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offert par la Municipalité, s'écoula rapidement au milieu de la plus grande cordialité, et la nuit était déjà assez avancée quand le vigilant major de table, M. le capitaine Mermod, donna le signal de la retraite.

Le dimanche 3 août, à 8 heures du matin, s'ouvrit, dans la charmante salle nouvelle du Conseil communal, l'assemblée générale, présidée par M. le major Colomb, de St-Prex, commandant du 3o bataillon de fusiliers. M. le capitaine du commissariat Paillard voulut bien remplir les fonctions de secrétaire, en remplacement du titulaire, empêché d'assister à la séance, ainsi que tous les autres membres du comité, sauf l'honorable président, M. le major Colomb. En compensation plusieurs officiers qui n'avaient pu prendre part à la reconnaissance de la veille étaient arrivés dans l'intervalle, entr'autres MM. les lieut.-colonels d'infanterie Rigaud, de Genève, et Muret, de Morges.

Le rapport annuel du comité sur la marche de la section et des sous-sections, lu par M. le président et le rapport du jury des concours lu par M. le colonel-divisionnaire Ceresole, amenèrent quelques discussions instructives et intéressantes. Sur les conclusions du jury, des prix de valeurs diverses furent alloués aux mémoires des sous-sections de Lausanne (classification des recrues), de Morges (manoeuvres combinées), de Moudon (défense des localités). Nous reviendrons sur ces divers travaux, dont plusieurs ont une véritable valeur, ainsi que sur un mémoire traitant de l'incorporation des officiers qui a été renvoyé à l'examen d'une commission.

Vinrent ensuite les rapports verbaux sur les reconnaissances de la veille faits par les divers chefs de colonnes. En voici le résumé : Samedi 2 août, trois colonnes commandées, l'une par M. le colonel d'artillerie Perrochet, l'autre par M. le colonel d'infanterie de Montmollin, la troisième par M. le major Hotz, sont parties du Val-deTravers et ont reconnu les voies de communication qui de Fleurier et des Verrières par la Côte-aux-Fées, la Vraconnaz et le Chasseron, débouchent sur Ste-Croix. Avec la colonne des Verrières sur SteCroix par le Mont des Verrières et la Côte-aux-Fées marchaient M. le colonel-divisionnaire Lecomte et son chef d'état-major, M. le lieutenant-colonel Camille Favre, de Genève, et M. le colonel de Mont

mollin.

La colonne de M. le colonel Perrochet marcha par Buttes et les Bolles.

Celle de M. le major Hotz fit l'ascension du Chasseron, où elle se réunit avec la colonne vaudoise de M. le lieutenant-colonel David. Celle-ci avait exploré la contrée dès Grandson au Chasseron et à Bullet par Mauborget, Villars-Burquin et environs.

Une autre colonne, commandée par M. le major Bourgeois, est partie d'Orbe et a reconnu le Mont de Baulmes.

Enfin une autre colonne, partie de Vallorbes, a reconnu le terrain dès Ballaigues au Mont-Suchet, au sommet duquel elle est arrivée vers 10 heures. De là, elle est redescendue directement sur la Porte de l'Aiguillon, à l'extrême frontière française, et a débouché sur SteCroix d'un part par les Gites, d'autre part par l'Auberson. Cette colonne, divisée en deux sections, était conduite par MM. les majors Favre d'Echallens, et Fazan; M. le colonel-divisionnaire Ceresole s'y était joint.

La séance de l'assemblée générale a été terminée par une communication de M. le major Montandon, sur diverses particularités de l'entrée des troupes de Bourbaki à Ste Croix en janvier et février 1871.

Après quoi les officiers formés en cortège se rendirent, précédés de la musique de Ste-Croix, au col des Etroits, où une collation les attendait sous la fraîche feuillée, avec une ravissante vue sur le Jura français et sur nos Alpes éclairées d'un soleil radieux.

A midi nouveau banquet, servi comme on sert à l'hôtel d'Espagne, c'est-à-dire fort bien.

«Il réunissait, dit la Gazette, 80 officiers avec les autorités municipales de Ste-Croix et quelques anciens officiers au nombre desquels se trouvaient M. Bornand, ancien conseiller d'Etat, et M. le lieutenantcolonel Auguste Jaccard. Les paroles les plus cordiales furent échangées entre MM. les colonels-divisionnaires Lecomte et Ceresole, le colonel Perrochet, le lieutenant-colonel Camille Favre, le major Montandon et M. le syndic Addor. Des remerciements chaleureux furent adressés aux officiers, à la population et aux autorités de Ste-Croix et de nombreuses santés bues avec un vin d'honneur de qualité offert par la Municipalité.

» A 2 heures précises, les officiers se mirent en marche sabre au côté et ayant à leur tête l'excellente Union instrumentale, pour le Mont de Baulmes, dont on atteignit le sommet vers 3 heures et où l'on admira le splendide panorama de la Roche Ronde. De là, chacun redescendit du côté de chez soi, qui par Covatannaz sur Vuittebœuf et Yverdon, qui sur Fleurier, tous emportant le souvenir le plus agréable de la réunion de la Société vaudoise des officiers de 1884. »

BIBLIOGRAPHIE

L'armée suisse en 1884. 1 album de 15 photographies coloriées, par A. v. Escher. Librairie Imer et Payot, éditeurs, à Lausanne. Prix: 15 fr. Les 15 feuilles de cette jolie publication se répartissent en sept groupes, soit état-major fédéral 1 feuille; cavalerie 2 feuilles, une

de dragons et une de guides; génie 3 feuilles, une de sapeurs et pionniers, une de pontonniers, une de télégraphistes; artillerie 4 feuilles, une de batterie de campagne, une de position, une de montage, une de train; infanterie 3 feuilles, une d'état-major de régiment, une de fusiliers, une de carabiniers; corps sanitaire 1 feuille (ambulance); administration 1 feuille.

Nous avons vu cinq de ces feuilles, qui sont d'un dessin très soigné et font de charmants et intéressants tableaux, joignant le pittoresque à une grande exactitude de détails.

Nous ne pouvons que recommander à nos lecteurs l'entreprise de M. v. Escher.

Instruction pratique sur le service de la cavalerie en campagne, approuvée par le ministre de la guerre le 10 juillet 1884. Prix: 1 fr.

La librairie militaire Henri Charles-Lavauzelle, à Paris (11, place Saint-André-des-Arts, et Limoges, rue Manigne, 18), vient de mettre en vente cet important petit volume, qui forme un manuel commode à l'usage du cavalier. Il est si complet qu'on y trouve même les phases de la lune avec dessins, comme moyen d'orientation.

Brochures militaires publiées par la librairie C. Muquardt, rue de la Régence, 45, à Bruxelles. Tirées à un très petit nombre d'exemplaires, petit in-8° à 1 fr. la brochure.

Sollicitée par ses nombreux amis de l'armée et croyant leur être utiles en les aidant à se mettre au courant des progrès constants réalisés dans la science militaire, la librairie Muquardt entreprend la publication de ces brochures militaires, qui paraît devoir être considérable et marcher sur les traces de l'active et féconde entreprise de la librairie Charles-Lavauzelle.

Onze brochures viennent de paraître pour le début, toutes d'un haut intérêt. En voici les titres exacts:

1o Les chemins de fer en temps de guerre, considérés au point de vue de leur destruction et de leur rétablissement, par L. Marsigny, capitaine-commandant d'artillerie. 1884.

2o Etudes sur les Equipages de siège, par M. Micheels, sous-lieutenant d'artillerie. 1884.

3o Etude sur la Guerre de siège, par E. Witry, capitaine-commandant d'artillerie. 1884.

4o Hygiène. Assainissement d'une caserne, par P.-J. Van den Bogaert, lieutenant-colonel du génie, avec planche. 1884.

50 Des règles de tir de l'artillerie de campagne italienne, comparée à celles des principales artilleries continentales européennes. Traduit de l'italien par E. Monthaye, lieutenant d'artillerie. 1884. 6o Les procédés tactiques de Jules César, par le colonel P. Henrard. 1884.

7° L'aréostation et les pigeonniers militaires, par Alb. Keucker, lieutenant adjoint d'état-major. 1884.

80 Application des règles de la mobilisation aux places fortes, par H. Wauwermans, colonel du génie. Avec gravures. 1884.

9o Notice sur les Frontières ouest et est de l'Allemagne, par L. de Sagher, capitaine d'infanterie, adjoint d'état-major. 1884.

10° La question des Cuirasses dans la défense des côtes, par Julius von Schütz. Traduit de l'allemand par E. Bracke, capitaine commandant d'artillerie. Avec gravures. 1884.

11° Conférences du régiment des carabiniers. La période de 1883 à l'école de tir et de perfectionnement pour l'infanterie, par De Neunheuser, capitaine en 1er d'infanterie adjoint au commandant de l'école de tir. 1884.

Ceux qui, comme nous, ont assisté aux examens d'un grand nombre de recrues, tomberont d'accord que ce n'est pas précisément par leurs connaissances en géographie que brillent nos compatriotes. Et cependant il est peu de connaissances qui leur soient plus indispensables.

On l'a bien compris depuis quelques années; aussi l'étude de la géographie militaire est-elle poussée très à fond dans nos écoles centrales et dans nos écoles d'état-major.

Pour cette étude nos camarades de la Suisse allemande possèdent depuis deux ou trois ans un excellent manuel dans la Géographie militaire de la Suisse de M. le colonel Bollinger. C'est un petit volume très clair, écrit surtout en vue des officiers subalternes, et qui, sans épuiser le sujet, l'expose cependant d'une façon très suffisante. Il se divise en cinq chapitres. Deux sont consacrés à l'étude des frontières politiques et des frontières militaires; les autres, plus étendus, traitent du régime des eaux, du relief du pays et des communications. Rien d'important n'a été omis à cet égard et tout officier, tout sous-officier même, armé du manuel de M. le colonel Bollinger et de la carte de la Suisse au 250,000e, peut apprendre en fort peu de temps tout ce qu'il est indispensable de savoir.

Aussi ne mettons-nous pas en doute que ceux de nos camarades à qui la langue allemande n'est pas familière apprendront avec un vif plaisir qu'une traduction française du manuel de M. Bollinger va voir le jour. C'est la librairie Benda, à Lausanne, qui a eu cette excellente idée. On nous annonce que la souscription est dores et déjà ouverte au prix de deux francs et que le volume paraîtra fin septembre prochain. Nous engageons fortement tous nos officiers et sous-officiers à souscrire.

NOUVELLES ET CHRONIQUE

Le nuage qui, à propos de cordon sanitaire italien sur la frontière tessinoise, s'était élevé entre la Suisse et l'Italie, nuage trop grossi d'ailleurs par quelques journaux suisses d'un patriotisme plus ardent qu'éclairé, semble en voie de se dissiper complètement. D'après un arrangement récemment intervenu entre les deux gouvernements, l'autorité italienne a consenti amicalement à se départir de ses rigoureuses quarantaines en faveur des habitants tessinois obligés de passer journellement la frontière pour cultiver leurs terres. Il est bon de noter que les mesures de rigueur s'appliquaient aussi bien aux Italiens qu'aux Suisses, et que les uns et les autres bénéficieront des allégements obtenus.

XXIX® Année.

N° 9.

15 Septembre 1884

Société des Officiers de la Confédération suisse.

SECTION VAUDOISE

Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre dernier numéro, en donnant un bref compte-rendu de l'assemblée générale de la Section vaudoise de la Société fédérale des officiers, plusieurs travaux de sous-sections ont été primés par le jury à la suite du concours qui avait été ouvert par la Section. Nous publierons successivement ces travaux qui sont d'un réel intérêt et seront sans aucun doute lus avec plaisir.

I

De l'incorporation des recrues dans les unités tactiques. Doit-elle se faire avant ou après l'école de recrues ?

(Mémoire de la sous-section de Lausanne.)

Dans un Etat libre, tout citoyen doit être soldat par devoir et non par métier.

J.-J. ROUSSEAU.

Cette question est résolue par la loi sur l'organisation militaire du 13 novembre 1874, qui renferme à son article 16 la disposition suivante:

L'incorporation dans l'armée fédérale a lieu dans l'année même où commence l'obligation du service, aussitôt après que l'instruction des recrues est terminée. »

Le système territorial adopté en Suisse en matière d'incorpo ration, a eu pour but principal d'arriver à ce que la première incorporation ait lieu avant tout où l'on est le plus sûr de trouver les hommes, c'est-à-dire au lieu du domicile. L'homme astreint à faire son service échappe moins facilement aux autorités du lieu de son domicile qu'à celles de son canton d'origine.

Lorsque les autorités fédérales s'occupèrent pour la première fois en 1875 des mesures à prendre en vue de mettre à exécution les prescriptions de la nouvelle loi militaire en matière de recrutement, elles décidèrent que l'incorporation d'un homme serait faite par une commission spéciale instituée à cet effet et que cet homme ne serait pas seulement attribué à une arme,

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