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18, Schéma de la coupe longitudinale d'un bourrelet de bouture de Ficus elastica faite avec un rameau herbacé jeune : Pé, périderme de la tige; Pé c, périderme cicatriciel du bourrelet; Lig, bois de la tige; M, moelle; Ca, cambium; Lig Bo, bois du bourrelet; Lib, liber. 19. Coupe longitudinale dans le bourrelet prise à la partie moyenne et montrant vers le haut le fonctionnement de l'assise génératrice libéroligneuse, Ca, dans le bourrelet; Pé c, périderme cicatriciel; C m, cellules mortes, intactes et subérisées sur place ou tuées directement par le traumatisme et à parois restées cellulosiques. 20, Schéma de la coupe longitudinale d'un bourrelet d'une bouture de Ficus elastica faite sur un rameau déjà lignifié : Co ph, couche phellogène; Lib, liber; Ca, cambium; Bnl, bois jeune; B, bois lignifié (ne prolifère pas); Li ci, liège cicatriciel; B m, bois du bourrelet. 21, Cellules de la moelle prises dans un bourrelet d'Achyrantes montrant le début du cloisonnement qui aboutit à la formation du bois cicatriciel, - 22, La même formation plus avancée dans le bourrelet d'un Coleus: Fi, cellules fibreuses; C v, cellules vasculaires. (Ces 2 dernières coupes sont faites dans une direction perpendiculaire à l'axe de la tige.)

(Fig. 18, 19, 20 originales; fig. 21 et 22 inédites de M. Prillieux.)

de façon irrégulière au milieu du parenchyme; dans le bourrelet du Ficus elastica (pl. VIII, fig. 19) une assise génératrice, véritable cambium secondaire, apparaît dans la moelle à peu de distance du périderme subérisé et parallèlement à lui. Cette couche génératrice traverse toutes les assises successives de la tige, et, dans la région du bois, elle peut même se constituer aux dépens de cellules déjà ponctuées mais non encore lignifiées et manifestement de nature vasculaire. Au début, dans cette assise génératrice, le cloisonnement se fait en dedans vers la tige et en dehors vers le périderme cicatriciel, dans un plan parallèle à la direction de ce dernier. Bientôt une partie des cellules ainsi constituées prennent des cloisons suivant trois plans verticaux, c'est-à-dire parallèles à l'axe de la tige bouturée. Chaque cellule devient ainsi un centre de formation dont la partie centrale reste celluleuse, alors qu'à la périphérie se différencient des éléments plus longs qui enroulent les premiers, et deviennent des cellules vasculaires ponctuées et des fibres plus ou moins allongées, munies seulement de ponctuations peu nombreuses.

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Une cicatrisation de même nature a été signalée par Stoll1 sur Hibiscus Reginæ; mais ce sont les études faites par Prillieux sur différentes plantes, Coleus, Ageratum, Achyrantes, Alternanthera, qui ont élucidé cette singulière organisation du bourrelet.

C'est en faisant des coupes transversales dans le bourrelet qu'on peut voir nettement cette structure et juger de l'orientation des éléments (pl. VIII et IX, fig. 21, 22 et 22 bis). Les groupes cellulaires qui occupent le centre des masses d'éléments enroulés traversent cette zone ligneuse naissante à la façon des rayons médullaires. En même temps du côté externe de cette assise génératrice un parenchyme qui paraît être de nature libérienne s'organise, l'épaisseur de la partie ligneuse augmente par formation d'une couche nouvelle constituée comme la première. Prillieux a reconnu pour l'Alternanthera et l'Achyranthes que le bourrelet, de même que la tige, peut former plusieurs assises successives de faisceaux libéro-ligneux; c'est là un fait anatomique qui est la règle chez les Amarantacées, famille dans laquelle viennent se ranger les deux plantes précitées.

1. Stoll, Ueber die Bildung des Callus bei Stecklingen, in « Botanische Zeitung »,

1874

2. Éd. Prillieux, Sur les formations ligneuses qui se montrent dans la moelle des boutures. Compt. rendus de l'Acad. des Sc., 29 mars 1882.

Il est fort vraisemblable que certaines circonstances extérieures à la plante peuvent agir et modifier la structure du bourrelet dans une certaine mesure. Mais à ce dernier point de vue, l'âge de la portion de tige bouturée peut avoir une influence considérable. Pour le Ficus elastica, par exemple, nous venons de voir que lorsque la bouture est une extrémité jeune de tige, les éléments du bois non lignifié peuvent proliférer et concourir à la formation du bourrelet qui enveloppe toute la base de la bouture. Si, au contraire, on bouture une tige où la lignification s'est produite, comme le montre la fig. 20, on voit que le bois, B, ne pouvant développer de nouveaux tissus, le bourrelet s'interrompt nécessairement à son niveau. Ce bois s'obture ici par la production de gomme de blessure.

Le bourrelet des Petunia, au point de vue du tissu dont il tire son origine dans la tige, est assez particulier (pl. IX, fig. 23 et 24). On le voit prendre naissance presque exclusivement aux dépens du liber interne placé à la face interne du bois, dans la moelle, comme il est de règle chez les Solanées. La moelle y contribue aussi quelque

peu.

Rôle du bourrelet. A son apparition, quand le bourrelet de la bouture est formé seulement de parenchyme mou et spongieux, il est logique de considérer que son rôle est d'emmagasiner l'eau du sol pour la fournir à la pousse bouturée encore dépourvue de racines adventives. Plus tard, quand celles-ci sont apparues, que la plaie de bouturage est cicatrisée, le rôle du bourrelet est terminé. Aussi, en dehors des parties ligneuses nouvellement formées, il n'est pas rare de voir les portions celluleuses s'altérer et se séparer par une lame de périderme des régions destinées à rester vivantes.

Mode de division des cellules dans les bourrelets. La division du noyau, dans la prolifération cellulaire qui amène la formation du bourrelet, se fait, semble-t-il, tantôt par division directe, par étranglement du noyau primitif (bourrelets de Ricin, Cucurbita, Tradescantia, d'après Massart1), tantôt par caryokinèse, d'après Nathanson2 (bourrelets de racines de Fève coupée longitudinalement). Dans des boutures de peuplier, le même auteur a vu les deux modes de division.

1. Massart, ouvrage cité.

2. Nathanson, Physiol. Untersuchungen über amitotische Kerntheilung, in« Pringsheim's Jahrb. für wissenschaftliche Botanik », 1900, XXV, p. 48.

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ou

Les fibres tirées de deux formes de Boehmeria sont parfois distinguées séparément par les noms de RHEA (RAMIE) et de CHINAGRASS 2; d'autres fois, ces noms sont considérés comme synonymes, et indifféremment appliqués à l'une ou l'autre des fibres; bien, les rubans bruts d'écorce (qu'ils proviennent de l'Inde ou de la Chine) sont désignés commercialement Rhea, et la fibre nettoyée, China-grass. Quoi qu'il en soit, il semblerait que, soit espèces distinctes, variétés faciles à reconnaître, ou seulement races cultivées d'une commune espèce, les deux formes sont grandement différenciées l'une de l'autre par deux caractères de la plus haute importance au point de vue commercial: La forme RHEA est une plante tropicale qui produit une fibre considérablement inférieure à l'autre, espèce des climats tempérés.

Il y a à peu près deux ans, l'écrivain, suivant les instructions du Gouvernement de l'Inde, rédigea un précis de la correspondance officielle et des rapports qui existaient dans les Procès-verbaux du Trésor et du Département de l'Agriculture, sur la question du Rhea. Les faits réunis y furent imprimés en même temps dans le volume des Extraits des Archives du Gouvernement de l'Inde, publié en 1888-89. Ce volume parut avant la partie de la Flore de l'Inde anglaise, de HOOKER, qui contient le terme Bohmeria, avait atteint le mot Inde, et était de plus antérieure à la réception du Bulletin de Kew pour 1888 et pour 1889. La publication mentionnée en dernier

1. Voir Bulletin, n° 21.

2. In Dictionnaire des produits économiques de l'Inde, par Watt, vol. VI (1 partie). Calcutta, 1892.

lieu renferme, dans les volumes cités, une série de documents de la plus grande valeur, qui traitent principalement des applications et méthodes expérimentées en Europe pour extraire la fibre. Il est d'ailleurs admis à la fois dans la Flore de l'Inde anglaise et dans le Bulletin que le RHEA DE L'INDE peut être reconnu comme une variété géographique, à laquelle on peut réserver le nom de BŒIMERIA TENACISSIMA. Cette concession paraîtrait donc renforcer la principale argumentation émise par l'écrivain dans le précis, auquel il est fait allusion ci-dessus; il reste uniquement à constater si la déclaration faite par lui ci-après est également exacte, à savoir qu'il y a là une forme se plaisant davantage sous les tropiques que le type de l'espèce, la VRAIE BOEHMERIA NIVEA. Si cela se confirme, il semblerait alors rester peu de motifs de douter que la majeure partie des expériences faites jusqu'ici dans l'Inde ne couvrît une erreur, qui fit de l'insuccès presqu'une règle. La plante des climats tempérés de Chine fut cultivée dans des régions tropicales de l'Inde, et trouvait à produire une fibre petite ou inséparable, par suite de sa croissance interrompue par le retour de la saison chaude et sèche. Le succès peut être possible avec la plante de Chine, dans les régions tempérées de ce pays; avec la plante de l'Inde, il paraîtrait infiniment probable, dans les parties tropicales plus humides, d'après la correspondance et les rapports cités plus haut.

En préparant les matériaux, à la disposition de l'écrivain, pour le présent article, on a fait effort pour amener les faits donnés dans les Extraits jusqu'à ce jour, et pour les ranger suivant le système habituellement adopté dans cet ouvrage. C'est pourquoi on peut accueillir le présent article comme un mémoire plutôt pratique et commercial que comme un rapport scientifique et botanique, lequel se trouvera au mot Boehmeria, dans le vol. I (461 à 464) de cet ouvrage.

HABITAT ET RÉGIONS DE CULTURE

D'après SIR J.-D. HOOKER, la BOEHMERIA NIVEA, Hook et Arn., est originaire des Iles Malaises, de la Chine et du Japon, mais elle est cultivée dans les parties plus chaudes de l'Inde, surtout en Assam et au Bengale.

La forme spéciale de la plante, que l'on rencontre du reste avec elle au Bengale, en Assam, en Birmanie, etc., se trouve celle-là

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