Page images
PDF
EPUB

Ta vengeance va commencer,
Et tu recouvreras tes charmes.

(Choeur) On rappelle, etc.
No 14 (Les jeunes Citoyennes)
Mères tendres, pères chéris,
De vous, écartez la tristesse ;
Un jour vous reverrez vos Fils

Couronnés par votre tendresse,

(Chœur) On rappelle, etc.

No 15 (La Société populaire)

Si ce fer vient d'armer leurs mains,
C'est pour toi, Liberté chérie !
Qu'il perce les Rois inhumains
Et toute leur séquelle impic.

(Chour) On rappelle, etc.

Approuvé par les Directeurs, les Commissaires, la commune et la Société Populaire et Montagnarde de Calais, le 10 Plairial l'an second de la République Française, une el indivisible.

FIN

« On quitta le champ de la Raison pour entrer dans rue de la Citadelle, où l'on fit une pause au tombeau d' Agricola Viala. Un jeune citoyen des écoles primaires y prononça un discours; les autres y chantèrent des couplets, tandis que les jeunes citoyennes y jetèrent des fleurs et y brûlèrent de l'encens.

<< Tournant ensuite par la rue de la Harpe, suivant celle de la Cloche, longeant la place pour entrer dans celle de Thermes, on y fit une pause et on y rendit les mêmes honneurs au tombeau du jeune Barra, où une jeune citoyen de l'académie de peinture et de sculpture prononça un discours suivi de couplets chantés par d'autres.

<< Passant ensuite par la rue de la Montagne (1) on y fit une pause au tombeau de Pelletier et on y rendit les mêmes honneurs. Le citoyen Alexandre Lefebvre prononça un discours, suivi de couplets chantés par les citoyens non mariés.

<< On tourna devant la grande citerne et on s'arrêta devant le temple de l'Eternel où le citoyen Pigault Maubaillarq, agent national, prononça un discours patriotique suivi d'une musique bruyante et accompagnée d'une salve d'artillerie. On y jeta des fleurs et on y brûla de l'encens.

(1) Rue des Prêtres.

« On continua par la rue des Maréchaux pour arriver à la porte de l'Egalité (1) où était placé le tombeau des héros morts pourla Patrie. Les mêmes honneurs y furent rendus,

<< On suivit la rue de l'Egalité (1), on tourna derrière la maison comm une pour arriver surle marché aux herbes, aujourd'hui Place Marat et l'on fit une pause au tombeau de ce célère martyr; mêmes honneurs, discours par le citoyen Benard Lagrave, président du district, suivi de chants,

« On se rendit de là sur la grande place dont on fit le tour, et c'est là qu'à la vue du magnifique monument élevé à la gloire de l'Étre Suprême tous les habitants se pénétrèrent de ses bienfaits et de l'immortalité de l'âme. Ce monument formait un vaste péristyle ouvert de tous côtés, élevé à quatre pieds de terre sur une base de roche embellie de vingt arches supportées de colonnes torses et verdures et guirlandes de fleurs surmontées de chapiteaux et d'une corniche du même genre, le tout couronné de pots à feu. Au centre de ce péristyle s'élevait une montagne surmontée d'une coupole au milieu de laquelle était un arbre de la liberté surmonté d'une gloire.

Le tour de la place était orné d'arcades de verdures et de guirlandes et tendu aux trois couleurs.

On fit le tour de ce monument; les citoyennes ornant les chars descendirent pour se placer entre chaque arcade, le cortège l'entoura, la force armée forma un bataillon carré; alors le premier officier municipal monta sur la coupole, se découvrit ainsi que les assistants et prononça un discours adressé à l'Etre Suprême, pendant lepuel on jeta des fleurs et on brûla de l'encens.

Un groupe de chanteurs lui succéda et chanta des hymmes. sacrées et des couplets patriotiques terminés par des cris de : vive la République, vive la Montagne, vive la Liberté, vive l'Egalité, vive le peuple français, et accompagné d'une musique bruyante et militaire et d'une salve d'artillerie.

Après le spectacle, les musiciens de la commune se rendirent sur le monument dont le tour était éclairé par des pots à feu, ainsi que les avenues de la place. Tous les citoyens des deux sexes y vinrent danser et se livrèrent à une joie fraternelle.

(1) Porte et Rue Royale.

« Enfin cette journée mémorable se termina, sans rixe et accident, et à la satisfaction générale. » (1).

La fête eut un grand succès, elle se déroula par un temps splendide et l'on ne voit pas que la dislocation du corètge qui s'était mis en marche à 9 heures du matin eut lieu avant le soir. Les vingt et un groupes et chars où fraternisaient toutes les classes de la population eurent à parcourir les principales artères de la ville et s'arrêter longuement en sept reposoirs pour écouter sept discours et des chants variés. Quand la fête se termine les pots à feu sont déjà allumés sur le monument de la grand place et les danses commencent.

Les frais de la fête durent s'élever à une forte somme, les dons volontaires faits par les citoyens sont insuffisants pour les couvrir, aussi discute-t-on pendant de longs mois sur les

moyens financiers les meilleurs pour acquitter le reliquat des dettes: 865 francs et 180 bottes de paille au citoyen Juhé. Les mémoires sont minutieusement épluchés; ceux des conducteurs des boeufs attelés, par exemple. Finalement, après de longs ajournements, il fut décidé le 4 Brumaire an III que les restes à payer seraient acquittés par la Commune et

portés en sols additionnels.

G. TISON.

(1)Voir aussi Fonte et Reboul. Calais sous la Révolution.

Le Propriétaire-Gérant, G Tison

Calais - Imprimerie des Orphelins

1

Sixième Année

No 45 Novembre-Décembre 1924.

Société Historique du Calaisis

BULLETIN

Le Conseil de Prud'hommes de Calais 1825-1925

Le Conseil de Prud'hommes de Calais se prépare à célébrer le 19 janvier 1925 le centenaire de sa création. A cette occasion, nous avons cru intéressant de retracer la vie de cette institution au cours du siècle et son extension progressive à presque toutes les corporations industrielles et commerciales qui en fait un organisme d'une utilité incontestable dans la ruche ouvrière calaisienne.

[ocr errors]

.*.

Définition (1) « Les prud'hommes sont les membres de tribunaux spéciaux appelés conseils de prud'hommes, institués pour terminer par voie de conciliation les différends qui peuvent s'élever à l'occasion du contrat de louage dans le commerce et l'industrie entre les patrons et leurs représen tants et les employés, ouvriers et apprentis de l'un et l'autre sexe qu'ils emploient » (2).

Le mot "prud'homme" est emprunté aux deux mots latins "prudens homo", homme prudent. Cette dénomination pourrait faire croire que l'institution que nous désignons aujourd'hui sous le nom de Conseil de prud'hommes a de

(1) Art. 1 § 1er de la loi du 27 mars 1907 actuellement en vigueur.

(2) Les prud'hommes ne sont compétents pour connaître d'une contes. tation que s'il existe entre les plaideurs un rapport de subordination de patron à employé ou ouvrier, que s'ils sont unis entre eux par un contrat de louage de service.

« PreviousContinue »