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Sixième Année

No 42

Mai-Juin 1924

Société Historique du Galaisis

BULLETIN

Etat militaire de Calais

Majors, Aides Majors, Sous-Aides Majors, Capitaines des Portes.

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Majors:

Le major de la garnison prenait rang après le gouverneur, le commandant et le lieutenant de Roi. Les titulaires du majorat provenaient des régiments en activité; ils étaient nommés par brevet royal pour trois ans, leur commission était renouvelable. Un règlement royal du 20 janvier 1662, leur accordait la jouissance de 20 mesures de terrains communaux. Les passeports des voyageurs s'embarquant pour l'Angleterre sont soumis gratuitement à leur visa ; le major commande la garnison en l'absence du gouverneur et du commandant, il a droit au logement en nature, sans indemnité, il n'a aucune juridiction de police sur les bourgeois qui relèvent directement de l'échevinage, il ne peut s'opposer à l'entrée des marchandises dans le port (1).

Un autre règlement du 27 juin 1687 rendu par l'Intendant Chauvelin vient modifier les droits de vicomté c'est-à-dire les droits dus par les vaisseaux étrangers et bâteaux pêcheurs aux officiers de l'Etat-major de la ville.

(1) Archives Communales de Calais Série A. A. 3.

Le major jouira des prérogatives suivantes: 1 un droit de treize sous par toute personne s'embarquant à Calais pour les pays étrangers, les bourgeois et les habitants de Calais sont exempts de cette redevance; 2o un droit de six pots de vin par vaisseau chargé de vin; 3° une indemnité rétributive du droit de pontage, droit consistant pour le major en la fourniture des planches pour le chargement et le déchargement des vaisseaux, cette indemnité est fixée à 20 sous par vaisseau en dessous de 50 tonneaux et 40 sous, pour les vaisseaux d'un tonnage supérieur; 4o une redevance d'une buche et d'un fagot par charretée de bois et une tourbe par cent, à l'entrée de ces combustibles servant au chauffage des corps de garde.

Les lettres de commission signées par le Roi définissent les pouvoirs militaires du major : « pour que vous commandiez à Calais, disent-elles, en l'absence du gouverneur ou commandant, tant aux habitants qu'aux gens de guerre qui y sont ou y seront ci-après en garnison et leur ordonniez ce qu'ils auront à faire pour notre service. Que vous fassiez vivre les habitants en bonne union et concorde les uns avec les autres et lesdits gens de guerre en bonne discipline et police suivant notre règlement et ordonnance militaire. Que vous fassiez sûrement châtier ceux qui oseront y contrevenir, que vous veillez à la garde et sûreté dudit Calais et que vous fassiez généralement pour sa conservation tout ce que vous estimerez nécessaire et à propos sous l'autorité du gouverneur ou commandant » (1). Ces brevets sont toujours enregistrés au greffe de l'Hôtel de ville.

La liste des majors a été établie par Bernard, nous pouvons la compléter et la rectifier à l'aide de quelques notes.

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1557-1594. Nicolas de Courbot. Noble homme Nicolas de Courbot, écuyer, sieur du Virval fut un des premiers fondateurs de la colonie calaisienne après la reprise de la ville aux Anglais. Il reçut dans le partage des terres le fief du Virval que ses descendants conservèrent de longues années. Il occupa la charge de major de 1559 à 1596 et reprit

(1) Archives communales de Calais. A. A. 8.

son poste pendant quelques semaines en 1598 après l'occupation espagnole.

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1598-1599. Jean Fouquet.

1599-1603. Fabien Des Fossés fut nommé major de la place en 1599. Il dut ce poste à la galanterie d'Henri IV. Le Roi élant à Rennes avait fixé le jour de son départ à un certain vendredi et l'avait ensuite contremandé. Le motif de ce retard fut vite découvert. Au moment de sortir de la ville, le Vert Galant aperçut la femme de cet officier, s'enflamma, lui fit la cour et envoya Des Fossés à Calais pour calmer sa sensibilité (1).

....-1625..

René Bazin, sieur de Mezellers qui démissionna en 1625.

1625-1628. François de Lastre, sieur de Bouchereau qualifié de «noble homme », nommé par brevet royal du 28 août 1625.

1662-1664. Antoine Le Frichot des Friches, chevalier seigneur de Clodoré, capitaine. Il épousa Marie le Wistre en 1663 et fut pourvu en 1670 du gouvernement de la Martinique et de la charge de président au Conseil souverain de cette île (2).

1664-[1667]. - Gilles Robert de Bray, lieutenant au régiment de Piémont est appelé à prendre la charge de major de la ville par résignation que lui en a faite le sieur de Clodoré. Son brevet royal porte la date du 28 août 1664 (3).

1678-1682.- Armand de Saint-Lo, sieur de Brigny qui était capitaine des portes lui succéda en 1678. Il fut destitué en 1682 en même temps que son aide-major pour faute grave dans le service. Rentré en grâce il eut un poste semblable à Aire où il mourut en 1694.

(1) Lefebvre. Histoire de Calais. Tome II p. 449.

(2) Ses lettres de provision sont mentionnées par le P. Du Tertre dans son histoire des Antilles.

(3) Archives communales de Calais. B. B. 32. Il faut l'identifier avec celui que Lefebvre appelle Gilles de Cray

1683-1689.

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René Joffre, capitaine-commandant un bataillon de. Navarre eut la charge de major par commission du Roi du 27 février 1683 (1). Il est mort en 1689.

1689-1690.

Claude de Busevant qui était major à Bonn en Allemagne fut appelé à le remplacer. Il reçut son brevet le 1er novembre 1689 (2); l'année suivante il était nommé à Landau.

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1690-1728. Messire Charles-Bertrand du Puget, Chevalier seigneur de la Marche et autres lieux, Chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de Picardie et ensuite major des villes de Bapaume, Hesdin et Rocroy arriva à Calais comme successeur de Busevant le 6 mai 1690. Il garda cette charge jusqu'à sa retraite en 1728 « avec honneur et avec l'estime et l'amour de tous les habitants » dit Bernard. Madeleine Le Preñvost son épouse est décédée le 19 février 1716, à Calais, à l'âge de 70 ans.

1728-1734. Messire Louis-Charles du Puget, capitaine au régiment de Picardie, son fils, le remplaça. Son brevet du 7 janvier 1728 est pour 3 années. Il épousa en 1731 à Lille, demoiselle Brigitte de Hollain (3) et devint en 1734 commandant du Fort-Nieulay. - En 1728, le major touchait une indemnité de logement semestrielle de 100 livres.

1734-1749. Grassin de Maurepas est nommé major pour trois ans par brevet du 31 juillet 1734 (4), alors qu'il commandait le régiment de Picardie. Il reste en fonctions jusqu'à sa mort en 1749.

1749-1771.

Huguet de Semonville du Hallier, capitaine au régiment d'infanterie de Conty le remplaça, commissionné par brevet royal du 6 septembre 1749 (5). Il entra en retraite en 1771.

(1) Archives communales de Calais. B. B. 38.
(2) Archives Communales de Calais. B. B. 40.
(3) Archives Communales de Calais. G. G. 45.
(4) Archives Communales de Calais. A. A. 3.

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A. A. 9 et B. B. 47.

Le nom de Huguet est fort ancien, Badier le fait remonter au XIe siècle; la famille Huguet de Semonville a pour auteur certain Bertrand-François Huguet de Semonville pourvu d'un office de secrétaire du Roi le 26 novembre 1655. Armes écartelé au 1o et 4 d'azur, au cygne d'argent; aux 2 et 3 d'or, au chêne de sinople, fruité du champ. Devise: Candor et robur (1).

1771-1791. Messire Jacques François Hobacq, chevalier de Saint Louis lui succéda par Commission du Roi du 31 Juillet 1771. Il épousa Anne Félicité Féjacq. La famille Hobacq portait comme armes :

D'azur à la face d'argent chargé de 3 roses de gueules, en pointe une tour d'argent à jours et maçonnée de sable, à la porte hersée d'or sur une plaine de sinople (2). C'était une vieille famille du Calaisis: honorable homme François Hobacq, ancien mayeur de Calais en 1635 allié à Jeanne de la Gaize d'où 1o Gabriel, sieur de Belleterre, capitaine au régiment royal en 1685 et Barbe alliée le 30 décembre 1685 à Gaspard Mollien, marchand bourgeois à Calais; 2o Philippe, écuyer, sieur d'Escalebart marié à Françoise de Romieu, d'où Philippe ; 3° François, écuyer, sieur de Hautpont père de Marguerite alliée à Jean de Nicols, écuyer, sieur de Brandes, et Jeanne mariée le 22 janvier 1675 à Calais à Louis d'Assigny, sieur de La Salle ; 4° Jeanne, religieuse hospitalière à Calais (3). Jean Hobacq, écuyer sieur de Caigne, Gabriel Hobacq, sieur de Belleterre, Pierre Hobacq, Seigneur d'Escabelart demeurant à Marck furent anoblis par arrêt du Conseil du 18 février 1669 (4).

A la Révolution le major Hobacq perdit non seulement sa charge, mais fut mis en arrestation avec sa femme et ses enfants après avoir été obligé de vendre tous ses biens de famille.

Jacques François Hobacq eut pour fils François Hobacq architecte de la ville de Calais marié à la dame de Meyrath d'où Jean François Godefroy né à Calais le 3 novembre 1804

(1) Dictionnaire véridique des origines des maisons nobles par Lainé.
(2) Archives Communales de Calais. A. A. 10.

(3) Recherches généalogiques par La Gorgue Rosny.
(4) Nobiliaire de Picardie.

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