Page images
PDF
EPUB

bach. Les deux autres compagnies étaient plus en arrière pour protéger la batterie 19. Le bataillon 44 occupait l'espace compris entre la batterie 19 et le village de Ballwyl: il fortifia quelque peu la position avec ses outils de pionniers.

Le bataillon 43 était en arrière.

Pour assurer le flanc droit on avait installé dans la tour de l'église d'Eschenbach un poste d'observation.

Nous avons laissé le bataillon 48 près de Giebelflüh pour protéger la retraite du bataillon 43. La position qu'il occupait avait été fortifiée par les pionniers du 16e régiment.

Une fois la retraite du bataillon 43 effectuée, l'adversaire n'allant plus de l'avant, le bataillon 48 se retira sans être inquiété vers la position centrale, dans la direction de Mättenwyl. C'est là qu'il trouva le bataillon 46 déjà déployé pour le combat en première ligne. Le bataillon 47 était enserré dans le ravin du Hillibach et formait la seconde ligne. Le bataillon 48 était à l'origine en seconde ligne; au commencement du combat on le poussa en première ligne à droite du bataillon 46.

Il était à peu près 11 heures quand on aperçut des hauteurs de Ballwyl l'infanterie de l'aile gauche du corps du Sud à environ 3 kilomètres de distance. L'artillerie suivait l'infanterie. Ces troupes étaient dans la direction des hauteurs de Schwerzlen. A l'origine le commandant du corps du Sud avait l'intention d'employer aussi le régiment d'artillerie lourde; mais aux environs d'onze heures on constata que l'ennemi était déjà à une grande distance et que le combat allait cesser prochainement. On contremanda en conséquence ce régiment pour lui épargner une marche fort pénible. C'est ainsi que le commandant du corps du sud se priva de son artillerie ou du moins d'une partie de son artillerie; et cependant c'est cette artillerie qui aurait dû assurer sa supériorité.

Peu après onze heures les bataillons 37 et 39 étaient arrivés à la hauteur du bataillon 38 jusqu'ici bataillon d'avant-garde. Le bataillon 39 se déploya à droite du bataillon 38 pour le combat. Les deux bataillons avancèrent sur Giebelflüh, opérant simultanément un changement de front pour aboutir à une attaque concentrée sur la position ennemie de Mättenwyl-Brand. Le bataillon 37 suivait en seconde ligne.

Des deux côtés on tira avec acharnement. A 11 3/4 h. le 13o régiment d'infanterie donnait l'assaut. Mais il dut revenir en arrière sur l'ordre des juges de camp, qui estimèrent l'attaque non suffisamment préparée eu égard à la force numérique et à la position favorable du défenseur.

Le bataillon de carabiniers était à 150 mètres en arrière de la ligne de combat du 13e régiment.

A la seconde attaque sur Mättenwyl-Brand, les bataillons 38 et 39

attaquèrent de front tandis que le bataillon 37 de la seconde ligne opéra un mouvement tournant sur le flanc gauche de l'ennemi. Cette seconde attaque obligea le 16° régiment d'infanterie à abandonner la position qu'il avait défendue avec tant d'opiniâtreté. Il se retira en combattant pied à pied. Le bataillon 43 le soutenait dans sa retraite.

A midi précis on fit cesser le combat.

Il nous reste à indiquer sommairement ce qui s'était passé à l'aile droite du corps du Nord. Le combat fut longtemps restreint à un combat d'artillerie entre la batterie 20 et l'artillerie du corps du Sud. La batterie 19 attendait à l'abri une attaque venant d'Eschenbach. Voyant que cette attaque n'avait pas lieu, elle changea de front et tira aussi sur l'artillerie ennemie.

La première attaque du 13° régiment d'infanterie sur MättenwylBrand avait déjà été repoussée quand le 14 régiment et le bataillon de carabiniers avancèrent de front contre le Hillibach et la position de Ballwyl. En première ligne se trouvaient les bataillons 40 et 41; en seconde le bataillon de carabiniers et le bataillon 42. On remarquait à n'en pouvoir douter que l'infanterie de l'aile gauche du corps du Sud tendait à s'approcher de l'extrême aile droite ennemie zous la protection de la forêt.

On n'en vint pas à une attaque à la bayonnette.

L'artillerie du corps du sud avait suivi l'infanterie. Elle se mit en batterie entre Wald et Gerlingen, où elle resta quelque temps en action.

L'idée spéciale pour le corps du Nord indiquait que ce corps devait passer de la rive droite à la rive gauche de la Reuss au point du jour, c'est-à-dire avant le moment fixé pour la reprise des hostilités. C'est grâce à ce fait et à la circonstance que le corps du sud avait reçu l'ordre de rester immobile jusqu'au moment où le passage aurait eu lieu que l'on put construire le pont et faire arriver les corps de troupes dès leurs cantonnements à Berchtwyl-Eyen. En cas sérieux et en tenant compte de la situation réciproque, on peut affirmer que le corps du Nord n'aurait pas pu passer la Reuss ou bien aurait pu tout au plus la passer à Sins.

Mais il fallait dans un but d'instruction qu'au 7 septembre le corps du Nord fût sur la rive gauche et qu'il eût l'occasion de construire un pont et de commencer un combat de retraite. Berchtwyl était le point le mieux choisi dans ce but.

Battre en retraite près de Sins aurait empêché le corps du Nord de se retirer dans le Seethal. Or il fallait cette retraite pour les manœuvres ultérieures de la IVe division. La brigade d'infanterie X devait attaquer la IVe division par Münster et prendre le rôle du corps du Nord.

Le commandant du corps du Nord se sentant menacé sur son flanc

droit et craignant d'avoir sa retraite sur le Seethal coupée, marcha sans délai dès la Reuss à la position de Ballwyl, qui en est éloignée de 8 kilomètres. Il laissa un bataillon pour couvrir la retraite.

En abandonnant la Reuss, le corps du nord renonçait à cet avantage éminent d'attaquer l'ennemi dès la rive gauche de cette rivière. Il est hors de doute que dans une défense bien organisée de la position Pfaffwyl-Klein-Dietwyl le corps du Nord aurait maintenu son adversaire longtemps à la Reuss.

(A suivre.)

CORRESPONDANCE

Monsieur le rédacteur,

Dans le numéro 11 de votre Revue militaire 1883, j'ai lu avec un vif intérêt un article intitulé: « De la discipline dans l'infanterie suisse » et signé « Un officier d'infanterie de la Ire division. »

Qu'il soit permis à un simple soldat d'infanterie d'élever quelques objections sur cet article.

D'après cet honorable officier, le correspondant du Militärvochenblatt dit que notre infanterie et cavalerie sont inférieures au point de vue de la tenue et de la discipline à nos autres armes et qu'elles ont encore beaucoup à faire pour pouvoir être mises à peu près au niveau des mêmes armes dans les autres armées.

Ne parlons que de l'infanterie et avouons que cette imputation n'a rien de flatteur ni pour les officiers, ni pour les soldats. L'auteur de l'article est d'accord avec le Militärvochenblatt. Je suis fâché de n'être pas de son opinion et je dis franchement, avec la conviction que beaucoup de soldats sont de mon avis, que, vu la courte durée des écoles de recrues et des cours de répétition, notre infanterie ne peut pas être considérée comme très en arrière sur les autres. Je crois fortement que si l'on mettait en présence nos recrues à la fin de l'école militaire et des recrues prussiennes après 45 jours de service, le journal prussien changerait d'idée.

D'après votre honorable correspondant cette infériorité serait due au manque de sous-officiers capables. Il est évident qu'il y a dans les écoles de recrues quelques caporaux qui ne le sont que de nom et qui, étant peu à même d'instruire leurs hommes, ont beaucoup de peine à obtenir d'eux le respect indispensable et la discipline.

Il estime qu'il faut attribuer cela à l'abandon dans lequel les sousofficiers d'infanterie sont laissés par notre organisation militaire. Il y a certainement quelque chose à dire sur ce point; mais on pourrait ajouter aussi que la manière dont ils sont choisis parmi les recrues est un peu défectueuse. En effet on voit des hommes qui, tout en ayant eu une excellente conduite, n'ont pas fait preuve de

beaucoup de talents militaires, passer caporaux, tandis que d'autres, porteurs d'excellents livrets de service et qui ont bien répondu à la théorie, restent soldats quoiqu'ils se soient également bien conduits.

Il y a là à mon avis une lacune à combler; une plus grande surveillance devrait être exercée sur les soldats qui sont aptes à l'avancement. Pourquoi, lorsqu'il y a dans une section cinq ou six soldats capables de devenir caporaux, ne leur ferait-on pas passer un petit examen qui résumerait tout ce qui s'est fait durant l'école ?

De cette façon on obtiendrait de meilleurs résultats et nous n'aurions pas des caporaux qui portent des galons sans en être capables et des soldats qui devraient être à leur place et qui n'y sont pas.

Il va de soi que tous les bons soldats ne peuvent devenir sousofficiers; eh bien! à ceux qui restent ce qu'ils sont, pourquoi ne donnerait-on pas une mention honorable pour les récompenser ? Ce serait à mon avis un précieux encouragement; il maintiendrait en eux le goût militaire qui est si nécessaire, et ce serait pour eux une preuve qu'il sont de bons soldats dans cette infanterie qu'on dit si arriérée.

Voilà, monsieur le rédacteur, sur quoi je désire appeler votre attention. Pour tout le reste de l'article on ne peut qu'adresser des remerciements et des félicitations à son auteur.

Par là on peut voir que nous avons de bons officiers qui travaillent véritablement à l'avancement de notre armée, dont je suis fier de faire partie, et pour qui j'aurai toujours le plus complet dévoue

ment.

Un soldat d'infanterie de la Ire division.

BIBLIOGRAPHIE

La télégraphie optique par M. Rodolphe van Wetter, sous-lieutenant de l'armée belge (avec planche), Anvers 1883.

Cet ouvrage, le premier en son genre, traite en parfaite connaissance de cause une question qui mérite certainement toute l'attention des officiers s'occupant activement des progrès de l'art militaire. Il démontre chez son auteur une étude approfondie du sujet qui en fait l'objet. M. van Wetter déclare dans son avant-propos que son but sera atteint s'il parvient à vulgariser l'emploi de la télégraphie optique et à démontrer la nécessité de son usage sur une plus grande échelle que jusqu'à ce jour.

M. van Wetter établit d'abord un rapprochement des avantages et des inconvénients de la télégraphie optique et de la télégraphie électrique. Il donne ensuite d'intéressantes notions sur l'emploi de la lumière électrique et sur les différents systèmes de moteurs, piles, machines et lampes, avec indication des frais d'installation et des prix de

revient. Après un bref exposé historique, l'auteur étudie successivement les systèmes optiques, la source lumineuse, puis les divers appareils connus, divisés en deux catégories, dont chacun d'eux fait l'objet de descriptions détaillées et très explicites, complétées par des renseignements sur les modes d'emploi et sur les résultats des expériences faites. Enfin la dernière partie de l'ouvrage est consacrée à l'étude de l'organisation des stations optiques dans les marches, les cantonnements, les combats et les sièges, de l'emploi de la télégraphie optique dans les differentes guerres, des signaleurs anglais et autrichiens et de la télégraphie optique en France. L'auteur termine en démontrant la nécessité d'un corps de signaleurs pris parmi les corps de troupe.

Nous ne pouvons que recommander à MM. les officiers la lecture de l'intéressant ouvrage de M. van Wetter. Il est en vente, au prix de 2 fr. 50, à la librairie Dalp, à Berne.

NOUVELLES ET CHRONIQUE

En date du 6 février, le Département militaire suisse a procédé à des promotions et transferts de commandements parmi lesquels nous remarquons :

Sont nommés :

Au grade de major d'artillerie, les capitaines Frêne, Adolphe, à Berne; de Charrière, Ferd., à Lausanne; Goy, William, au Brassus; Guiguer de Prangins, Charles, à Lausanne; Steger, Otto, à Zurich; Winkler, Rodolphe, à Rämismuhle; Heitz, Philippe, à Munchweilen.

Au grade de lieutenant dans le secrétariat d'état-major, les adjudants ci-après :

Cramer, Aug., à Genève; Berner, Gustave, à Hirslanden; Meng, Théophile, à Bâle; Crinsoz de Cottens, Edg., à Lausanne; Favre, Louis, à Lausanne; Schmid, Emile, à Zurich; Moser, Jean, à Oerlingen; Schaffer, Fréd., à Berne.

Reçoivent les commandements ci-après :

Majors de Charrière, Ferd., à Lausanne, le régiment 3/1; Goy, Will., au Brassus, le parc de la Ire division (en remplacement de M. le capitaine de Cérenville, Henri, à Lausanne, nommé le 8 janvier dernier au grade de major et appelé aux fonctions de commandant du parc de la Ire division, qui a refusé sa nomination et conserve son grade de capitaine de la batterie no 3); Puenzieux, Ad., à Clarens, passe du régiment 3/1 au régiment 1/II; lieut.-colonel Socin, Ch., à Bâle, quitte le régiment 2/III et devient chef d'état-major de la III brigade; major Frêne, Ad., à Berne, reçoit le régiment 2/III; major Vogt, Ed., à Rapperswyl, passe du parc de la VIe division au régiment 3/VI; major Winkler, R., à Rämismuhle, reçoit le parc de la VIe division; lieut.-colonel Reinhardt, P., à Winterthour, quitte le régiment 1/VII et devient chef d'état-major de la VII brigade; majors Pestalozzi, Hans, à Zurich, passe au régiment 1/VII; Heitz,

« PreviousContinue »