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Les mêmes graines ont également donné naissance à une multitude de Bruches dont je n'ai pu encore déterminer l'espèce.

INSECTES DU COTONNIER. M. Vuillet, directeur de la Station agronomique de Koulikoro (Soudan), m'a communiqué plusieurs insectes recueillis par lui dans les plantations de cotonniers.

L'Excelsior prolific lui a fourni deux espèces de chrysomélides (Coléoptères) qui perforent les feuilles de nombreux trous ronds. Ce sont, d'après M. Jacoby, Nisotra dilecta Dahl. et Nisotra uniformis Jac. Il a recueilli en même temps un curculionide du genre Myllocerus et un coccinellide, Chilomenes lunata F.

Dans les plantations de cotonniers importés d'Amérique et notamment de Louisiane, il a récolté deux papillons que j'ai soumis à l'abbé de Joannis et qui sont : Rigenia ornata Walter (Notodontidae), spécial à l'Afrique, et Sylepta derogata Fab. (Pyralidae-Pyraustinae), qui habite toute la zone tropicale d'Afrique et d'Asie. La chenille de la seconde espèce est verte, elle dévore la feuille, la salit de déjections et l'enroule partiellement pour se transformer en chrysalide dans l'étui ainsi construit.

UN NID DE MÉLIPONA: M. Dumas, agent de culture à Kouroussa (Haute-Guinée), m'a envoyé un nid fort curieux d'hyménoptère mellifère, établi dans un tronçon de bambou de faible diamètre. Cet apide, de très petite taille, est une Mélipona appartenant au sous-genre Trigona. L'abeille pénètre dans son nid par une série de deux ou trois tubes de cire de 10 à 15 millimètres de longueur, affectant la forme allongée et évasée d'un entonnoir, et superposés. Le nid est formé d'une multitude de petites de petites cellules ovoïdes. Au dire de M. Dumas, <«<les colonies sont quelquefois très rapprochées les unes des autres ; quand la ruche est enlevée, les insectes en reconstruisent immédiatement une autre dans le voisinage. Les indigènes mangent le miel; sa récolte ne présente aucun danger, l'insecte ne piquant pas. Les moucherons, les soirs de forte chaleur, incommodent les hommes et les animaux leur vol autour des yeux. »

par

Les nids de Mélipones se rencontrent fréquemment dans les troncs d'arbres et atteignent souvent de grandes proportions.

E. FLEUTIAUX.

MACON, PLOTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.

Le Gérant A. CHALLAMEL.

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Par arrêté du Gouverneur général de l'Indo-Chine en date du 26 octobre 1904,

M. Vieillard (Paul-François), ingénieur agronome, ancien élève de l'École nationale supérieure d'Agriculture coloniale, est nommé sousinspecteur d'Agriculture et attaché, en cette qualité, à la Direction de l'Agriculture et du Commerce de l'Indo-Chine,

Par arrêté du Gouverneur général de l'Indo-Chine, en date du 22 novembre 1904,

M. Sauvaire (Joseph-Henri-Honoré), préposé de 3o classe des Douanes et Régies de l'Indo-Chine, diplômé de l'École d'Agriculture de Rouïba (Algérie), est nommé agent de culture de 3o classe et mis à la disposition de M. le Résident supérieur en Annam, en remplacement de M. Dubourthoumieu, dit Lavergne (Gaston-Henri), appelé à un autre emploi.

Afrique occidentale.

Par décision du Gouverneur général, en date du 1er décembre 1904 : M. Vuillet, ingénieur agronome, précédemment Directeur de la Station agronomique de Koulicoro, est nommé chef du Service de l'Agriculture du Haut-Sénégal et Niger;

M. Geoffroy est chargé des fonctions de chef du Service de l'Agriculture au Sénégal :

M. Houard est chargé des fonctions de Directeur du laboratoire de l'Inspection de l'Agriculture;

M. Scordel est nommé agent de culture de 5o classe du Sénégal et mis en cette qualité à la disposition de M. le Lieutenant-Gouverneur du Sénégal.

Bulletin du Jardin colonial.

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CONGO FRANÇAIS

DÉCRET

prescrivant des pénalités contre les auteurs d'incendies
des savanes herbacées.

RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Paris, 10 mars 1904.

Les incendies des savanes herbacées au Congo Français où ils sont fréquents causent parfois de très sérieux préjudices en se propageant aux forêts, qui constituent l'une des principales richesses de la colonie.

Il a dès lors paru indispensable d'édicter contre les auteurs de ces incendies des pénalités sévères, supérieures à celles de droit commun. Tel est l'objet du projet du décret ci-joint, établi en conformité du décret du 6 mars 1877.

Le Ministre des Colonies,
Gaston Doumergue.

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Le Président de la République française, Sur le rapport du Ministre des Colonies, Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854; Vu le décret du 6 mars 1877 rendant le Code pénal métropolitain applicable aux Colonies; Vu le décret du 28 mars 1899 portant réglementation du régime forestier au Congo et l'article 25 du décret additionnel du 9 septembre 1899; Vu le décret du 17 mars 1903 portant réorganisation de la justice au Congo Français, DÉCRÈTE:

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ARTICLE 1er Ceux qui, par des feux de brousse ou par l'incendie de savanes herbacées, auront communiqué le feu à des forêts d'essence ou d'arbres à latex, à des plantations ou aux propriétés mobilières ou immobilières d'autrui, seront punis d'un emprisonnement de six jours à six mois et d'une amende de 1.600 à 500 francs ou de l'une de ces deux peines seulement, sans préjudice des dommages-intérêts qui pourront être réclamés par les personnes lésées.

ART. 2. Les chefs de village pourront être punis d'amendes collectives, et le déplacement des villages ou groupes de village placé sous leur autorité pourra être ordonné par le jugement de condamnation.

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ART. 3. Les dispositions de l'article 463 du Code pénal sont applicables.

ART. 4. Le Ministre des Colonies est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel et au Bulletin des lois, et enregistré partout où besoin sera.

Fait à Paris, le 10 mars 1904.

Émile LOUBET.

MADAGASCAR

DÉCRET

prorogeant jusqu'au 31 décembre 1905 l'interdiction d'exporter des vaches et génisses hors de la colonie de Madagascar et Dépendances, et maintenant à 15 francs le droit de sortie sur les bœufs.

Le Président de la République française,

Sur le rapport du Ministre des Colonies, Vu l'avis favorable du Ministre du Commerce; Vu l'avis émis par le conseil d'administration de la colonie de Madagascar et Dépendances; Vu l'article du sénatus-consulte du 3 mai 1854; — Vu la loi du 11 janvier 1892, relative à l'établissement du tarif général des douanes; Vu la loi du 6 août 1896, déclarant colonie française Madagascar et ses Dépendances; Vu la loi du 6 avril 1897 appliquant à Madagascar le tarif général des douanes; Vu le décret du 28 janvier 1896 rattachant les établissement de Diego-Suarez, NossiBé et Sainte-Marie à l'administration de Madagascar; Vu le décret du 13 février 1898, portant approbation des pénalités prévues par l'arrêté du 19 septembre 1897; Vu le décret du 19 septembre 1903, interdisant l'exportation des vaches et génisses hors de la colonie de Madagascar et Dépendances jusqu'au 31 décembre 1904,

Le Conseil d'État entendu,

DÉCRÈTE :

ARTICLE 1er. L'interdiction d'exporter des vaches et génisses hors de la colonie de Madagascar et ses Dépendances est prorogée jusqu'au 31 décembre 1905, sous la réserve suivante : tout exportateur de bœufs peut exporter en même temps un nombre de vaches ou de génisses égal au vingtième du nombre de bœufs exportés. Cette faculté ne pourra ètre reportée d'un chargement sur un autre.

ART. 3. Il sera perçu, jusqu'au 31 décembre 1905, un droit de sortie de 15 francs par tête sur les bovidés exportés.

Авт. 6. Le Ministre des Colonies est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au Journal officiel de la République française et de la colonie de Madagascar, et inséré au Bulletin des lois et au Bulletin officiel du Ministère des Colonies.

Fait à Paris, le 16 décembre 1904.

Émile LOUBEt.

ÉTUDES ET MÉMOIRES

LES CAFÉIERS SAUVAGES DE LA MONTAGNE D'AMBRE (MADAGASCAR)

Il y a quelques mois, M. Mogenet envoyait au Jardin colonial quatre échantillons botaniques de caféiers sauvages provenant du massif montagneux d'Ambre, situé dans la partie septentrionale de Madagascar, un peu au sud de la baie de Diego Suarez. Les échantillons portant les nos 1, 2 et 3 étaient accompagnés de graines et de fruits; l'échantillon portant le n° 4 était constitué simplement par des rameaux feuillés sans fleurs ni fruits. L'examen attentif de ces documents nous a montré que nous avions affaire au moins à trois espèces bien distinctes et non encore décrites; nous n'avons pu tenir compte de l'échantillon 4, bien qu'il différât beaucoup des autres par la forme des feuilles, mais les variations morphologiques de ces organes peuvent être considérables, même dans une espèce donnée. Nous nous contenterons donc de décrire et de nommer les espèces correspondant aux nos 1, 2, 3, attendant de nouveaux documents sur le n° 4 pour fixer notre opinion.

Nous baptiserons les espèces nouvelles des noms suivants : Coffea Gallienii1. Échantillon de M. Mogenet. N° 2. Herb. du Jard. col.

Coffea Bonnieri. Échantillon de M. Mogenet. No 3. Herb. du

Jard. col.

Coffea Mogeneti3. Échantillon de M. Mogenet. No 1. Herb. du Jard. col.

Voici d'abord quelques renseignements, d'après M. Mogenet, sur la répartition, le port et l'allure générale de ces caféiers. Leur zone de végétation est comprise entre 500 et 1.200 mètres, et leur habitat localisé sous bois, soit dans la grande forêt du massif d'Ambre, soit dans les ravins boisés suffisamment humides.

1. Espèce dédiée à M. le général Gallieni, gouverneur général de Madagascar.

2. Espèce dédiée à M. le professeur Gaston Bonnier, membre de l'Institut.

3. Espèce dédiée à M. Mogenet, collecteur des échantillons.

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