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ment riches en Muscinées font ici défaut il n'y a ni le voisinage de la mer, ni la présence de grands marais; les landes sont rares, et si les rochers sont plus communs, ils y sont presque toujours de inème nature. La configuration du sol est peu variée, et sa composition est à peu près partout la même : à La Meauffe seulement on trouve un îlot calcaire au milieu des phyllades.

Est-ce à dire que notre flore bryologique soit à peu près dénuée d'intérêt? Sans doute on ne saurait la comparer à celle des marais de Gorges ou à celle des landes de Lessay. Ces régions sont dans la Manche le paradis des bryologues. Cependant les espèces rares ou intéressantes ne font pas entièrement défaut aux environs de Saint-Lô: Calliergon giganteum, Drepanocladus revolvens, D. Sendtneri, Fontinalis squamosa, Riccia fluitans et une quinzaine d'autres qui seront mentionnées au cours de ce travail, sont loin d'être des banalités.

Au point de vue écologique, deux faits caractérisent très nettement la flore byologique que nous étudions. C'est d'abord, sauf naturellement à La Meauffe, l'absence presque complète d'espèces calcicoles. Celles qui sont ordinairement regardées comme telles: Scorpiurumcircinatum, Orthotrichum saxatile, Didymodon luridus, Cinclidotus fontinaloides, ne croissent qu'en des stations où le calcaire a été introduit artificiellement.

En second lieu, comme a priori, on pouvait s'y attendre, à cause de l'éloignement de la mer, le nombre des espèces franchement littorales est extrêmement faible, sinon nul.

Dans la liste des espèces. j'ai suivi, en le modifiant parfois légèrement pour l'adapter à la nomenclature aujourd'hui généralement admise, l'ordre du savant travail de l'abbé Boulay Muscinees de la France [3]. Pour faciliter les recherches, j'ai indiqué en synonymes, quand ils diffèrent de ceux que j'adopte, les noms donnés par cet auteur et par les flores françaises les plus fréquemment utilisées.

Les symboles bien connus C C, C, etc. qui suivent le nom de chaque espèce correspondent à ce qu'Allorge [1] appelle sa « fréquence régionale, c'est-à-dire sa fréquence dans le terri toire étudié »; par opposition à « sa fréquence synécologique, c'est-à-dire sa fréquence par rapport aux groupements dont elle fait partie ».

Ce m'est un devoir très agréable de remercier tous ceux qui m'ont aidé à rassembler et à étudier les matériaux de cette étude et tout particulièrement M. Corbière qui a bien voulu détermininer un certain nombre de mes récoltes, et M. R. Potier de la Varde qui m'a rendu le même service et qui de plus a dessiné les figures qui illustrent ce travail.

I. MOUSSES

A. PLEUROCARPES

RHYTIADELPHUS TRIQUETER (L.) Warnst. triquetrum L.

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C C. Haies, bois, broussailles. - c. fr. (P C) février-avril.

RHYTIADELPHUS SQUARROSSUS (L.) Warnst.

squarrosum L.

C C. Endroits herbeux, toujours stérile.

RHYTIADELPHUS LOREUS (Dill. L.) Warnst. loreum L.

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P C. Agneaux bois de Sainte-Marie; toujours stérile.

HYLOCOMIUM SPLENDENS (Dill.) B. E. - Hypnum splendens Hedw.

P C. Bruyères siliceuses: Agneaux, La Meauffe; toujours stérile

(1) Nous adoptons la division en Pleurocarpes et Acrocarpes uniquement pour nous conformer à l'ordre suivi josqu'à ce jour dans les flores francaises. La valeur de cette division est actuellement très ébranlée sinon détruite.

HYPNUM SCHREBERI Wild.

P C. Bruyères janvier-mars.

Saint-Lô, La Meauffe. c. fr. (A R.)

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CALLIERGON GIGANTEUM (Schimp.) Kindb. giganteum Schimp.

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R R. Mares de la lande de La Meauffe; toujours stérile Abondant.

Dans la Manche, cette espèce a été précédemment signalée à Saint-James (Besnard), Le Ham (Lebel, Corbière et Anfray), dans les dunes de Bréville (Corbière), la lande de Lessay (Corbière), les environs de Granville (Potier de la Varde).

SCLEROPODIUM PURUM (L.) Limpr. - Hypnum purum L. C. Bois, haies, bruyères ; c. fr. (A C.) janvier-mars.

SCLEROPODIUM CAESPITOSUM B. E.

sum Vils.

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Hypnum caespito

P C. Au pied des haies, des murs et des arbres : Saint-Lô, Le Mesnil-Rouxelin, Saint-Pierre-de-Sémilly; stérile.

ACROCLADIUM CUSPIDATUM (L.) Lindb. Hypnum cuspidatum L.

CC. Dans presque tous les endroits humides; très polymor phe, c. fr. (P C.) mai-juin.

Var. inundatum Lamy (Rev. bryol. 1875, p. 54).

R. Mares de la partie sud de la Lande de La Meauffe.

CTENIDIUM MOLLUSCUM (Hedw.) Mitt.

cum. Hedw.

Hypnum mollus

R. Lande de La Meauffe; c. fr. (R) janvier-mars.

STEREODON CUPRESSIFORMIS (L.) Brid.

siforme L.

Hypnum cupres

CC. Un peu partout, dans les endroits secs aussi bien que

dans les endroits très humides; c. fr. (CC) hiver. Extrême ment polymorphe. Les formes les plus fréquentes sont :

a. tectorum Schimp.

C. Toits, murs, rochers.

6. uncinatum Boul.

C. Pied des arbres, terre nue.

7. ericetorum Schimp.

C. Côteaux boisés : Saint-Lo, la falaise; landes

tourbeuses, La Meauffe; c. fr. (CC).

. filiforme Brid.

C. Trones des arbres; c. fr. (C).

STEREODON RESUPINATUM (L.) Brid. Hypnum resupinatum. Vils. H. cupressiforme var. resupinatum Schimp. P C. Trones d'arbres: Agneaux, bois de Sainte-Marie; c. fr. (C.) hiver.

STEREODON ARCUATUS Lindb.
Hypnum Patientiae Lindb.

Hypnum arcuatum Lindb.

R R. Endroits herbeux moyennement humides de la lande de La Meauffe. Stérile, très peu abondant.

Dans la Manche, signalé par Corbière à Sainte-Croix-Hague, Vauville, Octeville-sur-Cherbourg, Tourlaville, Martinvast et à Saint-James par Besnard.

SCORPIDIUM SCORPIOIDES (L.) Limpr.

Drepanocladus scorpioides Warnst. - Hypnum scorpioides L.

R. Bords des mares, dans la partie sud de la lande de La Meauffe. Stérile; assez abondant. Placy-Montaigu, c. fr. (Dr Godey !).

Dans la Manche, se trouve dans presque toutes les landes humides et les marais tourbeux landes de la Hague, landes de Saint-Rémy près La Haye-du-Puits, marais de la Sensurière près Saint-Sauveur le-Vicomte, marais de Gorges, marais

de Saint-Georges-de-Bohon, landes de Lessay, lande du Ham, dunes de Bréville, etc.

DREPANOCLADUS REVOLVENS (Sw.) Warnst. revolvens Sw.

Hypnum

R R. Sur la terre humide, dans la lande de La Meauffe. Assez abondant.

Dans la Manche, Drepanocladus revolvens n'a été signalé que dans les marais de Gorges (Corbière!), les landes de Lessay (Corbière !) les petits marécages des environs de Granville (R. Potier de la Varde).

DREPANOCLADUS INTERMEDIUS (Lindb.) Warnst.

num intermedium Lindb. (fig. 7).

Hyp

RR Lande de La Meauffe, au bord des mares. Stérile. Espèce très rarement observée dans la Manche: Ourville près Portbail, dans un marécage à la limite des dunes (Corbière), landes de Lessay (Corbière !) lande du Ilam!, marais de Gorges!

Espèce très voisine de la précédente et réunie à elle par plusieurs auteurs [14, 23].

DREPANOCLADUS SENDTNERI (Schimp.) Warnst.- Hypnum Sendtneri Schimp. (fig. 1-3)

RR. Lande de La Meauffe, dans les mares. Stérile. Assez abondant. (Déterminé par R. Potier de la Varde).

Le plus grand nombre des échantillons de Drepanocladus Sendtneri que j'ai observés à La Meauffe, doivent être rapportés à la forme type de cette espèce : f. vulgaris Sanio; quelques uns sont absolument conformes à la plante récoltée par Flagey dans les marais de Saône près de Besançon et publiée par M. Husnot dans ses Musci Galliae, no 619; mais la plupart en different très légèrement par les détails suivants : taille moins élevée, tige moins régulièrement peunée, nervures nn peu moins larges que le maximum (100 μ à la base au lieu de 120). Les oreillettes très distinctes, convexes, colorées en brun rougeâtre, formées de cellules à

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