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ce fait qu'il falloit en chercher la preuve L'inconféquence est trop marquée pour trouver quelque crédit dans l'efprit des gens qui font le moindre ufage de leur raison.

Il eft démontre, par ce que nous venons de dire, que Celfe n'a parlé de l'opinion de Démocrite fur les fignes de la Mort que par occafion, & qu'il l'a-combattue expreffément. Elle choque trop ouvertement toute vraisemblance pour en avoir imposé à ceux qui l'auroient éxaminée fans prévention. M. Leclerc, * en parlant de Démocrite, a fenti que ce principe étoit trop vague. Le jugement de cet hiftorien ne fera pas fufpect de partialité.... Au refte il croyoit ( Dé»mocrite) que bien loin qu'il y eut » des fignes fur lefquels on put cer»tainement juger de la mort pro

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*Hiftoire de la Médecine, premiere partie, âge 91.

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chaine d'un homme, il n'y avoit

» pas même des marques affez fûres,

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» ou fur lesquelles les Médecins puffent compter fûrement, qu'un » homme ne vivoit plus; ce qui fe » doit entendre de l'état où eft une » perfonne que l'on croit qui vient d'expirer. » Cette reftriction est d'un homme judicieux.

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Vous voyez, Monfieur, que l'opinion de l'incertitude des fignes de la mort n'a pas été admise auffi généralement que vous l'aviez d'abord imaginé fur la foi d'autrui. Je me fuis fait une maxime de vérifier, autant qu'il est en mon pouvoir, tout ce qu'on rapporte d'après les anciens : je me fuis apperçu qu'on leur faifoit dire fouvent ce à quoi ils avoient le moins pensé. Ce n'est pas toujours faute de jugement qu'on faifit mal leurs fentimens. On veut absolument s'étayer de leur autorité; on parcourt leurs

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ouvrages avec précipitation, quelquefois même avec des difpofitions peu finceres. L'expreffion eft modérée à l'égard de ceux qui ne les feuilletent que dans le deffein d'y trouver quelque apparence de protection pour les fentimens dont ils font prévenus, & pour éluder les décisions qui leur font contraires.

Parmi les Auteurs modernes, Lancifi, premier Médecin du Pape Clement XI. eft celui dont le fuffrage a paru le plus favorable à ceux qui soutiennent que les fignes de la Mort font incertains. * Ce Médecin célébre & respectable rapporte que dans le tems de pefte plufieurs perfonnes ont été enterrées comme mortes, quoiqu'elles ne le fuffent pas. Il cite plufieurs cas de cette nature d'après Zacchias, Médecin de Rome; & il

* Laudatus & nunquam fatis laudandus Lancifius. Voyez la Thefe de M. Winflow.

affure avoir été lui-même le témoin oculaire de femblables accidens. Ces faits, comme nous l'avons déja remarqué, n'établiffent pas la doctrine de l'Incertitude des fignes de la Mort. Lancifi, le témoin de ces funeftes événemens, avoit trop de lumieres pour l'adopter fur d'auffi foibles mo→ tifs. Il décrit au contraire les moyens par lefquels on peut diftinguer les perfonnes qui font mortes véritablement, de celles qui ne le font qu'en apparen ce: il rapporte des observations qui affurent le fuccès des diverfes épreuves qu'il a propofées : il blâme nommément Zacchias d'avoir cru qu'il n'y avoit d'autre figne certain de la mort que la putréfaction des fujets. La ré futation paroît folide & convaincante; Lancifi nie les conféquences que Zacchias a tirées du retour à la vie dè quelques perfonnes qu'on alloit enterrer fous de fauffes apparences. Qui

ne fçait, dit-il, qu'en tems de peste tout le fait en défordre, & par conféquent qu'on prend des mesures peu juftes pour diftinguer ceux qui font véritablement morts, de ceux qui ne que le paroître.*

font

Il est évident que Lancifi n'a point attribué à l'incertitude des fignes de la mort les fautes énormes qui fe font commises en enterrant des perfonnes vivantes, mais qu'il en a trouvé la caufe dans la précipitation & le peu de lumieres des gens chargés du foin de rendre les derniers devoirs. Il paroît même, par la lecture de cet Au teur, qu'il craignoit autant de commettre fon jugement par rapport à lui, que de fe tromper au défavantage de

*Etenim quis ignorat, peftis tempore omnen rem nifi tumultuariè peragi; ac proinde leve duntaxat audium, ad fecernendum veros à pfeudo-mortuis, adhiberi. Lancifius de fubitaneis mortib, Lib. I. Cap. XVI. Ces paroles font auffi dans la Thèfe de M. Winflow

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