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deux poisse de beurre sur l'abbaye de la Capelle et el vuidas ke siet entre Montoire et la Cauchoise et là entre deux ne puis jou ne mi oir ne nus faire nul autre vuindas et en tous les biens devant ditz et les appartenances doibt il et li oir avoir et tenir irétaulement aussy frenkement et aussy justichiaulement que jou Ernous cuens de Guisnes devants dicts les tenoit en touttes choses.

Je laisse le reste pour ne servir de rien à ce sujet et est trop long mettre en escript.

Il ne se trouve aucuns enfans de ce Baudouin seigneur de Sangate et d'Isabeau d'Anequin son épouse et un nommé Robert de Guisnes succéda à la seigneurie de Sangate qui eut un fils duquel le nom ne se dit point et est décédé en bas âge. Mais après Robert l'on trouve un Baudouin lequel céda et donna sa terre et chasteau de Sangate pour la rançon du Roy Jean lequel fut détenu quelques mois prisonnier dans le chasteau de Calais attendant sa délivrance. Les Seigneurs de Cologne, Vualle, Oye, Hames et autres de ce pays eurent commandement d'obéir et aussy céder leur hommage et seigneurie au Roy d'Angleterre pour la mesme cause. Il se lit que nostre Baudouin eut sept cens livrés de terre pour luy et ses successeurs à prendre sur la récepte d'Amiens ainsy que ce titre • porte:

Johannes Dei gratia francorum Rex notum facimus universis tam presentibus quam futuris cum dilectus et fidelis noster Balduinus de Sangata, miles, tanquam verus fidelis et obediens et jussibus nostris liberaliter et benigne acquiescens totoque corde suo redemptionem nostram. Cupiens et assertans pro ut per facti experientiam nobis innotuit castrum suum atque totam terram suam seu hereditarium suum Sangatice cum omnibus juribus et pertinentiis suis carissimo fratri nostro Regi Angliæ in tractatu pacis nuper inter nos et ipsum facte promissis in manibus nostris dimiserit totaliter et expresse, etc. Notum facimus quod nos præmissa ad memoriam reducentes etc... prefato militi dedimus et concessimus, damusque et concedimus per presentes de gratia speciali autoritate regia atque certa scientia pro se et suis hæredibus vel ab ipso causam habentibus sui habituris quinquentas libratas terræ annui et perpetui redditus habendas et percipiendas in antea quolibet armo in et super receptam Ambianensem etc.. Actum apud Hedinium anno Domini 1360 Mense novembri.

Je remarque encore quelques Seigneurs lesquels quoique ce pays fust Anglois ont porté et maintenu le nom de Sangate et se sont habituez en Flandre avec les ducs de Bourgogne. Sangate fut anglois jusqu'à ce que le duc de Bourgogne, Philipe siégea Calais l'année 1436 ou d'abord il gagna Oye et y fit pendre cinquante quatre anglois qui y estoient en garnison, Merk se rendit par force, Balinghem fut pris par rendition que ceux du fort firent aux Picards. Le chasteau de Sangate suivant ceux de Balinghem se rendit vie et bagages sauves à Robert de Saveuze qui y envoya plusieurs Boulonnois en garnison. Ceste liberté françoise fut de peu de durée, car le Bourguignon levant le siège les Boulenois mirent le feu dedans Balinghen et Sangate et se sauvèrent avec le gros de l'armée. C'est assez qu'on dit que les guerres ont ruiné tout ce pays et que la ville de Sangate a été bouleversée par les Anglois qui ne vouloient avoir une ville s'y voisine et du costé de la France, il restoit une bourgade sur le mont vers Saint Martin auquel y avoit des rues et marché comme dans une grosse ville et de ceci il n'y a point 90 ans comme je l'ay entendu de mes plus anciens paroissiens desquels les pères estoient anglois et avoient resté à Sangate quand Calais fut repris l'an 1557 et m'ont assuré que dans ce bourg de Sangate, il y avoit des riches boutiques de drapperie et toute sorte de marchandise et qu'on y tenoit le marché une fois la semaine, mais pendant que les anglois eurent Boulogne les courses et ravages que venoient faire nos françois en ce pays ont entièrement ruiné le bourg et ne nous reste que nostre vilage en l'estat que vous le voyez qui estoit anciennement la demeure et retraite des pescheurs qui fournissoient le poisson à ceux de la ville et du bourg en hault sur le mont Saint Martin.

Cecy suffira pour dire adieu à nostre patrie.

G. TISON.

Le Camp sous Calais

et l'artillerie de la Place en 1756.

22/2

La Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris, fondée par le Mis de Paulmy, possède ses notes et papiers, particulièrement intéressants pour la période 1751-1758, alors que ce dernier était Ministre de la Guerre.

D'une inspection militaire faite sur les côtes de la Manche et de la Mer du Nord en 1754, il rapporta des documents nombreux dont plusieurs concernent Calais.

C'est d'abord le plan du camp commandé par le Prince de Croy (1756).

Il était occupé par trois brigades d'infanterie (Bourbonnais-Aquitaine-Bulkelay) et une brigade de dragons cantonnée aux Pierrettes.

Des postes gardaient les points importants: le pont de St-Pierre, le fort Nieulay, l'écluse d'Asfeld, et la redoute de Laubanie.

Ce camp renfermait même un café et une salle de théâtre (1).

L'artillerie de la place à cette époque était très forte: elle ne comprenait pas moins de 114 bouches à feu ainsi réparties : Douze canons de 33 (calibre 16 cm)

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Quartorze mortiers de 12 (32 cm, 4) et de 8 (21 cm,6).

Quatre pierriers

Un obusier.

(1) Ils étaient situés sur le chemin de St-Pierre (Bard La Fayette) presqu'au théâtre actuel.

Ces pièces étaient approvisionnées de 85.000 boulets et 5.000 bombes. Les magasins renfermaient en plus 40.000 grenades, 600.000 livres de poudre et 285.000 livres de plomb.

En outre uri-parc de siège comprenait 20 canons avec leurs avant-trains, 22 chariots, 40 charrettes, 8 mortiers, 20.000 boulets et 4.000 bombes, 475.000 livres de poudre et deux grilles à rougir les boulets.

Calais était, comme l'on voit, une place de guerre de premier ordre, surtout depuis le démantèlement de Dunkerque, exigé par le traité d'Utrecht.

Son gouverneur, le duc de Charost, touchait alors des appointements se montant à 25.800 livres.

Le troisième document se rapportant à Calais est un petit mémoire sur la Grande Citerne construite en 1691.

Elle est alimentée par l'eau qui tombe sur les toits de l'église Notre-Dame, soit sur une surface de 501 toises carrés qui donnent, année moyenne, 3.570 muids d'eau (956.760 litres.)

Les robinets sont placés à l'intérieur à 12 pieds de haut; lorsque l'eau atteint ce niveau, la contenance est de 4.320 muids (1.157.760 litres). La consommation est d'environ 120 muids par semaine; elle est réservée à la garnison; l'ouverture des pompes a lieu tous les matins de 8 h. à 9 h. et est surveillée par un sous-officier.

La grande citerne fut nettoyée et réparée en 1754.

H. LEMOINE.

Le Propriétaire-Gérant, G. Tison.

Calais Imprimerie des Orphelins

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L'article 10 de la loi du 28 Juin 1833 porte qu'indépendemment de l'école primaire élémentaire que toute commune. est obligée d'entretenir, « les communes chefs-lieux de département et celles dont la population excède 6000 âmes doivent avoir une école primaire supérieure.

La ville de Saint-Pierre se trouvant placée dans les circonstances prévues par la loi, (en 1833, elle comptait 6802 habitants), le Recteur de l'Académie de Douai appelle l'attention du Maire sur l'exécution la plus prompte possible de ces dispositions légistatives :

L'Instruction primaire supérieure suppose toujours l'instruction primaire élémentaire; nul élève ne peut y être admis qu'il n'ait subi un examen destiné à constater qu'il a les connaissances que suppose une fréquentation suffisante de l'école primaire élémentaire.

Les cours d'instruction primaire supérieure s'étendront sur le complément de l'arithmétique, c'est-à-dire l'étude des proportions, les éléments de la géométrie et les applications de cette science au dessin linéaire et à l'arpentage; des notions élémentaires de physique et d'histoire naturelle, particulièrement dans les parties de ces deux sciences appli

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