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coadjuteur de Théodore depuis 1612 (1618-50), était en même temps princeélecteur de Cologne, évêque de Liége et de Munster, et administrateur de Hildesheim. C'est de son temps qu'eut lieu la guerre de Trente-Ans; le diocèse fut horriblement ravagé et alternativement occupé par les Hessois, les Suédois, les impériaux. En 1622, il fut complétement pillé par Christian, duc de Brunswick, surnommé le Fou, qui enleva, entre autres, de la cathédrale le précieux reliquaire de S. Liborius, dont il fit faire une monnaie portant pour inscription: Ami de Dieu, ennemi des prêtres. Il fit cadeau des reliques à la comtesse palatine, Christine, qui les rendit plus tard à Paderborn. Les Suédois donnèrent, à titre de possession héréditaire, au landgrave de Hesse, la principauté de Paderborn, avec l'abbaye de Corbie, les villes de Munster et de Fulde. La paix de Westphalie restitua, en 1648, au diocèse son indépendance et son territoire, grâce à l'intervention du roi de France, que le chapitre de la cathédrale avait disposé en sa faveur.

Ferdinand ne survécut que deux ans à la paix de Westphalie. Sous son épiscopat le P. Frédéric Spée, Jésuite, exerça son actif ministère dans le diocèse. Le couvent des Capucines fut fondé à Paderborn en 1628.

47. Théodore - Adolphe de Reck (1650-61) tâcha d'améliorer la situation du diocèse par une administration sage et économe; il protégea les écoles et appela dans le diocèse les Franciscains et des religieuses françaises.

48. Ferdinand II, de Furstenberg (1661-83). En 1652 le cardinal Chigi l'attira à Rome, où il vécut dans le commerce des lettrés, estimé luimême en qualité de savant et de poëte. Il fut le premier étranger élu président de l'académie de Rome. Lorsque Chigi devint Pape (Alexandre VII), il le nomma camérier, L'évêque rendit d'é

minents services à son diocèse et à l'Église, notamment par la fondation du grand fond des missions, dit de Ferdinand, qui entretenait trente-six missionnaires destinés au diocèse, aux contrées voisines, au nord (Hambourg, Holstein, Jutland), dont Ferdinand était légat apostolique, à la Chine et au Japon. Il soutenait aussi par ses générosités les savants et les artistes et ranima l'industrie languissante. On a souvent réédité, et on a dernièrement fait paraître traduits en allemand par Micus, les Monumenta Paderbornensia, publiés pour la première fois par Ferdinand, à Neuhaus, 1669.

51. Clément-Auguste, duc de Bavière (1718-61), devint évêque de Paderborn à dix-neuf ans; il était en même temps électeur de Cologne, évêque de Munster, d'Osnabruck et de Hildesheim, et graud-maître de l'ordre Teutonique à Mergentheim. Durant les dernières années de son gouvernement le pays souffrit beaucoup de la guerre de Sept-Ans. Après sa mort Ferdinand de Brunswick empêcha l'élection de l'évêque, qui n'eut lieu qu'à la suite d'un interrègue de deux ans.

52. Guillaume-Antoine d'Assebourg (1763-82) contribua efficacement au bien-être matériel du pays. Sous son administration furent abolis les derniers restes des tribunaux secrets (Vehmgericht). Après l'abolition de l'ordre des Jésuites l'évêque prit possession des colléges de Paderborn et de Büren, déclara leurs biens fonds des écoles et en confia l'administration aux Jésuites, à titre de prêtres séculiers.

53. L'avant-dernier prince-évêque fut Frédéric-Guillaume de Westphalie (1782-89), qui était en même temps évêque de Hildesheim.

54. Le dernier fut François-Egon de Furstenberg. La paix de Lunéville et le recez de la députation de l'empire

du 23 novembre 1802 attribuèrent la principauté ecclésiastique de Paderborn au roi du Prusse, qui en prit possession le 3 août par le major général L'Estocq. L'organisation des États et l'ancienne division furent abolies, et le pays fut partagé en cercles, qui formèrent une partie du district gouvernemental de Minden.

La bulle de Salute animarum, du 16 juillet 1821, rétablit le diocèse de Paderborn comme suffragant de Cologne et en détermina la circonscription. Le chapitre, d'après cette bulle, se compose d'un prévôt, d'un doyen, de huit chanoines titulaires, de quatre chanoines honoraires et de six vicaires. La dignité de prévôt et les canonicats qui viennent à vaquer durant les mois impairs sont à la nomination du Pape; la dignité de doyen et les canonicats vacants durant les mois pairs appartiennent à la nomination de l'évêque. La bulle de Salute ajouta à l'ancienne circonscription du diocèse plusieurs doyennés des diocèses de Cologne, d'Osnabruck et de Mayence, les cures de la province de Saxe et quelques autres portions de territoire plus petites. Mais cette nouvelle circonscription ne devait être réalisée qu'à la mort du dernier prince-évêque, François-Egon, lequel mourut le 11 août 1825. Le diocèse comprend maintenant l'ancien évêché de Paderborn et le chapitre de Corbie, le duché de Westphalie, les comtés de Rietberg, le cercle de Reckenberg, le territoire d'Erfurt et d'Eichsfeld, les paroisses du duché de Magdebourg, des principautés d'Halberstadt, Minden et Siegen, les comtés de la Marche, de Ravensberg et de Rhède; les paroisses de Stendal, dans la vieille Marche, et, hors de Prusse, les paroisses des principautés de Waldeck et de Lippe-Detmold, formant ensemble 800 | milles carrés et comprenant 538,000 Catholiques. Le diocèse est divisé en

deux parties, formées par les anciens diocèses de Fulde et de Hildesheim; la partie occidentale (qui a 280 milles carrés et 422,000 Catholiques) embrasse les cercles des gouvernements westphaliens de Minden et d'Arnsberg et les principautés de Waldeck et de Lippe-Detmold. La partie orientale (ayant 520 milles carrés et 116,000 Catholiques) comprend la province de Saxe. Le diocèse compte 393 paroisses et stations; dans le cercle de Minden, 12 doyennés, 132 cures; dans celui d'Arnsberg, 15 doyennés, 162 cures; Erfurt, 77 cures; Magdebourg, 17; Mersebourg, 1; Waldeck, 2; Lippe-Detmold, 2. Le cercle d'Erfurt a un tribunal épiscopal, la principauté d'Eichsfeld un commissariat épiscopal, à Heiligenstadt. Les cures et les missions du cercle de Magdebourg et de Mersebourg sont subordonnées au commissaire épiscopal de Magdebourg. Ce sont des missionnaires qui sont chargés du culte divin dans quatorze localités de la province de Saxe. Le diocèse compte plus de 800 prêtres.

Il y a à Paderborn un grand séminaire, seminarium Theodorianum, un petit séminaire, un gymnase catholique, une école normale d'institutrices, un orphelinat, et, en outre, 2 gymnases catholiques, 4 progymnases et 2 écoles normales.

Les Franciscains de la stricte observance ont, dans le diocèse, 3 couvents, à Paderborn, Rietberg et Windenbruck, formant, avec 3 couvents situés hors du diocèse, la province de la Sainte-Croix. Il y a, en outre, un couvent de la congrégation de la SainteVierge ad S. Michaelem (religieuses françaises), à Paderborn; un couvent d'Ursulines à Erfurt; la maison-mère des Sœurs de charité de Saint-Vincent de Paul à Paderborn, avec 9 maisons affiliées, et une maison de Sœurs de Charité chrétienne, qui élève les aveugles.

par Attila. L'évêque s'enfuit à Malamocco. Le Pape Léon Ier l'autorisa

Le premier évêque du diocèse nouvellement circonscrit a été FrédéricClément, baron de Ledebur-Wicheln à y transférer sa résidence épisco

(† 30 août 1841). Il a eu pour successeur Richard Dammers (25 août 1842; +11 octobre 1844), auquel a succédé François Drepper, élu le 11 janvier, intronisé le 13 juillet 1845.

Cf. Schaten, Annales Paderbornenses, Neuhus, 1693; Bessen, Hist. du diocèse de Paderborn; Ersch et Gruber, etc., Annuaire de l'évêché de Paderborn de 1849.

REUSCH.

PADOUE (DIOCÈSE DE). 1. Le Grec Prosdocimus, disciple de l'apôtre S. Pierre, fut envoyé, suivant une antique tradition, sous l'empereur Claude, pour annoncer l'Évangile dans les environs de Padoue (48 apr. J.-C.). Il atteignit l'âge de cent treize ans et ne mourut qu'en 141.

2. S. Maxime († 166) dirigea pendant vingt ans l'Église fondée par Prosdocimus.

3. S. Fidencius, Arménien, ne fut évêque que deux ans et mourut martyr. Son existence est toutefois contestée.

4. Il en est de même de celle du quatrième évêque, Calporiano († 175). 5. Proculus tint ce siége de 175 à 182.

Paul, le 15 évêque, vécut dans un temps de paix. Il érigea une église sous le titre de Sainte-Sophie, et elle devint la première cathédrale (327).

Vérus, en mourant (342), laissa la ville entièrement chrétienne.

En 399 les empereurs Arcade et Honorius datèrent de Padoue une loi qui ordonnait de soumettre au jugement de l'évêque tout ce qui concernait la religion.

Le bienheureux Sévérien († 427) concourut, en 421, à consacrer la première église de Venise.

Sous Béraulus Padoue fut ravagé

pale; plus tard le siége fut établi à Chioggia.

L'évêque Cyprien demeura à Malamocco (457-495), et Virgile retourna à Padoue. La cathédrale de Sainte-Sophie fut restaurée, l'église de SainteJustine commencée. Padoue eut beaucoup à souffrir de Totila, roi des Goths, et fut plus tard de nouveau ravagé par les Lombards. Aussi les évêques Félix III (594-601) et Audacius (620) résidèrent-ils à Chioggia, tandis que Tricidius Fontana, 34 évêque, revint, en 646, à Padoue, qui s'était relevé. Il bâtit une nouvelle cathédrale, qu'il dédia à la Ste Vierge.

Le Lombard Rotharis contraignit la ville de Padoue à recevoir un Arien pour évêque. L'évêque orthodoxe Berguald (jusqu'en 660) se retira à Chioggia et ne revint dans sa ville épiscopale que sous le roi Aribert.

Durant l'épiscopat de Roding (756) on construisit l'église de Sainte-Justine. Charlemagne concéda au clergé la liberté d'élire ses évêques, et institua des conseils composés d'évêques, d'abbés, de grands vassaux, etc., etc.

Luitald (808) concourut, après la mort de S. Paulin d'Aquilée, à l'élection de Maxence (1).

Roscius ou Rorius, un Frank (871), fit concourir les empereurs Lothaire et Louis II à la prospérité de son église. Il joignit à l'église Sainte-Justine, devenue le lieu de sépulture de beaucoup d'évêques, un monastère de Bénédictins du Mont-Cassin, auquel il légua ses biens, après avoir bâti, non loin de là, un hôpital et un hospice pour les étrangers. Il mourut, après une carrière glorieuse, en 871.

Sous Osbald (905), sous le Pro

(1) Cf. Capelletti, le Chiese d'Italia.

vençal Ébo (911) et sous Sibico, qui, | lui qu'un ennemi, mit à sa place un

en 911, avait obtenu de Bérenger la latification de tous les droits et possessions antérieurs de l'évêché, on vit, à plusieurs reprises, paraître les Hougrois, qu'on ne parvint à tenir éloignés qu'au moyen d'un tribut. Sibico obtint, dans ses dernières années (924), du roi Rodolphe, une lettre qui ratifiait tous ses droits.

Hildebert, le 61e évêque, présida, en 955, un synode diocésain, notamment contre les Ariens. Il institua la dignité d'archiprêtre dans sa cathédrale et fit don au chapitre de biens considérables et de priviléges importants.

Gauslin Transalgardus eut une administration aussi longue que brillante (964-1010). L'empereur Othon Ier lui accorda des lettres de grâce qui confirmaient les donations et les droits antérieurs et lui conféraient de nouveaux priviléges. Gauslin rétablit et agrandit le couvent et les propriétés de SainteJustine.

Urso, un Frank ou un Allemand (64o évêque), administra jusqu'en 1030. Il fonda et dota, vers 1026, le couvent des religieuses de Saint-Pierre. Aux religieuses de Saint-Étienne il accorda les dîmes d'Este.

Le bienheureux Bernard Maltraversa occupa le siége jusqu'en 1059, découvrit plusieurs corps saints, et obtint de l'empereur le droit de battre monnaie.

Ulric (1083), sous l'épiscopat duquel on trouva le corps de S. Daniel, diacre du premier évêque de Padoue, bâtit une église en l'honneur de ce saint. Les Vénitiens construisirent, sous le même vocable, en 1064, le couvent et l'église de Saint-Nicolas du Lido (1). Ulric assista, en 1078, à un concile de Rome, et, en 1079, se rendit, en qualité de légat du Pape, auprès de l'empereur Henri IV. L'empereur ne voulut voir en

(1) Cf. Ughelli, Italia sacra, A. v.

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intrus nommé Chilon, auquel il concéda les droits de seigneur (signor) de Padoue et de son territoire, tandis qu'un diplôme de 1090 déclarait Padoue ville libre.

Après la mort d'Ulric Chilon devint évêque légitime et vécut dans la meilleure intelligence avec son Église. L'impératrice Berthe fit sentir les effets de sa munificence à la cathédrale. Le 3 janvier 1117 la cathédrale et l'église de Sainte-Justine furent renversées par un tremblement de terre.

Les chanoines, en vertu du droit qu'ils avaient de nouveau obtenu, par une convention datée de Worms (1122), se réunirent pour élire un évêque et se partagèrent entre deux candidats. Une députation envoyée à Rome et dirigée par l'archiprêtre Bellinus alla demander au Saint-Siége la solution du différend. Calixte II élut Bellinus, et la paix fut rétablie. Dès la première année de l'épiscopat de Bellinus (1124) la construction de la nouvelle cathédrale fut achevée. Le prélat assista au synode de Latran de 1139 et mourut martyr en 1149 des chiens, qu'un bourgeois de Pavie avait excités contre lui, le mirent en pièces. Depuis lors on l'invoqua dans les cas d'hydrophobie. Le Pape Eugène III le canonisa en 1151. On célèbre sa fête le 26 novembre.

Gérard Pomédella, autrefois professeur de droit de l'université de Padoue, découvrit les reliques de Ste Justine, et quelques reliques de l'apôtre S. Matthieu et de l'évangéliste S. Luc.

Padoue eut, jusqu'en 1174, deux consuls à la tête de son administration municipale. En 1175 ils furent remplacés par un podestat. Padoue demeura longtemps une république florissante; mais, au treizième siècle, la ville tomba entre les mains d'Ezzelin III, despote cruel, qui la dépeupla, en tua ou chassa les habitants, jusqu'au moment où il fut

renversé (1256). Toute la race des Romano fut anéantie (1).

En 1261 l'université de Padoue eut, dit-on, jusqu'à douze mille élèves.

En 1265 Vicence se soumit spontanément à la république de Padoue. En 1217 les Dominicains s'y établirent; en 1220 les Franciscains. En général, à cette époque, les couvents se multiplièrent beaucoup, et en 1225 S. Antoine fit son premier séjour à Padoue et y introduisit les Frères du tiersordre.

Sous Jacques Corrari (1229-1239) mourut S. Antoine de Padoue (2). Ses restes furent d'abord déposés, par l'évêque, dans l'église de Ste-Marie-Majeure, nouvellement restaurée. En 1236 les Ermites de Saint-Augustin s'établirent dans Padoue.

Après la mort de Jacques le siége demeura vacant près de douze ans, par suite des entraves qu'Ezzelin mit à l'élection d'un nouvel évêque.

En 1251 Jean-Baptiste Forzate, ou Transalgardo, fut élu, mais il ne put prendre possession de son église qu'en 1256. Il l'administra depuis lors pendant vingt-sept ans (1283), au grand profit de la ville et de l'État, qui parvinrent alors à l'apogée de leur prospérité. En 1300 les Carmélites se fixèrent à Padoue.

Le 74 évêque, Pagano della Torre (1319), rétablit la discipline dans son clergé et la concorde parmi son peuple. Il ne voulut pas se rendre au concile d'Aquilée, en 1307, parce qu'il prétendait, conformément à d'anciennes traditions, à la première place après le patriarche (3). Pagano se distingua aussi comme homme d'État et comme homme de guerre. Il défit, avec l'abbé de Sainte-Justine, Mussati, les habitants

(1) Muratori, Scr. rer. Ital., t. VIII et XII. (2) Voy. ANTOine de Padoue (S.).

(3) Cappel. de Rubeis, de Monum. eccles. Aquil., c. 83.

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de Vérone. Il couronna, comme poëte, le frère de cet abbé, Albert Mussati, le célèbre historien. En 1350 un concile provincial fut tenu à Padoue, et le cardinal Gui Pisani, légat du Pape, qui avait été sauvé d'un grand péril par l'intercession de S. Antoine, transféra solennellement le corps de ce saint, en présence du patriarche et d'un grand nombre d'archevêques et d'évêques.

En 1363 Urbain V accorda, aux prières de François Carrara, l'érection d'une chaire de théologie dans l'université de Padoue.

Del Prato devint, en 1370, archevêque de Ravenne, cardinal en 1388. Il mourut à Rome en 1401 et voulut être enterré à Padoue, où il avait fondé le collége de son nom.

Étienne Carrara, fils du prince François, occupa le siége de cette ville jusqu'en 1406. A la chute de sa famille, Padoue s'étant spontanément soumis à Venise, Étienne s'enfuit à Rome, où il obtint successivement trois diocèses plus petits que le sien. Il mourut en 1449.

Pierre Dona, d'abord évêque-archevêque, régit l'Église de Padoue de 1428 à 1447. C'était un des plus savants jurisconsultes de son temps. Le Pape Eugène IV aimait à se servir de lui, et l'employa surtout contre les Pères de Bâle, dont il avait pendant quelque temps présidé l'assemblée.

Pierre Barbo, cardinal depuis 1440, évêque de Vienne depuis 1451, ne fut évêque de Padoue que pendant un an, résigna en 1460, se rendit à Rome, et fut élu Pape, en 1464, sous le nom de Paul II.

Pierre Foscari, cardinal depuis 1478, fut le 100 évêque de Padoue. Il mourut à Rome en 1485.

Pierre Barozzi, évêque de Bellune, devint évêque en 1487 et mourut en 1507. C'était un savant prélat, de mœurs saintes. Le Pape Pie III l'avait destiné

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