favez vous regler ni conduire, Ecoutez-moi, je veux une fois vous instruire, Que votre premier foin foit de conoître bien Le principe éternel qui ne dépend de rien, Quis datus, aut meta quam mollis flexus, & unde Quis modus argento, quid fas optare, quid asper Vtile nummus habet: patria carifque propinquis Quantum elargiri deceat: quem te Deus effe Fuffit.& humana qua parte locatus es in re. Difce: nec invideas. Quod multa fidelia putet In locuplete penu, defenfis pinguibus Umbris Erpiter & perna Marfi monumenta clientis, Manaque quod prima nondum defecerit orca ; Concevez prés de lui ce qu'eft la créature, His aliquis de gente hircofa Centurionum Dicat, quod fapio, fatis eft mihi, non ego cura Effe quod Arcefilas arumnofique Solones, Obstipo capite, & fingentes lumine terram; Murmura cum fecum, & rabiofa filentia rodunt ¿ Atque exporrecto trutinantur verba labello; Egroti veteris meditantes fomnia, Gigni De nihilo nihil, in nibilum nil posse reverti, Hoc eft, quod palleş? cur quis non prandeat, hoc eft 3 His populus ridet multùmque torosa juventus Ingeminat tremulos nafo crifpante cachinnos Mais Mais j'entens un Gafcon, reformé Capitaine, Que difent ces Solons? rien qui me perfuade, Songes bourus qu'enfante un vieux cerveau malade, Rien de rien, difent-ils, ne fe peut engendrer, Et rien dans le néant ne peut auffi rentrer. Pour trouver le fecret tu pâlis fur un livre, A peine manges-tu ce qu'il te faut pour Et que m'importe à moi, que fur ce fondement Ton Solon faffe un jufte ou faux raifonement? vivre. Le Gafcon prononçant cette fade Satire Voit le peuple aplaudir & la jeunesse rire, Et de l'avis commun de ces efprits bornez La fageffe eft fiflée, & les Solons bernez. R |