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Ajoutons ici une série d'informations diverses que me fournit obligeamment M. de la Madriz :

CLASSIFICATION DES CAFÉS DE PROVENANCE VÉNÉZUÉLIENNE

1o Café extra-fin: café bleu, grosse fève 17 à 18 mm. de longueur sur 9 mm. de largeur, forme ovale, grain égal, huileux, transparent avec pellicule argentée, se produit dans les montagnes près des côtes, dans la région de Caracas, de Valencia et de Merida, à une altitude de 800 à 1.600 mètres. Les marchés de cet article se trouvent à Londres, Trieste, Hambourg et Amsterdam.

Valeur du jour : 75 à 80 fr. les 50 kil. (Havre).

2o Café mi-fin: café vert, fève moyenne de 15 à 16 mm. sur 8 mm.; petite fève 11 à 12 mm. par 5 mm.; se subdivisent en << teinte claire goût doux », provenant de « terres légères» et d'alluvions; ceux de « teinte foncée goût acide »> proviennent de « terres fortes» et argileuses. Ce café, qui vient en plaines et en montagnes, se récolte à des altitudes variant de 500 et 800 mètres, Marché Le Havre, Hambourg, Gênes et New-York. Valeur du jour : 58 à 60 fr. les 50 kil. (Havre).

3o Trillados dorés (non lavés) fins et très aromatiques de Villa Marin, el Tuy, Carabobo et Caracas.

Marché : New-York et Hambourg.
Valeur: 50 à 54 fr. les 50 kilos.

4o Trillados ordinaires

Puerto Cabello.

Barquisimeto, petite fève exportée par

Marché Hambourg, Anvers, Le Havre.
Valeur

43 à 45 fr. les 50 kilos.

50 Trillados grosses fèves de Bocono, Tovar, Merida et Trujillo; exportés par Maracaïbo, etc., etc. Ces articles ne sont généralement pas très bien préparés, mais la fève est très aromatique, Marché exclusif: New-York (à parité de valeur avec Le Havre), de 46 à 50 fr. les 50 kilos.

Les «< maracaïbo » fournissent à l'exportation une moyenne de plus de 400.000 sacs.

TRANSPORT MARITIME

Le fret par tonne sur toutes les lignes (avec option) pour NewYork (Red D, Line et Hollandais), Le Havre (allemands et transatlantiques, avec transbordement), Bordeaux (Transatlantiques),

Londres (Royal Mail), Hambourg (allemands), Trieste (autrichiens), Marseille et Barcelona (espagnols et italiens).

De Caracas à New-York: 31 fr.; au Havre. 43 fr. 75; à Bordeaux 43 fr. 75; à Londres: 43 fr. 75; à Hambourg, 43 fr. 75; à Trieste 68 fr. 75; à Marseille et Barcelona: 43 fr. 75.

De Maracaibo (pour les villes susdites): 50 fr.

Les ventes de café se font au Vénézuéla au même prix ou à peu de choses près que dans les pays consommateurs (l'exportateur vend souvent par cablogramme).

L'un des négoces communs dans ce pays consiste à avancer aux planteurs les sommes dont ils ont besoin pour la récolte; ces bailleurs de fonds prélèvent un intérêt de 1 % mensuel, reçoivent le café et prennent une commission de 2°/。 pour la vente.

Les plantations de café ne sont point grevées de contributions territoriales, mais le produit paye une taxe d'exportation (de 2 bolivars par 50 kilos), perçus par l'Administration douanière qui délivre les permis d'embarquement.

Le loyer de l'argent est à 12 fr. l'intérieur souvent à 15 et 18% baissé jusqu'à 7 %).

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。 à Caracas l'an, et monte dans (de 1888 à 1893, l'intérêt avait

En avril dernier, les Chambres ont voté l'établissement d'une banque hypothécaire devant faire des avances de fonds sur garanties à 7%.

De 1890 à 1900, Le Havre et Bordeaux recevaient jusqu'à 256.000 sacs, c'est-à-dire près de 15 millions 1/2 de kilos de cafés vénézuéliens, dont 9 millions pour la consommation française: au Havre, on préférait les « gragés », alors que les « Trillados » trouvaient preneurs à Bordeaux.

Ces places ne s'approvisionnent plus dans les proportions mentionnées ci-dessus de l'article en question, et il n'est pas certain que le Vénézuéla puisse récupérer son ancienne situation commerciale sur les marchés auxquels nous nous référons.

M. de la Madriz pense que, parmi les travaux rémunérateurs auxquels peut s'adonner un émigrant en pays vénézuélien, la culture du café doit figurer au premier rang. A l'appui de cet avis, mon correspondant fait valoir le climat sain des hautes plaines et vallées. Les colons et leurs familles, ajoute-t-il, sont à même de tirer profit, pendant les premières années de leur séjour en cette partie de l'Amérique, de cultures intermédiaires, telles que les bananes, haricots,

manioc, maïs, etc... (dans l'espace libre entre les jeunes caféiers). Ces cultures payeraient les frais de la plantation caféière et laisseraient encore des bénéfices suffisants pour établir une petite usine....

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1. « Les ouvriers indigènes, doux et sociables, recevant l'instruction primaire, gagnent de 2 fr. 50 à 4 francs par jour, dans ce pays où la nourriture est abondante et peu coûteuse. >>

(Note de M. de la Madriz.)

LE CAOUTCHOUC DES HERBES AU CONGO

EXTRAIT DU RAPPORT DE M. GUYNET, DÉLÉGUÉ DE LA COLONIE, A M. LE COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT AU CONGO FRANÇAIS

La Société générale de Procédés d'extraction du Caoutchouc s'est formée en 1901 en vue d'exploiter les brevets de MM. Arnaud et Verneuil, professeurs au Muséum d'histoire naturelle.

Le procédé de ces Messieurs consistait à extraire le latex des écorces de lianes et à l'agglomérer de telle sorte que le latex soit entièrement purifié, et de manière à permettre d'envoyer en Europe du caoutchouc sans impureté et d'une qualité constante. Les principales opérations étaient le décortiquage des lianes, l'écrasement des écorces sous des meules d'un poids appréciable, mues par la force motrice et le traitement à l'eau bouillante dans des appareils spéciaux assez compliqués.

Une usine d'essai fut créée dès le début de la Société, à LevalloisPerret on y traita exclusivement des écorces de lianes que la Société eut même beaucoup de peine à se procurer. Ces études des préliminaires durèrent environ un an.

C'est en 1902 que la Société ayant subi divers remaniements et désirant entrer dans la période d'application de son procédé dans les Colonies, j'eus l'occasion de nouer des relations avec MM. Leclanché, président de la Société générale de procédés d'Extraction du Caoutchouc, et Georges Renard, qui était alors son directeur.

Mis au courant de l'affaire, je compris de suite tout l'intérêt qu'elle présentait et le parti que l'on pouvait en retirer pour notre colonie, et je ne tardai pas, à la suite de divers services rendus à la Compagnie, à en être nommé administrateur.

Mon entrée au sein du Conseil de la Société fut, comme vous allez le voir, Monsieur le Commissaire général, le point de départ d'une orientation nouvelle.

Je fis d'abord comprendre à mes collègues qu'une industrie n'était possible, dans une colonie comme le Congo, qu'à la condition d'avoir toute la bienveillance du gouvernement local; que jamais

ce dernier ne favoriserait une industrie ayant pour base la destruction des lianes à caoutchouc, et que, quand bien même on parviendrait à l'installer, on rencontrerait des difficultés insurmontables du fait de l'accoutumance du noir à récolter le latex, à le coaguler lui-même, et à échanger contre des marchandises le caoutchouc sous la forme propre à chaque région.

Je convainquis le Conseil d'autant plus facilement qu'il avait encore présentes à l'esprit les difficultés qu'il avait rencontrées pour se faire envoyer en Europe les écorces nécessaires pour ses expériences.

L'entreprise eût donc été impossible, au Congo Français du moins, si je ne m'étais fort heureusement souvenu avoir rencontré en grande quantité, lors de mes voyages, dans le Haut-Ogooué et notamment en 1899-1900 quand je rejoignis par cette voie le Congo, des plantes de petite taille, poussant en terrain découvert, et qui contenaient surtout dans leurs racines un latex abondant, facile à coaguler. Dans ma pensée, le procédé de MM. Arnaud et Verneuil devait s'approprier admirablement à ces tiges flexibles, toutes de petite dimension et dont on ne pouvait même concevoir que le latex fût extrait autrement que par la contusion par percussion, sur lequel repose le dit procédé.

Je communiquai à mes collègues mes observations à ce sujet, et je réussis même à leur procurer sur le marché de Rotterdam un caoutchouc exporté qui venait de ces plantes, mais qui, en raison des impuretés qui y étaient contenues à la suite d'un traitement très sommaire par broyage des indigènes, n'était pas vendable.

Ce caoutchouc soumis à notre traitement fut transformé très facilement à notre usine de Levallois-Perret en un caoutchouc absolument pur.

Il était donc déjà aisé de déduire que les rhizomes bruts et les tiges de ces plantes seraient efficacement traités par les procédés de MM. Arnaud et Verneuil. Il ne s'agissait plus, pour s'en convaincre, que de se procurer des quantités suffisantes de ces rhizomes.

En même temps que je m'adressai à la Société du Haut-Ogooué pour en obtenir des régions où j'en avais vu en si grande quantité, M. Fondère, qui se souvenait que le pays Batéké autour de Brazzaville en était également couvert, écrivait à notre Directeur en Afrique, M. Pardiac (Messageries fluviales du Congo). Et ce fut

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