Page images
PDF
EPUB

Vu le décret du 18 octobre 1904 réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française;

Le Conseil de Gouvernement entendu,

ARRÊTE :

ARTICLE 1er. Il est créé dans les colonies de l'Afrique occidentale française un Service zootechnique et des épizooties, chargé :

1° De l'étude de toutes les questions se rattachant à l'élevage du bétail; 2o De la police sanitaire des animaux.

ART 2. Ce service est assuré dans chaque colonie par un vétérinaire attaché au Service local d'agriculture.

Il est soumis à l'inspection technique d'un vétérinaire-inspecteur attaché à l'inspection de l'agriculture et chargé, sous l'autorité directe de l'Inspecteur de l'agriculture, de coordonner les études d'ensemble ayant trait à l'élevage du bétail et à la police sanitaire des animaux, et d'en contraliser les résultats.

ART. 3.

Indépendamment de leur solde, les vétérinaires recevront un fonds d'abonnement de 2.400 francs pour tenir lieu de tous frais de service, de bureau de déplacement, etc.

Gorée, le 31 décembre 1904.

E. ROUME.

COTE D'IVOIRE

DÉCRET

établissant un droit sur les cafés introduits à la Côte d'Ivoire.
RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

[merged small][ocr errors]

Les cafés originaires de la Côte d'Ivoire bénéficient, en vertu des décrets des 30 juin 1892 et 25 août 1900, d'une détaxe de 78 francs les 100 kilos à l'importation dans la métropole. Il a paru nécessaire, en vue de faire obstacle à la fraude, d'appliquer aux cafés de toutes provenances introduits à la Côte d'Ivoire, un droit d'importation correspondant à l'avantage existant pour ces produits à leur entrée en France.

Tel est l'objet du projet de décret ci-joint que nous avons l'honneur de soumettre à votre haute sanction après avis du Conseil d'État.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'hommage de notre profond respect.

Le Ministre des Finances,

ROUVIER.

Le Ministre des Colonies,
CLEMENTEL.

DÉCRET

Le Président de la République française,

Sur le rapport du Ministre des Colonies,

Vu l'avis émis en Conseil de Gouvernement par le Gouverneur général de l'Afrique occidentale; Vu l'avis du Ministre des Finances; Vu la loi du 7 mai 1881; — Vu la loi du 11 janvier 1892 (art. 3); Vu la loi du 5 juin 1899 portant approbation de la convention conclue à Paris, le 14 juin 1898, entre la France et la Grande-Bretagne, ensemble le décret du 27 juin 1899 portant promulgation de ladite convention; - Vu le décret du 18 octobre 1904 (art. 7);

Le Conseil d'État entendu,

DÉCRÈTE :

[ocr errors]

ARTICLE 1er. Il est établi un droit de 78 francs les 100 kilos sur les cafés de toutes provenances introduits à la Côte d'Ivoire.

ART. 6. Le Ministre des Colonies est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française, inséré au Bulletin des lois et au Bulletin officiel du Ministère des Colonies.

[blocks in formation]

M. Blot, vétérinaire en second, hors cadre, est nommé vétérinaire du Service zootechnique et mis à la disposition de M. le Lieutenant gouverneur de la Guinée.

Sont promus agents de culture de 3o classe: MM. Edwards et Dufossé, agents de culture de 4o classe en service en Guinée Française.

Sont promus à l'emploi d'agent de culture de 5* classe:

MM. Dumas, agent de culture de 5o classe.

Maury,
Ferré.

M. Estève, agent de culture au Dahomey, diplômé de l'École supérieure d'Agriculture coloniale, est nommé agent de culture de 4o classe du Sénégal et mis en cette qualité à la disposition du lieutenant gouverneur du Haut-Sénégal et Niger.

M. Adam, ingénieur agronome est nommé adjoint à l'Inspecteur de l'Agriculture de l'Afrique occidentale.

M. Cazalbou, vétérinaire en second, hors cadre, est nommé vétérinaire du Service zootechnique.

M. Savariau, ingénieur agronome, professeur de technologie à l'École d'Agriculture coloniale de Tunis, est nommé agent de culture de 1re classe du cadre du Sénégal et mis à la disposition du lieutenant gouverneur du Dahomey.

M. Lecozannet, ancien élève de l'École supérieure d'Agriculture coloniale, est nommé agent de culture de 5o classe et affecté à la Station de Hann.

Indo-Chine.

Par arrêté du Gouverneur général de l'Indo-Chine, en date du 2 février 1905, M. Schein est nommé vétérinaire inspecteur des épizooties de 4 classe du cadre de l'Indo-Chine.

En date du 3 février, sont promus au grade de sous-inspecteur de l'Agriculture, M. Jean Lau, diplômé des écoles nationales d'agriculture, attaché à la Direction de l'Agriculture.

Au grade d'agent de culture de 3o classe, M. Borel, agent auxiliaire de culture.

Au grade d'agent auxiliaire, M. Miéville, agent temporaire.

Est promu dans le cadre du Service forestier de l'Indo-Chine :

Au grade de garde général de 1re classe, M. Latronce, garde général de 2e classe.

Par arrêté en date du 7 février :

M. Hallot, vétérinaire inspecteur stagiaire est nommé, à la Direction de l'Agriculture adjoint en chef au Service vétérinaire zootechnique.

M. Chaptal est nommé vétérinaire inspecteur stagiaire et mis à la dispositon du Résident supérieur du Tonkin.

M. Robin, agent principal de culture en Cochinchine, est mis à la disposition du Résident supérieur au Cambodge.

ÉTUDES ET MÉMOIRES

Généralités.

LE BOEUF AU SOUDAN1

Le bœuf est implanté dans tout le Soudan depuis les temps les plus reculés. Les voyageurs l'ont rencontré partout. Ils signalent dans certaines régions des troupeaux tellement nombreux qu'on a peine à s'en faire aujourd'hui une idée.

Qu'on en juge par cet extrait du Tarikhès Soudan? :

... « Le souverain du Macina répondit que Boubo-Ouolo-Kaïna s'était placé sous sa protection; toutefois, il proposa de conclure l'arrangement suivant : le caïd ferait la paix avec Boubo-Ouolo, le laisserait rentrer dans sa tribu et celui-ci donnerait immédiatement en échange deux mille vaches. Le caïd Ali ayant accepté cette proposition, le souverain du Macina remit sur-le-champ un nombre de vaches égal à celui qui avait été stipulé, et cela personnellement.

<< Boubo-Ouolo se rendit au camp du caïd Ali qui le fit accompagner dans sa tribu par le caïd Ahmed-el-Bordj à qui il devait remettre deux mille bœufs à titre de droit de chachiâ, car c'était comme une investiture nouvelle du Fondoko dans ses diverses fonctions. Le Fondoko donna les deux mille vaches et y ajouta encore les deux mille qui avaient été convenues pour la conclusion de la paix. Ces six mille vaches furent remises en une seule fois et très rapidement. >>

Cela se passait en 1609. Sous le roi du Macina Amahdou-Cheikou-Almadou, qui mourut en 1844, un bœuf ne valait encore que 800 cauris par année d'âge, soit 4 ou 5 francs pour un adulte.

Les guerres terribles, que le chef peul Tidjani fit dans le Macinal guerres qui eurent pour couronnement le transfert des populations de cette province sur la rive droite du Niger et, pour consé

1. Extrait d'un rapport sur l'Élevage au Soudan français, par M. PIERRE, vétérinaire de l'armée coloniale, et M. C. MONTEIL, ex-administrateur adjoint des Colonies. L'ensemble du rapport est publié en un volume (A. Challamel, éditeur). 2. Traduction de M. HOUDAS, professeur à l'École des Langues orientales.

et surtout

quence, l'abandon des immenses plaines du Bourgou l'épizootie de 1890-1891 ont anéanti ces incalculables richesses, au point que ces peuples, essentiellement pasteurs, sont devenus culti

vateurs.

En 1895, l'occupation française permit aux gens du Macina de revenir dans leur pays et, aujourd'hui, il est visible que, de plus en plus, les Foulbés tendent, de toutes leurs forces, à reconstituer leurs troupeaux.

Actuellement, on peut dire que les bœufs et les moutons qui paissent dans le Macina appartiennent, pour les deux tiers au moins, aux Maures ou aux Foulbés de Sumpi ou de Sokolo, et, pour un tiers seulement, aux gens de Macina.

C'est par le nord-ouest que les troupeaux quittent le Macina, en hivernage, et y reviennent en saison sèche. Des coutumes séculaires ont invariablement fixé, pour chaque tribu, le chemin et les pâturages de l'aller et du retour, et rien ne peut mieux donner une idée de la valeur que l'on attache à ces précieuses prairies.

Quant aux troupeaux étrangers, ils ne sont admis que sur autorisation préalable des chefs locaux intéressés et, parfois, en payant de légers droits de pacage, un à quatre moutons pour un troupeau de cinquante têtes au moins. Les bœufs ne paient pas, car ils ne sont admis à paître que sur les terrains déjà parcourus par les moutons.

La plus grande partie des troupeaux, qui appartiennent aux gens du Macina, ont été acquis par eux des pasteurs des cercles voisins et par voie d'échange contre des graines, du riz et du mil surtout. Avant de passer en revue les diverses variétés de bœufs qui se partagent le Soudan, nous devons donner quelques renseignements généraux utiles à connaître à divers points de vue.

Aujourd'hui, les Foulbés sont redevenus presque exclusivement pasteurs et, partout, ils ont la réputation d'être particulièrement entendus à l'élevage du bétail. Il nous a paru qu'on a fort exagéré leurs connaissances en art vétérinaire et les soins qu'ils apporteraient à la sélection des troupeaux. En réalité, en effet, en dehors de quelques pratiques empiriques dont l'efficacité est parfois certaine quand il s'agit de cas isolés, ils sont impuissants en face des épizooties, même bénignes, qui, tous les ans, déciment leurs troupeaux. Leur expérience est absolument en défaut dans ces cas — les plus redoutables et l'on peut facilement se convaincre qu'ils ignorent notamment les dangers, pour des troupeaux sains, de voi

« PreviousContinue »