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defféchés *. Le mouvement du cœur eft donc la caufe de la vie. C'est le mouvement progreffif &, circulaire des liqueurs, caufé par l'action du cœur & des artéres, & par le reffort des fibres, qui, au moyen des fécrétions & des excrétions conserve tout le corps dans fon intégrité, le préferve de la corruption, & en regle toutes les fonctions. Tant que le cœur aura du mouvement, le corps fera en vie, cela eft inconteftable: Auffi la premiere recherche que l'on fait pour s'affurer de la mort d'un homme, c'eft de lui târer le poulx. Quoiqu'on ne fente pas le mouvement des artéres, & que la main portée fur la région du cœur ne puiffe en reconnoître les pulfations, ce

Hi funt humana natura fontes, hincque flumina excurrunt quibus Corporis alveus irrigatur, atque hac vitam homini conferunt, &fi exficcata fuerint, homo perit. Hippocr. Lib. de Corde, Sect. III.

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pas un figne que le principe vital foit entiérement éteint. Dans un grand nombre de cas l'action du cœur peut devenir fi foible, que le fang ne pourra être pouffé dans les vailfeaux de la circonférence du corps: alors les fibres fe refferrent par leur élafticité, & le diamètre des vaisseaux diminue. De-là le froid & la paleur des extrémités. Le fang eft pour ainsi dire concentré dans les parties intérieures, où un refte de chaleur entretenue par les frémiffemens du cœur, empêche l'immobilité parfaite des liqueurs. Si les vibrations du cœur ne fe réveillent point, s'il n'acquiére pas un mouvement néceffaire pour furmonter la résistance du poids du fang; il fera bientôt opprimé par cette force rénitente; & dès qu'il ceffera d'agir, la machine ceffera d'être animée. Mais comme le cœur peut refter affez de tems dans un

état languiffant, & avec des mouvemens imperceptibles; il ne faudra pas conclure qu'une perfonne eft morte, parce que toutes les recherches pour s'affurer de l'état des organes qui fervent à la circulation du fang, auront été infructueuses.

L'examen de la refpiration ne fournira pas des reffources plus certaines dans un cas pareil, pour juger de la mort d'un homme. Le miroir qu'on approche du nés & de la bouche est l'épreuve la plus ordinaire, & en même-tems la plus fautive, pour découvrir fi la respiration fubfifte encore. Un mort qui est encore chaud transpire; les vapeurs qui fortiront de fa bouche pourront ternir une glace; & un homme, quoique vivant, peut fe trouver dans un état où cette évaporation ne fe fera pas. La respiration n'eft qu'une fonction auxiliaire à la circulation du fang: ainfi quand

la circulation eft comme fufpendue, & que la machine n'est plus animée que par de légers frémiffemens du cœur, les organes de la refpiration font fans action; où s'ils en ont, elle doit être imperceptible, puifque leurs fonctions font relatives à celles du cœur, qui dans ce cas font languiffantes & prefque anéanties. La flamme d'une bougie, un duvet très-délié qu'on approche de la bouche ou du nez, le verre plein d'eau qu'on place fur la poitrine pour voir si l'on n'appercevra point quelque mouvement dans l'eau, font donc des épreuves qui ne peuvent donner aucune marque certaine de la mort..

Il reste à examiner fi les irritations extérieures & les Epreuves Chirurgiques font plus, efficaces que les

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moyens dont on a parlé. L'on confeille d'irriter les narines en y faifant entrer des fels & des liqueurs péné

trantes, ou les barbes d'une plumé; de frapper les organes du tact avec les fouets & les orties; & fi ces moyens ne réuffiffent pas, de piquer profondément le dedans des mains ou la plante des pieds, & de fcarifier les épaules, les bras, ou autres parties. Ces épreuves ont réuffi quelquefois à découvrir que les apparen

ces de la mort étoient fauffes. Lancifi rapporté que des manœuvres, que les remédes les plus violens n'avoient pu réveiller d'un affoupiffement léthargique, ont donné des fignes de vie en approchant de la plante de leurs pieds des fers rouges. C'est une pratique vulgaire en plufieurs pays, de cacheter le nombril des morts avec de la cire d'Espagne. Ce font ordinairement les femmes qui font chargées de ce foin. Elles ne rendent aucune raifon de cette coutume H

eft probable que ceux d'après qui elle

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