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DE PARIS,

DÉDIÉES À LA

A LA NATION

ET AU DISTRICT DES PETITS-AUGUSTINS,

Publiées par L. PRUDHOMME, à l'époque
du 12 juillet 1789.

Avec gravures et cartes des départemens de France.

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RUE DES MARAIS F. S. G. N°. 20.

I 7 8 9.

TIBBVBA

N. XIV.

REVOLUTIONS

DE PARIS,
DÉDIÉES A LA NATION

ET ou diftrid des Petits-Auguftins; avec une fuite de quelques papiers de la Baftille, & le résultat de l'affemblée nationale; nouvelles de province & autres pieces, avec gravures analogues aux circonftances.

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AVIS DE L'ÉDITEUR.

ENNEMI des profpectus & des annonces qui précedent les ouvrages qui trompent pour la plupart l'attente publique, je n'ai cherché à mériter la confiance des lecteurs, qu'en augmentant fucceffivement celui-ci.

Le public verra fans doute avec fatisfaction, que je prends une nouvelle marche pour mettre plus d'enfemble dans l'ouvrage, plus de diverfité dans les matieres, plus d'uniformité dans le ftyle.

Je defire que mes facrifices & mes foins prouvent à mes concitoyens, que je fens que la feule maniere de leur témoigner ma reconnoiffance eft de fervir la caufe publique de tous mes moyens.

Encore quelques jours de patience pour l'introduction que j'ai promife.

No. XIV.

Signé, PRUDHOMME, ** A

MEM AOBK

(2)

DETAILS DU 10 AU 17 OCTOBRE 1789.

LE

SUITE DES PREUVES DE LA CONJURATION.

E fort des peuples eft d'être éternellement ou trompés ou trahis par ceux qui les gouvernent. Ils ne doivent prefque toujours leurs malheurs qu'à la négligence, l'inaptitude ou la mauvaife foi des hommes publics. Depuis quinze jours, on connoît l'existence d'une conjuration, dont un des principaux foyers étoit au centre même de la capitale. Le but de la conjuration étoit d'égorger tout ce qu'il y a de citoyens dévoués à la caufe de la patrie; d'attenter à la liberté de notre roi en l'emmenant, contre fa volonté, dans une citadelle, afin d'allumer une guerre civile, feul moyen de diffoudre l'affemblée nationale; depuis quinze jours, on a des certitudes affreufes fur cet infernal projet ; & le fupplice de quelques-uns des conjurés n'a pas encore effrayé l'armée de fcélérats qui avoit fi paifiblement été enrôlés contre nous ! On ne nomme pas encore les chefs & les principaux agens d'un complot dont nous eût préfervé une vigilance même commune !

Des proceffions, des complimens, des fervices, des bénédictions de drapeaux, des revues, des repas de corps, des fpectacles, tout ce qui attire, enfin, l'attention publique ailleurs qu'où elle doit fe porter pendant une révolution, étoit prodigué jufqu'au ridicule & au dégoût: nos fubfiftances diminuoient chaque jour, à mesure que la conjuration prenoit des forces. La garde nationale étoit employée à troubler ces conférences patriotiques où chacun rapportoit la circonftance particuliere qu'il connoiffoit, le fait ifolé dont il avoit été témoin, & qui ont produit avec la falutaire explofion du 4 le faifceau de lumieres à la lueur duquel on peut découvrir les trames les plus cachées des ennemis de la liberté.

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Et ceux qui, d'après ces circonstances, ne peuvent

fe diffimuler qu'il étoit poffible de montrer au moins plus d'intelligence & d'activité pour la caufe nationale, qu'ont-ils fait jufqu'à préfent? Que font-ils dans ce moment pour la sûreté, pour la vengeance publique ?

Un président de district inftruit une procédure fecrete; on interroge en fecret ceux qui font prévenus d'être les agens de l'enrôlement; on arrête en fecret les complices qu'ils défignent; & les réfultats de ces opérations auxquelles tiennent le falue de l'étar, demeurent dans le fecret.

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Ils ne font plus, difoit Cicéron, en parlant des com→ plices de Catilina, le jour même qu'ils furent jettés dans les prifons. Plus fages que le conful à qui Rome déféra le titre de pere de la patrie, nos adminif trateurs modernes réfervent les coupables pour en tirer des éclairciffemens.

Mais eft-ce donc y procéder de bonne foi, que d'éloigner de ces recherches le peuple qui eft feul intereffé à la découverte de la vérité, & qui, fous aucun point de vue, ne peut être foupçonné d'être le complice des conjurés? Pourquoi tout ne fe paffet-il pas fous fes yeux? La publicité n'eft-elle plus fa fauve-garde? Pourquoi n'affifte-t-il pas aux interrogatoires que l'on fait fubir à ceux qui font détenus? Pourquoi n'entend-il pas leurs réponses? Pourquoi n'eft-il pas certain que l'on ne retranche rien de leurs aveux, que l'on ajoute rien à leur confeffion, qu'il. n'y a point d'intervalle adroitement ménagée entre la défignation d'un nouveau coupable, & la faifie de fa perfonne & de fes papiers? Pourquoi chaque citoyen ne peut-il faire paffer au magiftrat interrogateur fes obfervations fur les variations ou les résultats des réponfes? Pourquoi ne publie-t-on pas les faits fur lefquels il feroit important d'avoir des notions précifes, ou qui pourraient faire réfléchir chaque citoyen fur une foule d'autres faits qui ne lui paroiffent indifférens, que parce qu'il ne peut les lier avec des faits que conflate la procédure?

Que craint-on ? de trouver trop de coupables ou des coupables d'un trop haut rang? Et qu'importe le nombre & le rang des coupables!

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