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Terrien donne lui aussi un quartier de vigne. Une femme Alcinde et sa sœur Hermengarde, donnent un arpent de vigne à Bonnezeaux, Geoffroy le Pêcheur donne trois quartiers de vigne et tous ses biens; Algarth et Guillaume son fils, un quartier de vigne à Fesle; Hermanburge vend aux moines un quartier de vigne; ses enfants ayant voulu se retirer, il s'ensuit un procès entre les enfants et les moines qui se termina par une indemnité de trois sols, que les héritiers acceptèrent. Morin clerc, donne un quartier et obole de vigne à Fesle. Angelbert, un quartier à Fesle également, et les moines en achètent un quartier à Garnier fils de Golsin. Ces dons furent faits à Saint-Jean de Thouarcé pendant l'administration du moine Foulques.

1080. Du temps de l'abbé Guillaume, un chevalier nommé Hugues Kamplin, mourant au château de Chaumont, donna toute la coutume d'un arpent de terre en vigne.

A la fin du XIe siècle, Isambert seigneur de Thouarcé, partant pour Rome, confirme à l'abbaye de Saint-Florent la donation desdites vignes qui sont dans son fief.

1118. Raoul de l'Hommeau donna la coutume d'une mesure de terre et de dix quartiers de vigne pour l'amour de Dieu, la sépulture de sa femme Mélisande et de tous ses parents. (Cartulaire de Saint-Florent.)

Un nommé Mambert, sentant sa fin prochaine, appela près de lui un moine de Saint-Florent de l'église SaintJean de Thouarcé, et fit avec lui un arrangement de un quartier de vigne. Hugues de Faye, donna la dîme d'un demi-arpent de vigne à Fontaine. (Cartulaire de SaintFlorent.)

1126. Valette de la Lande donne ce que sa femme chrétienne avait déjà donné savoir : la dîme d'un quartier de vigne dans le fief de Pierre Raisonar, au lieu nommé Costa Fauvolea, ajoutant à ce don ce qu'il pouvait posséder en un quartier de vigne situé près du premier, mais dans le fief de Haton. Cet acte fut passé dans le cloître avant l'heure du dîner et le don fut déposé sur l'autel de Saint-Jean, avec un bâton qui en indiquait la longueur. Après quoi le dit Valette reçut du prieur Renaud 10 deniers et un plein baril de vin.

1400. Le marquis de Thouarcé recevait du nouveau boucher un demi-septier de vin et quatre gâteaux; le lieutenant criminel un demi-septier de vin, quatre gâteaux, un chapon et soixante livres de viande. (Histoire des corporations d'Angers; Bulletin historique de l'Anjou, de M. de Soland.)

1490, 1er janvier. Thomas de Daillon écuyer, seigneur des Noyers à Menar et de Beligné, concède à Guillaume Martin demeurant au village près Beauregard, une pièce de terre et de gatz contenant six sptrées près de Beligné, en face du clos du seigneur de Thouarcé, pour le quart des fruits venant chacun an au lieu dit de Beligné et au pressoir de mondit seigneur où il fera le vin, avec quatre deniers de cens qu'il sera tenu de payer chacun an, avec chaque quartier de vigne.

A Jean Filion des Rondières, une pièce de terre pour qu'il la plante en vigne, et qui sera exploitée par le gué des Malades. De même et à même condition à Nicolas Bidet, deux quartiers; à Jean Charbonneau deux quartiers également.

Le 3 janvier, à Colas Renou six quartiers; à Etienne Joulain trois quartiers; à Jean Tessier, trois quartiers.

Le 15 janvier, à Jean Bestier quatre quartiers situés à Choiscau; à Simon Touchet un quartier à Beligné; à Jean Benion du Punch deux quartiers.

1492, 21 novembre, à Aubin le Poitevin un quartier; à Jean Brasfort deux quartiers à Chef-le-Loup.

1023. Pouvoir donné par Bouchard de l'Isle, seigneur de Thouarcé, aux propriétaires et habitants, de chasser et de pêcher moyennant paiement, sur les vignes de la paroisse de Faye et sur les vignes de la paroisse de Thouarcé. (Archives d'Anjou, par P. Marchegay.)

Voilà pour les vignobles du Layon les documents que j'ai pu recueillir. Je vais essayer d'établir également l'ancienneté des vignobles du reste de l'arrondissement d'Angers.

En 970, la comtesse Adèle, l'une des fondatrices de l'abbaye de Saint-Aubin, donna à ce monastère cinq arpents de vigne. (Histoire d'Anjou, de Barthélemy Roger.)

En 1028, Foulques Nerra comte d'Anjou, ordonne qu'il

y aura à l'abbaye de Notre-Dame-du-Ronceray d'Angers, quatre prêtres pour servir Dieu et les religieuses jour et nuit, il donne à chacun de ces prêtres des vignes et à l'abbaye quarante arpents de vigne. (Histoire d'Anjou, de Barthélemy Roger.)

1032. Le même comte donne des vignes et quelques fiefs ceusifs à l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers. (Histoire d'Anjou, de Barthélemy Roger.)

1052. Geoffroy Martel fonde une collégiale à la chapelle Sainte-Geneviève du château d'Angers; il donne à cette fondation les vignes de Bouchemaine. (Histoire d'Anjou, de Barthélemy Roger.)

1136. Geoffroy le Bel comte d'Anjou, confirme au monastère de Saint-Nicolas les droits seigneuriaux sur les vignes qui avaient été abandonnés par ses prédécesseurs. (Archives d'Anjou, par P. Marchegay.)

A la fin du XIe siècle, Raoul seigneur de Fougères, donna au monastère de Savigny en Normandie, deux vignes qu'il avait en Anjou. (P. Marchegay.)

1224. Plusieurs titres mentionnent les vignobles de Pierre Lise et d'Escharbot. (P. Marchegay.)

1227. Les moines de Savigny, à la suite d'un long procès, sont condamnés à payer aux chanoines de SaintLaud à titre de dîmes, sept tonnes du meilleur vin récolté dans les vignes du Chêne-Couvert et de la Marmitière en Saint-Barthélemy-des-Landes. (P. Marchegay.)

1258. Il était défendu aux moines du couvent du mont Saint-Michel de mêler de l'eau au vin d'Anjou, à cause de l'âpreté du climat et du site du monastère. (Léopold Delisle.)

Le 29 octobre 1269 à Angers. Cession judiciaire à Bernard de Montselve, du domaine de la Formière en SaintBarthélemy. Composé savoir: de cinq arpents de vignes, pressoirs, herbages, maison d'habitation, etc. (P. Marchegay, article de la Revue d'Anjou, tome II, 1853.)

1309. Un titre établit l'existence de vignes situées à la Corbière, paroisse de Saint-Sylvain. (P. Marchegay, Titres de l'abbaye de Savigny.)

1316, 14 février. Donation à l'hôpital d'Angers, par Jean don Bois évêque de Dol, d'un quartier de vigne

à Pesménie, sur les vignes du Haut-Pressoir près d'Angers.

26 mars. Dans la déclaration des biens acquis en Anjou par Jean évêque de Vannes, on trouve six quartiers de vigne à la Saulaie, près le chemin du port Thibaut. (P. Marchegay.)

1321. Charles de Valois comte d'Anjou, permet aux habitants d'Angers d'aller à la chasse. Ceux qui ont des vignes paieront 16 deniers de dîme. (Barthélemy Roger.)

1408. Dans un acte de fondation en faveur de l'université d'Angers, on mentionne un clos de vigne. (Recherches historiques, Bodin.)

1445. Le roi Charles VI, confirme les statuts de la corporation des crieurs de vin à Angers. (Bulletin historique et monumental de l'Anjou, par A. de Soland.)

Je crois avoir donné des preuves nombreuses et suffisantes de l'existence des vignes dans l'Anjou, et particulièrement dans le canton de Thouarcé, j'abandonnerai les cartulaires et les chartes des abbayes que nos archives recueillent et conservent précieusement, pour chercher dans nos vieux historiens: Barthélemy Roger, Bourdigné et tant d'autres, ce qu'ils disent de nos vins. Bourdigné, dans ses Chroniques d'Anjou et du Maine, pour apprécier nos vins, emprunte à Pline les épithètes qu'il emploie pour définir la qualité des vins; ils sont, dit Bourdigné, fortia, formosa, fragrantia, frigida, frisca.

Au xi siècle, 1153, par l'avénement de la maison de Plantagenet au trône d'Angleterre, l'Anjou est réuni à la Guyenne, ses vins ainsi que ceux de Bordeaux sont échangés avec l'Angleterre; le premier acte qui relate l'importation des vins d'Anjou en Angleterre est daté de 1154.

Jean sans Terre, la première année de son règne, 1199, fixe par un édit le prix des vins d'Anjou à vingt-quatre sous sterling par tonneau.

En 1246, sous le règne de Henry III, on trouve sur les comptes du chancelier de l'Echiquier, une somme de 404 livres pour 404 tonneaux de vins de Gascogne et d'Anjou, et une autre somme de 1846 livres pour l'achat de 901 tonneaux de vins de Gascogne et d'Anjou. (Traité des vins

du Médoc, par W. Franck. - Ensuite M. Guillory aîné.) La chambre des comptes du roi René à Angers, adresse en 1450 un mémoire à l'appui des plaintes que le duc d'Anjou adressait au roi Charles VII pour la réduction et la suppression des impôts qui frappaient dès cette époque, les vins de nos pays. (Archives d'Anjou, par P. Marchegay.)

Olivier de Serres, dans son Théâtre de l'Agriculture, appréciant les vins de France, classe les vins d'Anjou parmi les vins « précieux et délicats ».

Jacques Cohorry place nos vins parmi les meilleurs de France.

Pierre Gauthier de Roanne, médecin en 1668, parle de tous les vins en réputation, ceux de l'Anjou y figurent à côté des vins de Bourgogne, de Gascogne et de Champagne.

M. Guillory aîné cite du poète Ronsard deux vers dans lesquels il chante nos vins :

« Comme on voit en ce temps aux tonneaux angevins

<< Bouillir en écumant la jeunesse des vins. >>

Joachim du Bellay dans ses Jeux rustiques, célèbre en vers charmants les vœux d'un vigneron Angevin consacrant sa vigne à Bacchus, il dit en finissant :

« Et que mon Anjou foisonne

<< Partout en vigne aussi bonne. »

La compagnie des Indes-Orientales obtint le 18 novembre 1676, un arrêté du Conseil du roi qui déchargeait des droits de cloison, les vins et les eaux-de-vie embarqués sur la Loire pour sortir de la province d'Anjou. (Priviléges de la ville d'Angers.)

Les Hollandais avec leurs grands bateaux, remontaient la Loire jusqu'aux Ponts-de-Cé. Là, ils chargeaient nos vins du Layon; ceux de Saumur venaient par eau. Un bureau nommé Embargo fut construit dans Saint-Aubin près le pont au bas duquel se trouvaient de vastes pontons servant d'embarcadère. (A. de Soland, Bulletin historique et monumental de l'Anjou.)

En 1737, la Compagnie houillère de Saint-GeorgesChâtelaison avait obtenu de canaliser le Layon pour faci

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