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et la pratique de la religion feraient partie de

1800. l'éducation.

l'un de pro

Deux maîtres, sous le nom, fesseur des beaux arts; l'autre, sous celui de professeur de philosophie, instruiraient les élèves pendant la quatrième et la cinquième année de leurs cours d'études. Le professeur des beaux arts enseignerait, pendant une année, les principes de la musique, et pendant l'autre, ceux du dessin; le professeur de philosophie enseignerait, une année, les mathématiques pures; élémens d'arithmétique, élémens d'algèbre, élémens de géométrie et trigonométrie rectiligne; la seconde année, il enseignerait l'astronomie, les principes de méchanique, d'architecture, du nivélement et de l'arpentage; chacun de ces professeurs ne donnerait qu'une leçon par jour ; et comme les sciences dont je viens de parler n'ont aucune relation préliminaire, les enfans commenceraient indifféremment par la première ou par la seconde année, à mesure qu'ils sortiraient de la troisième classe des langues.

Les grands collèges seraient composés d'un gymnasiarque, d'un sous-principal, d'un professeur de médecine, d'un professeur de chirurgie, d'un professeur de chymie, d'un professeur vétérinaire; d'un professeur d'éloquence et de poësie, d'un professeur de langues vivantes, d'un professeur de grec, d'un

professeur de philosophie, d'un professeur de beaux arts, et de trois professeurs des langues AN 9. française et latine.

les

Le cours d'éducation serait de dix ans ; élèves recevraient, dans les cinq premières années, l'éducation détaillée pour les petits collèges. Pendant la sixième et septième année de leur instruction, ils apprendraient la langue grecque et une des langues vivantes de l'Europe, ainsi qu'il suit: Dans les départemens voisins des Hollandais, la langue batave; vers la Suisse et l'Allemagne, la langue allemande; depuis le mont Cénis jusqu'à la Méditerranée, la langue italienne; vers les Pyrénées, la langue castillane; sur les bords de l'Océan, la langue anglaise ; et dans les départemens méditerranés, celle des deux langues allemande ou anglaise, qui serait la plus importante aux gens du pays. La huitième année de l'éducation serait employée à un cours de poësie et d'éloquence française, latine et grecque.

Enfin, pendant les deux dernières années, les élèves suivraient les cours de chirurgie et de médecine, qui dureraient deux ans ; ils suivraient ainsi, à leur choix, les cours de chymie et de vétérinaire.

Dans les villes où seraient établis les lycées, il existerait concurremment un grand collège dans lequel serait supprimée la chaire de lan

gue vivante, toutes les langues vivantes de. 1800. l'Europe devant être enseignées dans le lycée. On enseignerait dans les lycées, dans un cours de deux ans, les langues anglaise, allemande, batave, italienne, castillane, russe et turque, et la jurisprudence.

Enfin, on enseignerait, dans l'institut national établi à Paris, toutes les connaissances utiles dans lesquelles les hommes peuvent être instruits.

:

Les petits collèges coûteraient dix mille fr. savoir deux mille francs pour le gymnasiarque, quinze cents francs pour chaque professeur, cinq cents francs pour le concierge, chargé de nétoyer les escaliers, les cours et les autres lieux communs du collège. Il faudrait ajouter une somme pour les secours extraordinaires, bourses, prix d'émulation, et augmentation de salaire des professeurs, dans les villes où la cherté des vivres rendrait cette mesure nécessaire. Ce surcroît de dépense se trouverait compensé par les départemens qui ne sont susceptibles que d'un seul établissement littéraire, et dans lesquels il ne serait point placé de petit collège. La dépense totale n'excéderait pas un million.

Cent deux grands collèges coûteraient chacun trente mille francs; trois mille livres pour le gymnasiarque, deux mille livres pour le sous principal et chacun des professeurs,

mille livres pour le soldat concierge et un garçon qui lui servirait d'aide; total, trois mil- Ax 9. lions quarante mille livres. Il faudrait ajouter quatre cent soixante mille livres pour les secours extraordinaires, bourses, prix d'émulation, et augmentation de salaire des professeurs à Paris et dans les autres villes où les circonstances rendraient cette mesure nécessaire; total, trois millions cinq cent mille francs.

Les cinq lycées pourraient coûter chacun cent mille francs, et l'institut de Paris cinq cent mille francs; l'instruction publique couterait cinq millions cinq cent mille francs. J'adressai ce plan à la convention nationale, lorsqu'il fut question d'instruction publique. On n'adopta que l'institut national, auquel fut donnée une toute autre destination.

CHAPITRE XIV.

Rétablissement des routes et des canaux.

PLUSIEURS moyens d'amélioration furent proposés en faveur des manufactures: il fut aussi décidé que le canal de Picardie, interrompu depuis si long-tems, serait enfin terminé, et qu'aussitôt que le bienfait de la paix laisserait au gouvernement des fonds disponibles, ils

1800.

seraient employés à creuser de nouveaux canaux pour réunir les principales rivières dont les eaux arrosent la France.

Les grandes routes, absolument dégradées, appellaient sur-tout l'attention du gouvernement; cette partie de l'administration conservait l'empreinte du systême destructeur qui avait si long-tems bouleversé la France. En vain un péage, cruellement multiplié, était établi pour la réparation des grandes routes, ces réparations ne se faisaient pas depuis la suppression. des corvées. Les communications devenaient également difficiles et dispendieuses.

On sera probablement obligé de revenir aux corvées, pour obtenir un résultat convenable dans cette partie du service public. Je connais tous les préjugés qui s'élèvent contre cette sorte d'impôt. Je passai les plus belles années de ma vie au milieu des champs. Je fus témoin mille fois des larmes amères versées par le journalier privé de ses travaux nourriciers, pour se traîner à la corvée, et qui demandait l'aumône aux passans, en travaillant à une grande route sur laquelle il marchait nuds pieds. Cependant, je suis convaincu que la dureté de cet impôt ne consistait pas dans sa nature, mais dans sa mauvaise répartition. Les pauvres presque seuls faisaient la corvée; les riches s'en dispensaient de droit ou de fait.

Daus les loix romaines, les corvées appelées

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