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comme rendement moyen des vignobles angevins, 600,000 hectolitres, qui pour l'arrondissement d'Angers, donnent un rendement moyen de 200,000 hectolitres, produisant en argent 6,000,000 de francs.

D'après mes renseignements personnels, j'estime qu'aujourd'hui dans le département de Maine-et-Loire, il y a 40,000 hectares de vigne. Ce chiffre n'est pas exagéré. Que dans l'arrondissement d'Angers, le vignoble est de 16,000 hectares, c'est l'arrondissement où depuis quinze ans la progression est toujours ascendante. Mais il est à remarquer que dans les 16,000 hectares qui constituent actuellement le vignoble, c'est surtout la plantation des cépages rouges qui domine. Dans notre arrondissement le plant de pineau blanc, n'entre que pour un quart dans les plantations nouvelles.

La statistique officielle des contributions indirectes porte le produit vinicole du département de Maine-et-Loire à 1,163,371 hectolitres (1875). Sur ce chiffre considérable, l'arrondissement d'Angers en a fourni à lui seul 464,000, un peu plus que le département tout entier en 1841; si nous continuons d'estimer 30 francs l'hectolitre de vin, parce qu'il faut tenir compte des produits abondants donnés par les gros plants recherchés par les champagnisateurs, nous arrivons, pour l'arrondissement d'Angers, à un total argent de 13,800,110 francs, et pour le département tout entier, à un produit total de 34,900,000 francs pour l'année 1875. Mais il convient d'ajouter au produit de la vigne dans l'arrondissement d'Angers, environ 500,000 crossettes ou plants racinés qui tous les ans sont expédiés soit par les horticulteurs, soit par les marchands spéciaux de plants de vigne; en estimant à 30 francs le mille de plants l'un dans l'autre, nous arrivons à une plus-value de 15,000 francs qu'il faut ajouter à 13,800,000 francs, ce qui fait au total 13,815,000 francs que la vigne aura donnés à la population vigneronne en 1875 dans l'arrondissement d'Angers.

Il est facile de voir, d'après ces chiffres, que la production viticole jette non-seulement dans le département, mais particulièrement dans l'arrondissement d'Angers, des sommes considérables, que cette branche de l'agri

culture est certainement une de celles qui contribuent le plus à l'accroissement de la richesse de notre pays. J'aurais désiré me procurer des chiffres sur l'exportation de nos vins, mais je n'ai pu obtenir de renseignements précis. Cependant il est à remarquer que malgré l'augmentation de la production qui certainement a doublé depuis quinze ans, le prix de nos vins continue sa progression ascendante. La cause, à mon point de vue, doit en être attribuée, à cette nouvelle industrie, qui est venue s'implanter dans notre pays, c'est-à-dire la fabrication des vins champagnisés. Il y a quinze ans la champagnisation en Anjou, était une sorte de monopole qui se trouvait circonscrite entre deux ou trois maisons; aujourd'hui, tout autour de Saumur, jusqu'à Gennes, dont les admirables carrières de tuffeau, se prêtent si bien à cette curieuse et lucrative fabrication, rayonnent de nombreuses et importantes maisons de champagnisation, qui contribuent puissamment en répandant nos vins travaillés, à augmenter la richesse de notre pays.

CHAPITRE VIII.

Indication de quelques-uns des niveaux au-dessus de la mer des principaux vignobles de l'arrondissement d'Angers.

Je terminerai ce travail d'essai de culture dans l'arrondissement d'Angers par l'indication du niveau des différents coteaux vignobles des rives de la Loire et du Layon au-dessus du niveau de la mer.

J'ai pensé que l'indication de ces points présenterait un certain intérêt pour les viticulteurs. Je regrette de n'avoir pu en grouper un plus grand nombre; les cartes de l'état-major laissant beaucoup à désirer à ce point de vue là, entre autres lacunes importantes à signaler je me bornerai à celle-ci : le niveau de la butte de Gohier n'est pas indiqué.

1o Bassin de la Loire Bouchemaine, 53m au-dessus de la

mer; Savennières, 43m; La Possonnière, 57; SaintGeorges-sur-Loire, 51m; Rochefort-sur-Loire, 84m; SaintAubin-de-Luigné, 104TM; Denée, 80m; Mûrs, 67; Mozė, 68TM; Erigné (les clos), 67m; Saint-Melaine, 64.

2o Bassin du Layon: Beaulieu, 98; Le Breil de Beaulieu, 94; la Saillanderie de Beaulieu, 80"; Faye, 97"; (Montbenault, 98m; La Varanne, 75; Chanzé, 89; clos de Faye). Rablay, 65m (Mirebeau, 63m; la Douve, 65m; clos de Rablay), Chanzeaux, clos de la Chauvellière, 66"; Thouarcé, clos de Beauregard, 97m; La Montagne, 89TM terroir de Bonnezeaux. Le Champ, 67; Chavagnes-lesEaux, 82; Les Gauliers (près le château de Fesle), 102m; les Visonnières, 82m.

Angers, le 26 février 1876.

LETTRES

DE M. PULLIAT, SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE VITICULTURE DE LYON, ET DE M. BOUCHARD,

A propos du cépage l'Alcantino de Florence.

A Monsieur Pulliat, secrétaire de la Société de viticulture de Lyon.

Monsieur,

Angers, le 10 janvier 1876.

Dans le numéro 24 du Cultivateur de la région lyonnaise, seconde quinzaine de décembre 1875, vous répondez à un article de M. Delépine aîné, secrétaire de la Société Industrielle et Agricole d'Angers; article inséré sous le titre de Revue horticole, dans le bulletin de la Société.

J'ai le regret, monsieur, de vous annoncer que M. Delépine aîné, est mort enlevé bien jeune encore par une ter

rible maladie. Delépine se proposait de vous signaler les erreurs qu'il croyait rencontrer dans votre synonymie. Il est regrettable que Delépine ait été arrêté par la mort dans son intention, car il eût fractionné ces observations; cela aurait valu aux amateurs de vignes de notre pays d'Anjou une série de lettres aussi pleines d'enseignements que celle que vous adressez à ce sujet à M. le Rédacteur en chef du Cultivateur. Notez, monsieur, que c'est avec intention que j'ai dit que les amateurs de vigne auraient trouvé dans vos lettres une source précieuse d'instruction, écartant de ma plume la qualification d'ampélographe que beaucoup de braves gens s'attribuent trop facilement.

Pour être ampélographe, il faut, à mon sens, non-seulement être viticulteur, mais encore connaître à fond sa physiologie végétale, et surtout posséder une grande qualité, être observateur. Eh bien! cela ne se trouve pas chez tout le monde.

Bref, Monsieur, vice-secrétaire de la Société Industrielle d'Angers, appelé à faire la revue des publications qui arrivent à notre Société, j'ai lu avec un bien grand intérêt votre lettre à M. Duplat, où vous réfutez l'argumentation de notre regretté collègue Delépine.

J'aime beaucoup l'étude des vignes; je ne saurais pas déterminer un cépage, mais j'ai le plus grand désir d'apprendre à le faire; un peu curieux par caractère, j'ai voulu savoir qui, de vous ou de mon collègue, pouvait avoir raison et je viens vous exposer ce que j'ai trouvé.

En 1835, M. de Candolle père, directeur du Jardin botanique de Genève, offrit sa collection de vigne à M. Millet, président, à cette époque, de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers; M. Millet fit planter l'envoi de M. de Candolle dans le Jardin fruitier de notre ville. La collection fut augmentée des dons qui furent faits soit par M. Vibert d'Angers, soit par M. le comte Odard. En 1838, le Comice horticole d'Angers fut fondé sous les auspices de la Société d'Agriculture. Dans un premier rapport sur les vignes de la Société, en date de 1840, je vois figurer la Douce noire de la Savoie. En 1846, l'Alcantino de Florence apparaît pour la première fois, classé dans les raisins de table et mùrissant en août.

mer; Savennières, 43m; La Possonnière, 57; SaintGeorges-sur-Loire, 51m; Rochefort-sur-Loire, 84"; SaintAubin-de-Luigné, 104m; Denée, 80m; Mùrs, 67"; Mozé, 68"; Erigné (les clos), 67m; Saint-Melaine, 64".

2° Bassin du Layon: Beaulieu, 98; Le Breil de Beaulieu, 94; la Saillanderie de Beaulieu, 80"; Faye, 97TM; (Montbenault, 98m; La Varanne, 75; Chanzé, 89m; clos de Faye). Rablay, 65" (Mirebeau, 63; la Douve, 65m; clos de Rablay), Chanzeaux, clos de la Chauvellière, 66"; Thouarcé, clos de Beauregard, 97"; La Montagne, 89m terroir de Bonnezeaux. Le Champ, 67; Chavagnes-lesEaux, 82m; Les Gauliers (près le château de Fesle), 102TM; les Visonnières, 82m.

Angers, le 26 février 1876.

LETTRES

DE M. PULLIAT, SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE VITICULTURE DE LYON, ET DE M. BOUCHARD,

A propos du cépage l'Alcantino de Florence.

A Monsieur Pulliat, secrétaire de la Société de viticulture de Lyon.

Monsieur,

Angers, le 10 janvier 1876.

Dans le numéro 24 du Cultivateur de la région lyonnaise, seconde quinzaine de décembre 1875, vous répondez à un article de M. Delépine aîné, secrétaire de la Société Industrielle et Agricole d'Angers; article inséré sous le titre de Revue horticole, dans le bulletin de la Société.

J'ai le regret, monsieur, de vous annoncer que M. Delépine aîné, est mort enlevé bien jeune encore par une ter

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