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RAPPORT

SUR L'ENVOI DES VINS D'ANJOU A L'EXPOSition de

LONDRES,

Par M. BIELAWSKI-YELITA.

Messieurs,

En me proposant de vous rendre compte de l'envoi des vins d'Anjou à l'Exposition de Londres, je crois aller audevant de votre désir, et particulièrement pour les personnes qui ont pris part à cette Exposition.

Grâce au bienveillant concours des journaux de la localité, j'ai pu déjà faire connaître aux intéressés que le premier envoi, composé de 216 bouteilles, a quitté la gare d'Angers le 18 avril.

Maintenant il me reste à mentionner les noms des personnes qui ont bien voulu sacrifier la fleur de leurs caves, dans le but patriotique de faire connaître aux étrangers les produits vinicoles de notre riche département.

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Je dois ajouter, Messieurs, que M. Vaslin, votre représentant à Londres, est prié de tenir bonne note des vins

qui y seront les plus estimés par les étrangers, et note aussi de ceux que le voyage aura gâtés ou rendus troubles.

Pour terminer ce bref rapport, il faut que je vous prévienne, Messieurs, qu'il sera peut-être urgent d'organiser un second envoi, afin de satisfaire ainsi aux nombreuses demandes qui ont été faites, ces derniers jours, à votre Secrétariat.

DE LA CUSCUTE.

SA NATURE, SON MODE DE VÉGÉTER, SES RAVAGES,
MOYENS DE LA DÉTRUIRE.

Par M. HERAULT, d'Angers, membre titulaire.

La Cuscute est une plante parasite. Les graines sont très-menues, elles germent dans le sol et produisent des tiges simples ou rameuses, filiformes, blanchâtres ou rosées. Elle s'attache aux plantes par un petit renflement en forme de disque d'où sort un prolongement qui se met en communication avec les vaisseaux séveux du végétal sur lequel elle se fixe. En hiver les tiges se pelotonnent et s'enfouissent en terre pour se développer de nouveau au printemps.

D'après MM. Girardin et du Breuil, les filaments disparaissent, mais la cuscute forme sur le sol, au pied de la plante qui l'a nourrie, de petits tubercules libres qui au printemps donnent naissance à de nouveaux individus. L'espèce commune paraît du reste résister à nos hivers les plus rigoureux.

La graine de la cuscute germe, lève, produit des racines et une tige, mais la racine vit peu de temps et la tige ellemême périrait promptement si elle ne trouvait une plante voisine pour s'y attacher et vivre de sa sève à l'aide de ses suçoirs.

Lorsqu'on dépose sur d'autres plantes des fragments détachés de la tige de la cuscute, ils s'y fixent immédiatement au moyen de petits suçoirs qui apparaissent sur les nouveaux prolongements.

Ce parasite se multiplie donc de trois manières : par les graines, par les tubercules ou pelotons, et par les fragments de tige.

Ce que je viens de dire s'applique particulièrement à la grande cuscute qui affecte la luzerne, le trèfle, les pois, vesces, etc., où elle produit de sérieux ravages.

Voici comment s'exerce son action :

La graine de la cuscute étant très-petite et couverte d'un test épais et dur, elle peut, sans perdre sa faculté germinative, traverser les organes digestifs des animaux ou se conserver longtemps en terre.

Aussitôt que des conditions favorables se présentent, elle germe, lève, s'enracine en terre et produit une tige très-rameuse qui gagne de proche en proche, formant un cercle assez régulier qui s'agrandit sans cesse. Il n'est pas rare de voir un seul pied de cuscute, dans l'espace de deux ou trois mois, envahir une surface de trois mètres en détruisant tout ce qui s'y trouve, tiges et racines, comme si le feu y avait passé.

MM. Girardin et du Breuil indiquent plusieurs moyens pour détruire la cuscute.

1° Ne pas employer pour fumer les prairies artificielles le fumier de bestiaux nourris avec des fourrages infestés de cuscute.

2° Ne pas récolter la graine de trèfle ou de luzerne dans les champs infestés, ou du moins la faire cueillir à la main. 3o Ne pas semer cette graine (ou celle qu'on achète) sans l'avoir bien triée.

Mais ces moyens préservatifs ne sont pas toujours suffisants, et l'on est forcé de recourir aux moyens de destruction, qui du reste sont peu nombreux. Ceux dont l'expérience a le mieux démontré l'efficacité, sont:

1o Le parcours des moutons, renouvelé pendant deux ou trois ans.

2o Les fauchages réitérés, exécutés de juin en août avant la maturité des graines de la cuscute.

3° L'écobuage et le brûlis des places infestées.

4o Les arrosements avec certaines substances, telles que les solutions de sel de fer et surtout du sulfate, l'acide sulfurique étendu d'eau, le purin ou lizier, etc. Ce dernier procédé doit être employé de préférence sur les terres calcaires.

5° La chaux, la tannée, les eaux ammoniacales, etc., mais le moyen le plus efficace est sans contredit l'écobuage et le brûlis.

Que l'on emploie tel ou tel procédé, l'important est d'opérer dès la première apparition du parasite et un peu audelà des places envahies. Si la cuscute reparaît, il faudra recommencer et n'en laisser aucune trace.

On doit surtout éviter de labourer et de piocher les endroits atteints, afin de ne pas enterrer les graines, qui conservent longtemps en terre leur faculté germinative.

Les considérations que je viens d'exposer sur la cuscute ont été publiées dans leurs écrits par nos botanistes et par nos agronomes les plus autorisés. Mais je crois qu'elles sont ignorées du plus grand nombre des cultivateurs et que par cette raison il est très-utile de les signaler à leur attention, afin que tout le monde sache qu'avec un peu de précaution on peut très-bien se débarrasser de la cuscute, et que chacun concourant à ce but, on arriverait bientôt à en purger toutes les cultures.

RAPPORT

SUR LE CONCOURS RÉGIONAL DE NANTES,

DU 9 AU 17 MAI 1874.

Par M. BIELAWSKI-YELITA.

Messieurs,

Angers, 23 mai 1874.

Les prix du Concours régional de Nantes étant distribués depuis huit jours déjà, la presse locale a eu soin, nécessairement, de rendre compte de cette exposition.

Il me reste donc actuellement peu de choses inédites à recueillir pour vous les présenter, surtout à l'égard du concours d'animaux domestiques, que nombre de nos sociétaires ont personnellement été à même d'étudier de visu.

Si j'entre en ce rapport dans quelques détails et cite des noms d'éleveurs ayant remporté des prix, c'est simplement, alors, dans le but de laisser dans le Bulletin, un témoignage des succès obtenus à ce concours par les Angevins et principalement par nos collègues.

Personne ne niera que le concours d'animaux domestiques n'ait été splendide, tant par le chiffre des animaux exposés que par la beauté de leurs formes. Ainsi, l'espèce bovine comptait plus de quatre cent cinquante têtes, l'espèce ovine environ cent, et la porcine cinquante-cinq.

L'unique chose qu'un zootechnicien achevé aurait pu reprocher à la plus grande partie de ces animaux, c'eût été leur embonpoint excessif, défaut généralement commun à presque tout le bétail qu'on voit dans les concours. Aussi nos agriculteurs ont-ils le droit de dire que cette exposition ressemblait à un concours d'animaux gras, plutôt qu'à une exposition d'animaux reproducteurs.

Si les éleveurs de la Loire-Inférieure ont remporté tous les prix pour les races vendéennes, et les éleveurs du Morbihan et du Finistère pour les races bretonnes, le meilleur lot a été réservé pour les étables de l'ancien Anjou : celui de presque tous les prix pour la race Durham et ses croisements.

Voici les noms, par ordre alphabétique, des éleveurs de Maine-et-Loire qui dans cette classe ont obtenu des primes et des médailles :

M. Abafour, du château de Miré : 2 médailles d'or, 5 d'argent, 2 de bronze, plus 1,750 fr.

M. Camille Barier, du château de la Bouverie: 2 médailles de bronze, plus 425 fr.

M. Chauveau (François), du Lion-d'Angers: 3 médailles d'or, une d'argent et une de bronze, plus 850 fr.

M. Charbonneau, de Contigné : 2 médailles d'or, une d'argent, 3 de bronze, plus 875 fr.

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