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Brant (arnold's hybrid, no 8). - Fruit noir; cépage vigoureux. Feuilles d'un vert foncé, teintées de rouge, profondément lobées, glabres sur les deux faces; grappes moyennes; grains moyens; chair non pulpeuse, très-juteuse et arcmatique; maturité précoce.

Canada (arnold's hybrid, no 16). Fruit noir; cépage vigoureux, rustique, mûrissant comme le concord; grappes moyennes, ailées; grains sur-moyens ; chair non pulpeuse, Juteuse, parfumée.

Cornucopia (arnold's hybrid, no 2).- Fruit trèsnoir, mûrissant comme le concord; cépage très-productif. Feuilles grandes, vert foncé, glabres sur les deux faces; grappes fortes, ailées, compactes; grains sur-moyens, fleuris; chair juteuse, sans pulpe.

Othello (arnold's hybrid, no 1).— Fruit noir, mùrissant comme le delaware.

Synonymes canadian hamburg, canadian hybrid. Grappes très-grosses; grains très gros; chair trèsferme, non pulpeuse; goût pur et relevé, trouvé un peu acide par M. Planchon.

En terminant l'étude des vignes américaines, M. Planchon résume ainsi les observations qu'il a faites sur leur résistance plus ou moins grande au phylloxera.

VIGNES SAUVAGES.

1° Vitis rotundifolia. - Pas de phylloxera aux racines; galles non observées sur le type sauvage.

20 Vitis æstivalis. Phylloxera aux racines; galles très-rares sur les feuilles.

3° Vitis cordifolia. - Phylloxera aux racines; galles très-abondantes sur les feuilles, mais n'amenant pas de trouble sensible dans la santé de la plante.

La variété solonis s'est montrée très-résistante au phylloxera, chez M. Laliman; on peut la recommander comme bon porte-greffe.

40 Vitis labrusca. Phylloxera fréquent aux racines; galles assez rares sur les feuilles.

5° Vitis candicans. - On peut présumer favorablement de la résistance de cette espèce.

6° Vitis lincecumii. - On peut également présumer favorablement de cette espèce.

Les espèces rupestris, monticola, californica, arizonica et curibæn, sont trop peu connues pour rien conjecturer sur leur résistance.

VIGNES CULTIVÉES, OBTENUES DE SEMIS OU DE SÉLECTION, CLASSÉES SUIVANT LEUR DEGRÉ DE RÉSISTANCE.

Vignes résistantes.

1° Scuppernong et les variétés analogues. Pas de phylloxera sur les racines; galles phylloxériques, trèsrares sur les feuilles.

2o Herbemont, Cunningham, Norton's, Hermann, Jacquez, Lenoir et tous les Estivalis en général. - Phylloxera aux racines; galles assez rares sur les feuilles.

3o Clinton, Taylor, Golden clinton, Marion et en général les Cordifolia ou Reparia. Phylloxera aux racines; galles fréquentes sur les feuilles, mais sans effet nuisible au moins direct.

40 Concord, Ives seedling, Dracut amber, Israella, Martha, Christine de Fuller, York Madeira (Vorlington). Phylloxera sur les racines; galles sur les feuilles.

5o Wilder. (flybride de Labrusca et de vigne d'Europe.) Considéré comme résistant par MM. Riley et Buch.

Vignes douteuses comme résistance. Hybrides d'Arnold et beaucoup de lubrusca.

Vignes peu résistantes.

Isabelle, catawba, miles, la plupart des hybrides de roger's et delaware.

Enfin les vignes d'Europe qui succombent presque toutes au phylloxera. Trois variétés : le traminer, le malbec et le colombeau de Provence, paraissent vouloir résister à l'insecte destructeur.

CULTURE DES VIGNES AMÉRICAINES.

La troisième partie de l'ouvrage de M. Planchon traite de la culture de la vigne en Amérique. Cette culture diffère très-peu de notre culture européenne; elle n'en différe vraiment que par la grande extension qu'ils croient nécessaire de donner aux ceps, pour leur permettre de végéter normalement.

La multiplication des vignes américaines n'est pas toujours très-facile, parce qu'un grand nombre de variétés ne reprennent pas ou reprennent difficilement de bouture.

Les vignes du groupe des rotundifolia sont absolument rebelles au bouturage, elles ne se reproduisent que par le marcottage, encore faut-il que ce marcottage soit fait dans le courant de l'été, avec ligature au point où l'on veut faire développer les racines.

Les variétés hermann, norton's, cynthiana, herbemont, cunningham, devereux, rulander, louisiana, alvey et delaware, ne donnent que des résultats nuls ou presque nuls pour le bouturage.

L'eumelan, le creveling, le maxatawney, prennent de bouture assez facilement avec de grands soins.

L'hartfort prolific, christine, ives, concord, catawba, iona, diana, prennent facilement de bouture.

Les hybrides de Roger's, les autres hydrides de Labrusca et de vignes européennes, les hybrides d'Arnolds, le clinton et le Taylor se reproduisent très-facilement par le bouturage.

Le marcottage est un mode de reproduction très-employé; voici comment on y procède pour la reproduction de la vigne en grande quantité :

On plante en boutures enracinées les pieds destinés à fournir les marcottes, à 1 mètre 80 centimètres ou 2 mètres 40 centimètres de distance; puis on les taille

près du sol à 1 cil; le sarment poussé est fixé à un échalas; à l'automne, on taille ce sarment à 3 ou 4 yeux, mais on ne laisse pousser que 2 sarments. Si ces sarments ne sont pas assez forts pour donner un bon résultat, on supprime le plus faible et on taille le plus fort à 2 yeux; au printemps suivant, on taille le plus faible sarment à 2 ou 3 yeux, et on abaisse l'autre, raccourci à 1 mètre 80 centimètres ou 1 mètre 40 centimètres, dans une fosse de 10 à 16 centimètres de profondeur, en l'y assujettissant avec des crochets. Les yeux se développent verticalement et on comble la tranchée à mesure que les branches poussent; on supprime les pousses faibles et on échalasse les autres. Au printemps suivant on a des pieds racinés très-bons à planter.

On emploie encore comme moyen de reproduction la greffe d'yeux détachés sur tronçon de racines, et enfin la greffe ordinaire, soit en fente, soit par applique. M. Planchon propose comme application possible la greffe provin et la bouture greffée de M. Bouschet.

PLANTATION.

Pour les variétés du groupe rotundifolia qui se cultivent en tonnelles, les ceps sont placés à 6 ou 10 mètres de distance; pour les autres variétés, la distance varie entre 1 mètre 80 centimètres et 3 mètres, avec des intervalles de 1 mètre 80 centimètres entre les rangs.

TAILLE ET CONDUITE DES CEPS.

La première année, qu'on ait planté en bouture ou en plant raciné, on ne laisse pousser qu'un sarment. La seconde année, on taille ce sarment à 2 ou 3 yeux, mais on ne conserve qu'un ou deux sarments, suivant la vigueur de la pousse; ces sarments sont attachés verticalement ou obliquement, suivant le système de support établi, échalas ou treillis. Si la variété est vigoureuse, on pince les pousses latérales seulement; si la variété est trèsvigoureuse, on pince et les pousses latérales et la branche principale, cette dernière à 1 mètre environ.

La troisième année, nous supposerons, comme M. Planchon, un seul sarment dressé verticalement contre un treillis, à montants en bois, avec fils de fer transversaux, espacés de 38 centimètres au nombre de 3 ou 4, et les pousses de ce sarment au nombre de 4 à 6; les deux plus basses sont taillés à 2 yeux et les autres à 4 ou 6.

La branche à fruit de l'année doit être taillée dès qu'elle a 18 à 25 centimètres ; c'est elle qui doit donner la branche à bois de l'année suivante.

La branche qui est destinée à donner la branche à fruit de l'année suivante, n'est pas taillée; elle n'est pincée que si elle est trop vigoureuse, et ce. après les raisins noués; les branches latérales sont toutes pincées: c'est le système Guyot appliqué largement, c'est-à-dire répété un plus ou moins grand nombre de fois sur le même cep, suivant que ce cep est plus ou moins vigou

reux.

Le cordon horizontal à deux bras opposés et divergents est préconisé par M. Fuller.

Les rotundifolia et leurs dérivés ne supportent pas la taille d'hiver, on peut et on doit tout au plus les émonder dans le courant de l'été.

Notre analyse du remarquable ouvrage de M. Planchon vous a peut-être paru un peu longue; nous vous en faisons bien sincèrement nos excuses, nous n'avons pas cru pouvoir faire autrement, voulant vous donner une nomenclature aussi complète que possible des vignes d'Amérique, sauvages ou provenant des semis faits par les Américains. Ces vignes sont à peine connues dans ce pays, et nous les croyons dignes de votre attention, en ce moment surtout, où il est question de s'en servir, tout au moins comme porte-greffe de nos bonnes variétés menacées par le phylloxera.

Nous engageons vivement les amateurs de viticulture à lire l'ouvrage de M. Planchon, car notre analyse, malgré sa longueur, n'en peut donner qu'une faible idée.

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