Page images
PDF
EPUB

PRODUCTION DU COTON DANS LES COLONIES

ALLEMANDES

Notes de l'ambassade de Berlin.

La hausse rapide des cotons sur le marché des Etats-Unis ainsi que sur celui de Brême attire actuellement plus vivement encore l'attention de ce Comité sur l'intérêt de cette entreprise. Aussi vient-il d'organiser partout des missions en vue d'inspecter la culture cotonnière : dans l'Afrique Orientale allemande, M. J.-H.-G. Becker a été chargé d'inspecter les cultures et d'en créer de nouvelles le long de la ligne ferrée Tanga-Munesa, le long de celle qui est projetée de Dar-es-Salam à Mrogoro et Kilwa, dans la direction du lac Nyassa, sur le cours partiellement navigable du Rufiyi, enfin dans la région de la colonie qui est desservie par le chemin de fer anglais de l'Ouganda. Des cultures cotonnières ont été entreprises à Bagamoyo par la Mission catholique, à Kilwa, à Dar-esSalam, à Mohorro. La récolte de cette année est évaluée à 50.000 livres. On s'est préoccupé, en vue du transport du coton, de combattre la mouche tsetse, fléau des bêtes de somme, et d'étudier la construction d'un chemin de fer de Kilwa au lac Nyassa. Le siège de la Mission est à Dar-es-Salam.

A Togo, un poste d'inspection a été établi à Lome. Plusieurs centaines de balles de coton ont été récoltées. Une ligne ferrée allant de Lome à Palime est projetée par le Comité colonial: le Gouvernement Impérial a l'intention d'en confier la construction à un entrepreneur choisi par lui et d'en concéder ensuite le trafic, ainsi que celui de la côte, à une entreprise commerciale.

Dans l'Afrique Occidentale allemande enfin, le coton est cultivé au nord de la colonie, grâce aux moyens d'irrigation fournis par le fleuve Kunene. On propose aussi la formation d'une société en vue de construire des digues pour utiliser le fleuve Swakop.

La qualité du coton produit dans ces Colonies est satisfaisante, au dire des connaisseurs; le meilleur est évalué à 70 ou 80 Mk. les 100 livres; comparable au «< White Egyptian », il peut servir à la confection des filés les plus fins. La dernière récolte du Togo était supérieure en qualité à la précédente, et estimée par un expert anglais comme « Fully Good middling ». On conçoit ainsi l'intérêt par

ticulier que ces premiers succès ont éveillé chez le Comité colonial économique. Cet intérêt vient encore de se manifester par l'allocation à un certain nombre de jeunes agriculteurs des fonds nécessaires pour aller étudier la culture du coton à l'« Agricultural and Mechanical College of Texas ». Les cours, qui durent neuf mois environ, embrassent tous les soins et toutes les connaissances qu'exige cette culture, avec des applications pratiques dans une vaste plantation annexée à l'école. Le consulat allemand de Galveston assumera la surveillance des études des jeunes boursiers. Ceuxci, en retour, prennent l'engagement d'appliquer plus tard leurs connaissances dans une possession allemande.

Cette ambassade a eu l'occasion de signaler l'intérêt chaque jour plus affirmé que portent aux essais de culture cotonnière dans les possessions allemandes d'Afrique les milieux coloniaux et industriels de l'Empire. Tout récemment encore, cette question était l'une de celles que l'Empereur recommandait à la délégation du Reichstag admise à son audience.

D'autre part, les filateurs et fabricants de cotonnades de la société rhéno-westphalienne et de l'Association industrielle ont tenu à München-Gladbach et à Werdau, d'importantes réunions consacrées au même objet, La campagne de hausse présentement menée par la spéculation américaine augmente encore l'actualité de la question. On a reconnu les heureux résultats déjà obtenus par les essais de culture au Togo et dans l'Afrique Orientale : les produits de cette dernière colonie ont remporté, à l'exposition cotonnière organisée par les Anglais à Mombassa, au mois d'août, plusieurs premiers prix et un prix extraordinaire. Et, à propos des efforts tentés dans l'Afrique Occidentale allemande, l'organe de la «< British-CottonGroving Association », qui est l'analogue du « Comité-Baumwolle » allemand du Togo et de notre « Association cotonnière coloniale », a pu écrire « Aucun mouvement dans le développement économique de l'Afrique Occidentale n'a présenté une unanimité, une largeur de vues et de décisions telles que les efforts pour l'introduction de la culture du coton. L'Angleterre, la France et l'Allemagne, ou, pour donner le pas à la puissance à qui il revient ici, l'Allemagne, l'Angleterre et la France sont, comme les nommait naguère sir Alfred Jones, « associées dans les mêmes efforts ».

:

On a rendu justice, dans les réunions des 10 et 11 décembre, à l'action efficace du Comité colonial économique, à qui est due la création des inspections de la culture du coton aux Colonies; ce Comité, soucieux de la collaboration des cultivateurs indigènes, a décidé également de leur garantir l'achat de leur récolte à un prix fixé, et d'instituer pour eux des marchés de coton et un système de récompenses, de prêts et d'avances pour primer et encourager leur culture. Le secrétaire du Comité colonial économique a exposé, dans la réunion de München-Gladbach, le programme de ce Comité pour les trois prochaines années; il comporte une somme de 600 000 Mk. employée à la culture cotonnière. 570.000 Mk. ont déjà été réunis. On a recueilli dans l'assistance même des souscriptions pour parfaire la somme, et les filateurs présents se sont engagés à souscrire pour un certain chiffre par chaque millier de broches en activité dans leurs fabriques.

Mais, ainsi qu'on l'a unanimement reconnu, ces efforts de l'initiative privée ne suffisent pas. Se référant à l'exemple donné par la France dans l'Afrique Occidentale française, on a montré que l'œuvre entreprise dans les possessions allemandes par le Comité colonial économique, c'est-à-dire l'étude des méthodes de culture des diverses variétés de coton, et l'établissement de plantations modèles était assumé dans les Colonies françaises par le Gouvernement lui-même, notre « Gouvernement, a-t-on pu dire, ne doit pas rester simple spectateur des efforts des particuliers. » Et l'on rappelle que le Gouverneur général de l'Afrique Occidentale française, M. Roume, avait dit, dans le banquet à lui offert, au Havre : « A l'Administration incombe en premier lieu le devoir de remédier aux défectuosités ou à l'insuffisance des voies de communication, sans lesquelles on ne peut absolument songer à aucune culture cotonnière », et que M. le Ministre des Colonies, pour montrer quels heureux résultats on pouvait se promettre du chemin de fer projeté dans cette colonie, avait exalté ceux du chemin de fer du Sénégal. L'appui de ces exemples a certainement fortifié les auditeurs dans leur conviction qu'on est en droit d'attendre du Gouvernement Impérial les moyens de pénétration dans l'arrière-pays des Colonies allemandes, moins bien pourvues que celles des autres puissances de cours d'eau navigables. Et le vœu de la réunion de MünchenGladbach ne fait, d'ailleurs, que rappeler les paroles que l'Empereur adressait aussi, récemment, aux députés reçus en audience, sur l'importance des chemins de fer dans les Colonies de l'Empire.

ODONATES DE GRAND-BASSAM

Dans une petite collection d'Odonates récoltés à Grand-Bassam par M. Lacroix, et que M. Fleutiaux a bien voulu m'envoyer pour les déterminer, j'ai trouvé deux espèces très remarquables et encore non décrites.

J'avais déjà reçu de M. Alluaud quelques Odonates d'Assinie et j'ai pu constater que Grand-Bassam et Assinie étaient des pays particulièrement riches en espèces intéressantes d'Odonates.

LIBELLULINE

1o Rhyothemis notata Fabricius. 1 incomplet.

Espèce qui habite l'Afrique occidentale. C'est la Rhyothemis fenestrina de Rambur.

20 Trithemis festiva Rambur. 2 incomplets. Espèce assez commune dans toute l'Afrique tropicale et équatoriale, très commune dans l'Asie orientale, dans la Papouasie, aux Philippines, à Formose; trouvée même en Asie Mineure.

Les deux exemplaires sont remarquables en ce qu'ils n'ont aucune trace de teinte ochracée à la base des ailes.

3o Crocothemis erythræa Brullé, 3 ♂. La C. erythræa est un des Odonates les plus répandus sur une foule de points du globe. On la trouve dans une grande partie de l'Europe, presque partout en Afrique, aux Canaries, dans les Indes orientales, au Tonkin et au Cambodge, à Formose, à la Nouvelle-Guinée, au Liban, à Kachgar. Aux Indes orientales et à Formose, elle cohabite avec la C. servilia Drury, qui s'en rapproche beaucoup et qu'on observe aussi en Chine, au Japon et aux Philippines, même en Australie.

Outre ces deux espèces, le genre Crocothemis comprend 3 autres espèces peu différentes, les C. soror Rambur et reticulata Kirby de l'Inde, et la C. inquinata Rambur de Madagascar, un peu plus caractérisée. Ce genre Crocothemis est très voisin du genre Trithemis de l'ancien monde et n'en diffère que par son facies et par un détail de la réticulation des ailes.

=

4° Palpopleura marginata Fabricius lucia Drury. 1 o. Commune dans l'Afrique tropicale.

50 Orthetrum brachiale Beauvois. 2 incomplets. Insecte commun dans toute l'Afrique.

6° Chalcostephia flavifrons Kirby. 2 ♂. Espèce assez rare, observée aussi bien en Abyssinie que dans l'Afrique occidentale.

7° Acisoma Lacroixi, nov. sp. 2 d.

Longueur du corps 26-27 mm, de l'abdomen 17 mm, stigma 2 1/4mm, envergure 47-48 mm ̧

Ailes supérieures très légèrement salies avec 9 anténodales, la dernière non continue, et 7-8 postnodales, stigma long, couvrant plus d'une cellule, brun entre nervures noires. Ailes inférieures avec, à la base, une très petite tache jaune brun s'étendant le long de la membranule qui est brune, ayant 6-7 anténodales et 7-8 postnodales. Les quatre triangles discoïdaux suivis de 2 rangs.

Face d'un noir brillant, traversée au milieu par une bande jaune ; front et vertex également d'un noir brillant ainsi que le triangle occipital. Dessus du thorax noir terne, les côtés noirs, couverts de nombreuses taches jaunes, dont l'une remonte jusqu'à être antehumérale au bas du dessus du thorax, le dessous noir. On pourrait aussi bien dire que les côtés du thorax sont jaunes, couverts de réticulations noires. Pieds noirs.

Abdomen rouge avec les deux premiers segments noirs, le 3o avec une tache noire de chaque côté, plus étendue vers la base qu'au bout, c'est-à-dire se rapprochant plus de l'axe dorsal de l'abdomen à la base du segment qu'à son extrémité. Au bout du 5o une petite tache noire finale, le 6e avec le dos et le tiers final noirs, les 7, 8, 9, 10es entièrement noirs.

Appendices supérieurs droits, assez longs, rougeâtres, l'inférieur plus court, noir.

Les 7, 8, 9, 10es segments excessivement rétrécis.

Ressemble à Acisoma variegatum Kirby, du Nyasaland, mais en diffère par la coloration du thorax, des pieds et de l'abdomen, dont la disposition n'est pas du tout la même, à en juger par la description de Kirby.

Dédiée à M. Lacroix qui a découvert cette espèce.

CORDULINE

8o Macromia melania Selys. 1 incomplète.

Afrique occidentale.

« PreviousContinue »