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Russie d'Europe, de la Pologne et des pays habités par les Germano-Turco-Slaves.

2. Quant à la population relative, si elle est bien inférieure à celle des autres pays qui dépendent de l'Autriche, la différence doit surtout en être attribuée à l'état moins avancé de l'industrie indigène. Cependant la Hongrie proprement dite se distingue encore, sous ce rapport, de la Russie d'Europe, de la Pologne et des pays habités par les Turco-Slaves.

3. Comme les habitants d'origine étrangère n'entrent que pour environ un dixième dans le chiffre de la population générale de la Hongrie et des pays adjacents, on voit par là que l'immense majorité de leurs habitants se composent des indigènes des trois races.

Ainsi, envisagée sous le rapport de son origine, la population des mêmes pays se distingue de celle de la Russie d'Europe et des pays habités par les GermanoSlaves.

4. Enfin, si en Hongrie et dans les pays adjacents les paysans et les colons militaires forment encore l'immense majorité des habitants, et si cette majorité se compose surtout de Slaves et de Roumains, on doit en attribuer la cause principalement à l'état arriéré de l'industrie manufacturière, et aussi aux priviléges dont jouissaient et jouissent encore les Magyares et les étrangers.

Ce qui vient à l'appui de cette dernière assertion, c'est qu'on voit les Magyares et les étrangers former pour la plupart les deux autres classes: celle des habitants des villes et celle des propriétaires fonciers (y compris le clergé), lesquelles entrent pour

deux septièmes dans le chiffre total de la population.

D'un autre côté, excepté un certain nombre de colons militaires, on n'y voit point de serfs attachés à la glèbe; avantage qui donne à la population de la Hongrie une supériorité incontestable sur celle de plus d'un pays précédent.

Conclusion. En résumé, les habitants de la Hongrie et des pays adjacents se distinguent des NormandoSlaves et des Germano-Slaves, par leur nationalité plus homogène non moins que sous plusieurs autres rapports.

Du reste, en réunissant leur population générale à celle des autres pays dont nous avons parlé, on voit qu'elle donne plus de quatre-vingt-treize millions d'individus, et entre par conséquent pour plus du tiers dans le chiffre total de la population européenne.

V

RESSOURCES FINANCIÈRES ET FORCES MILITAIRES.

FINANCES.

1. Si la Hongrie (royaume) ne contribue pas même pour un tiers aux finances de la monarchie autrichienne, c'est que le chiffre de son budget particulier, voté par la diète, est comparativement moins élevé.

2. D'un autre côté, comme la moyenne des charges financières y est plus élevée que dans les autres parties de cette monarchie, la différence qui en résulte s'explique par les exemptions dont profitent encore le clergé et les propriétaires fonciers, pour la plupart Magyares, ainsi que les colons militaires.

3. Du reste, ce royaume se distingue encore de certains pays précédents, non-seulement par la moyenne moins élevée de ses charges financières, mais encore par sa dette particulière, comparativement insignifiante.

Conclusion. Les revenus de la Hongrie et des pays adjacents, réunis à ceux des autres pays, donnent au delà de deux milliards de francs par an, c'est-à-dire plus du tiers du montant des finances de tous les États européens.

Quant à leur dette publique et réunie, elle entre pour plus d'un neuvième dans le chiffre des dettes dont se trouvent grevés ces mêmes États.

ARMÉES.

1. Si le contingent militaire de la Hongrie et des pays adjacents (y compris les colons militaires) entre à peine pour un tiers dans celui de la monarchie autrichienne, la cause en est la même que pour les finances : le chiffre des soldats voté par la diète se trouvant comparativement moins élevé.

2. Quant aux charges militaires de la Hongrie proprement dite, qui se montrent aussi moins onéreuses qu'en d'autres pays, cette différence s'explique par le

chiffre plus élevé des contingents et par la durée plus longue du service dans ces derniers pays.

Il est cependant à remarquer que cette différence serait plus considérable encore si, en Hongrie, quelques classes de la population n'étaient pas exemptes de toutes charges publiques, y compris le service militaire.

Conclusion. En résumé, le contingent militaire de la Hongrie (y compris les pays adjacents) et les contingents des autres pays présentent ensemble, en temps de paix, un effectif de plus d'un million de soldats.

Ils entrent donc pour plus d'un tiers dans le chiffre total des armées européennes.

CHAPITRE II

MOLDAVIE ET VALACHIE

S 1er.

NOTICE HISTORIQUE.

Les habitants de la Moldavie et de la Valachie, soumis dans le moyen âge aux Bulgares et aux Hongrois, commencèrent, vers la fin du x111° siècle, à former deux principautés distinctes qui, régies par leurs chefs indigènes (hospodars), furent tour à tour tributaires de la Pologne et de la Hongrie. Subjugués au xvi° siècle par les Turcs, on voit ces deux principautés reconnaître d'abord la suzeraineté de la Porte-Ottomane; puis l'une d'elles (Moldavie) se trouver démembrée (1775) au profit de l'Autriche (Boukowine) et de la Russie (Bessarabie).

Aujourd'hui elles continuent, d'après le traité d'An

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