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Jules Boutton, François Auguste, Desnoës, Després, Bordillon, Killian.

20 Commission des femelles. Entrée MM. Allard père et Bernay. Inscription: M. Jamin Prosper. Classement MM. Bouvet et Guy. Jurés: MM. François Jules, Charles Boutton, Delaunay, Allard père, Bernay, comte A. de Cambourg, Raoul de la Croix de Beaurepos, Richou Edouard, Simon Mathurin, Chevrier.

3 Commission des outils et instruments d'agriculture. Entrée et classement M. Herault. Inscription: M. Eudeline. Jurés: MM. Brossard de Corbigny, Préaubert, Raynaly père, Raynaly fils, Th. Jubin, Herault, Léonard.

Cette liste arrêtée, M. le Président déclare la séance levée à quatre heures.

NOTICE

SUR LA SOCIÉTÉ DE PROTECTION DES APPRENTIS ET DES ENFANTS EMPLOYĖS DANS LES MANUFACTURES,

Par M. A. CHENUAU, premier vice-président.

MESSIEURS,

L'industrie manufacturière est une création des temps. modernes. Elle n'existait, avec ses grands établissements et ses agglomérations d'ouvriers, ni chez les anciens, ni chez nos ancêtres du moyen âge, et ce fut seulement sous le règne de Louis XIV qu'elle fit son apparition en France. Colbert qui, avant d'être un grand ministre, s'était trouvé mêlé au mouvement industriel de son époque, comprit, avec l'intuition de son génie, les immenses ressources que l'Etat, comme les particuliers, devaient trouver dans le développement des entreprises commerciales. Il fonda les Gobelius, créa de nombreuses manufactures, tant à Paris que dans les principales villes

de France, et donna ainsi aux travaux industriels un essor qui, malgré tous les obstacles, n'a cessé de croître jusqu'à nos jours.

D'après de récentes statistiques, la France compte aujourd'hui quarante mille manufactures, fabriques et usines. Ces établissements emploient un nombre considérable d'ouvriers, surtout dans nos grandes villes, et les enfants protégés par l'association dont j'ai à vous entretenir, Messieurs, ne forment pas assurément la partie la moins intéressante de cette laborieuse popula

tion.

La Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures a été fondée, à Paris, en 1868. Son importance n'a pas tardé à être appréciée, et, par décret en date du 4 juillet de la même année, elle a été reconnue comme établissement d'utilité publique. Elle méritait, en effet, d'être encouragée, car si l'on songe qu'à Paris seulement l'industrie occupe vingt-cinq mille enfants de douze à seize ans, on comprend facilement tout le bien qu'une semblable association est appelée à faire.

Son but, ainsi qu'elle le définit elle-même dans ses statuts, est « d'étendre sur les ateliers où travaillent ces enfants les bienfaits d'une protection efficace, par tous les moyens qui, en respectant la liberté de l'industriel et l'autorité du père de famille, agissent en conformité des lois sur l'apprentissage et sur le travail des enfants dans les manufactures. »

Ainsi, Messieurs, la Société de protection s'appuie principalement sur deux lois, celle relative aux contrats. d'apprentissage, qui détermine d'une façon générale les devoirs des maîtres et des apprentis, et celle concernant le travail des enfants dans les manufactures, qui vient d'être l'objet à l'Assemblée nationale d'une révision nouvelle. Ces lois sont empreintes, l'une et l'autre, de sentiments d'une vive sollicitude pour l'enfance ouvrière, et elles contiennent des dispositions d'une sage prévoyance qu'il serait superflu d'énumérer ici. Mais, malgré son désir d'être utile à l'enfance, le législateur n'a pu intervenir dans ces matières délicates qu'avec une extrême prudence, et à côté des questions d'intérêt général qu'il

a réglées, il en existe d'autres en grand nombre qui, n'intéressant pas l'ordre public, mais seulement les rapports privés entre patrons et ouvriers, ne lui ont pas paru devoir être l'objet d'une réglementation spéciale. Le législateur a laissé aux parties intéressées le soin de les discuter et de les résoudre, d'après les dispositions du droit commun, et il a témoigné ainsi de son respect pour la liberté de l'industrie, reconnue en principe par l'édit de 1776 et proclamée définitivement par l'Assemblée constituante de 1791.

La Société qui nous a envoyé ses statuts s'efforce, Messieurs, de compléter l'œuvre du législateur, en se dévouant aux intérêts de l'enfance laborieuse, et en assurant par tous les moyens possibles son bien-être moral et matériel. Pour atteindre plus sûrement ce but, elle a créé des œuvres annexes, au nombre de sept, qui ont chacune une mission spéciale. Ce sont: 1° l'Euvre de l'assistance judiciaire, qui veille à l'exécution des contrats d'apprentissage, se constitue arbitre des différends qui peuvent naître entre patrons et apprentis, et pourvoit lorsqu'il le faut à la nomination des tuteurs et subrogéstuteurs; 2° l'Euvre de l'assistance paternelle, qui consiste à réunir les patrons d'une même industrie en société, ayant pour but d'assurer aux jeunes apprentis une protection attentive et une éducation en rapport avec leur condition; 3o l'Euvre des accidents de fabrique, qui recherche et signale les moyens propres à prévenir les accidents, toujours plus fréquents pour les apprentis, à raison de leur âge et de leur inexpérience; 4° l'Euvre des bibliothèques d'apprentis, qui recueille et collectionne tous les livres dont la lecture peut concourir à développer les sentiments généreux de l'enfance; 5o l'Euvre de placement des apprentis, qui a pour but de faciliter l'entrée en apprentissage des enfants, et leur fournit au besoin les objets de literie; 6° l'Euvre des institutrices de charité, qui permet aux chefs d'ateliers de faire. donner gratuitement à leurs apprentis l'instruction qui leur manque; 7° l'Euvre du patronage des enfants étrangers, qui remplace la famille auprès des apprentis venus de l'étranger, et qui contribue à répandre au loin l'influence et la réputation de l'industrie française.

Cette courte analyse suffira sans doute, Messieurs, pour vous faire connaître l'organisation de cette société. Les œuvres annexes, qui sont comme de grands comités, ayant chacun leur spécialité, mais se reliant tous à un centre commun, constituent de puissants moyens d'action, et l'on peut comprendre tout le bien qui résulte de l'ensemble de ces efforts. L'initiative personnelle est d'ailleurs mise à profit par l'association, qui recommande à chacun de ses membres d'agir individuellement dans l'intérêt de ses jeunes protégés.

Telle est, Messieurs, cette institution, qui peut être considérée comme l'une des œuvres les plus véritablement philanthropiques de notre époque. Il y a, dans le milieu où elle opère, beaucoup d'infortunes à soulager, de courages à relever et d'orphelins à protéger. Il y a aussi des mutilés à secourir, car l'industrie est comme la guerre, elle a ses victimes. Les membres de l'honorable association s'acquittent de cette tâche multiple avec un dévouement digne des plus grands éloges, et ils seraient heureux, Messieurs, si, en applaudissant à leurs travaux, votre Société se décidait à prendre part à leur mission de bienfaisance.

RAPPORT

SUR L'OUVRAGE DE M. PLANCHON TRAITANT DU PHYLLOXERA ET DES CÉPAGES AMÉRICAINS,

Par M. le docteur HOUDBINE, deuxième vice-président.

MESSIEURS,

M. Planchon, correspondant de l'Institut et membre de la Société centrale d'agriculture de l'Hérault, vient de faire paraître sous le titre : Les vignes Américaines, leur

culture, leur résistance au phylloxera et leur avenir en Europe, le résultat des études sur le phylloxera et les vignes américaines, faites par lui, en Amérique, en 1873, sous les auspices de la Société dont il est membre et avec le concours de M. le Ministre de l'agriculture. Permetteznous de vous donner une courte analyse de cet intéressant ouvrage.

Arrivé à New-York, le 29 août, il a successivement visité dans les provinces du New-Jersey, du district fédéral, de la Caroline du Nord, du Maryland, de l'Ohio, du Missouri et du Massachusetts, les collections des principaux amateurs, les collections départementales, les grands vignobles et enfin les vignes à l'état sauvage. Ces visites faites avec l'attention que donne à tous ses travaux le savant M. Planchon, lui ont démontré que le phylloxera existe sur toutes les vignes, dans cette partie de l'Amérique qui est comprise entre l'Océan atlantique et les Montagnes-Rocheuses. Partout il a constaté en plus ou moins grande quantité la présence de l'insecte et sur les racines et sur les feuilles.

Les galles phylloxériques des feuilles lui ont paru moins fréquentes qu'on ne le suppose généralement, il n'en a pu voir qu'un nombre assez restreint. Elles sont rares sur les labrusca et les æstivalis, et plus fréquentes sur les cordifolia et leurs dérivés; elles apparaissent d'une manière tout à fait irrégulière, tantôt dans une contrée, tantôt dans une autre. Elles se rencontrent quelquefois sur les feuilles, sans qu'on puisse constater la présence de l'insecte sur les racines de la plante, et réciproquement.

Le phylloxera des vignes d'Amérique est pour M. Planchon identiquement le même insecte que le phylloxera des vignes d'Europe, seulement il n'y prend pas le même développement numérique.

Les vignes européennes transplantées en Amérique ne résistent guère à la succion de l'insecte que trois ou quatre années. Les vignes américaines, au contraire, résistent avec plus ou moins d'énergie, suivant la variété à laquelle elles appartiennent; ce que nous dirons plus loin.

Il a constaté la présence d'un nouveau cryptogame,

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