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EMILE NAU" 3

fussent placés dans les couvents, pour y être instruits dans les lettres et élevés dans les lumières et la pratique de la foi. Le jeune Henri, descendant d'un cacique du Baoruco, qui avait péri dans le massacre du Xaragua, sauvé lui-même miraculeusement de ce désastre, fut recueilli dans le couvent des Dominicains à Santo-Domingo. Il y fut baptisé et y apprit bien tout ce qu'on lui enseignait. Il y étudia le latin, et s'y distingua surtout par sa ferveur de dévotion. Une pareille éducation le préparait au commandement suprême d'un peuple, le rendait apte à réformer ses mœurs et sa civilisation ; elle ne le façonnait pas assurément pour l'esclavage. Cependant, dans un moment de disette d'esclaves, et dans la manie et le désordre d'asservir, on alla jusque dans les couvents arracher de jeunes indiens qui, comme Henri, avaient été jusque-là dérobés au joug des maîtres. Henri fut compris dans un lot d'esclaves donné à un colon qui, peu après, mourut en laissant tous ses biens à un fils du nom de Valençuela. Henri avait réussi à se faire chérir de son premier maître, en sorte que, dans les premiers moments de son esclavage, il ne sentit pas toute l'horreur du changement de sa condition. Mais il en fut bien différemment avec son nouveau maitre. Celui-ci le prit cn haine et le traita plus durement qu'aucun de ses autres esclaves. Les travaux les plus rudes et les plus avilissants étaient son lot. Il n'y avait pas d'humiliations dont on ne l'abreuvât, pas de mauvais traitements qu'on ne lui infligeât. Valencuela, pour combler la mesure de ses vexations, tenta ouvertement d'outrager sa femme, une belle, jeune et douce indienne. Alors Henri, poussé à bout, entreprit des démarches qui aggravèrent sa position. Il porta plainte contre son maître au lieutenant du roi, à Saint-Jean. Cet officier l'écouta à peine et ne lui fit aucune réponse ; il s'inquiéta fort peu d'intervenir entre un maitre et

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