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MEMOIRES

SUR

LES NOYÉS,

Où l'on détermine, par de

nouvelles

Expériences,

quelle eft la vraie Cause de leur mort; & quels font les fecours les plus convenables pour les rappeller d'une mort apparente à la vie.

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MÉMOIRES

SUR LA CAUSE DE LA MORT

DES NOYÉS.

N grand nombre de faits dont la vérité ne peut être révoquée en doute, affurent

que des perfonnes qui avoient eu le malheur de tomber dans l'eau, & d'y refter plufieurs heures, ont donné, au moyen de différens foins affez long-tems continués, des fignes qu'elles n'étoient pas réellement

mortes. Les devoirs de l'humanité ne permettent donc pas qu'on abandonne ces infortunés. Mais la connoiffance exacte & précife de la caufe

doit regler

qui leur donne la mort, l'adminiftration des fecours qu'ils exigent. Sans cela l'application des moyens capables de les fecourir ne fe fera pas toujours avec affez de jufteffe; & faute d'avoir fuivi l'ordre qu'il convenoit de mettre dans l'ufage des fecours les mieux indiqués, l'on peut, avec beaucoup de zéle, rendre certaine une mort qui ne seroit qu'apparente.

La caufe de la mort des Noyés a toujours été regardée comme une chofe qu'il importoit fort de connoître: elle a mérité l'attention des Phyficiens & des plus habiles Anatomiftes les occafions malheureusement trop fréquentes d'ouvrir des Cadavres de noyés, & la facilité de faire des expériences fur les animaux, permettent-elles de croire qu'il y ait des doutes fur cette question. Qui croiroit que fur un point auffi facile à faifir,

& où il ne faut que des yeux pour connoître le vrai, les Auteurs n'ayent fait que des obfervations fauffes ou peu exactes leurs raifonnemens ne s'accordent prefque jamais avec leurs expériences;le jugement qu'ils portent eft fouvent contraire au témoignage de leurs yeux, & rarement d'accord avec celui de la nature.

La néceffité de l'entrée & de la fortie libre de l'air dans le poumon a fait croire que le défaut de respiration eft la vraie caufe de la mort des Noyés. M. Gauteron de la Société Royale de Montpellier, a fait à ce fujet des expériences très-curieuses, rapportées dans un Mémoire qu'il a lu à la féance publique de cette Compagnie le 17.du mois d'Avril 1728. M. Gauteron muzela un chien uniquement pour l'empêcher de mordre & non d'avaler: il fit une ouverture entre deux anneaux de la trachée

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