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que trop certain, & qui eft aflez connu. Mais on ne fçait pas, & l'amour du genre humain ne permet pas de le laiffer ignorer, que plufeurs de ceux qu'on retire de l'eau fans apparence de vie, feroient fouftraits à une mort prochaine, fi on leur donnoit les fecours néceffaires, & pendant un tems affez long. Après quelques tentatives de de durée, on regarde comme morts, & on laiffe pour tels, ceux dont tout fouffle de vie continue de paroître éteint, furtout s'ils ont reftés long-tems dans l'eau, comme pendant quelques heures. Dans cette derniére circonftance, on ne daigne rien tenter en leur faveur. hiftoires rapportées par plufieurs Auteurs, aufquels nous devons croyance, prouvent cependant qu'on a fauvé la vie à des hommes qui avoient reftés dans l'eau, & même

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fous l'eau, pendant plufieurs heures, & que ce n'a été quelquefois qu'au bout de deux heures qu'on a eu des fignes qui apprenoient qu'ils n'étoient pas réellement morts. Les -bords efcarpés de quelques lacs pro. 'fonds de Suiffe, occafionnent trop fréquemment des chûtes malheureuses. Les bons fuccès qu'ont eus les fecours qu'on a donnés à des hommes pêchés dans ces lacs, tantôt plutôt, tantôt plus tard, ont été publiés dans différentes années du Mercure de Suiffe, & dans différens mois de chacune de ces années. On y a rapporté les moyens dont on s'eft fervi pour ranimer des hommes qui avoient perdu toute apparence de vie, & on va les -retrouver décrits ici. Il feroit à fouhaiter qu'ils ne fuffent ignorés nulle part, qu'on put répéter de f charitables expériences toutes les

fois que l'occafion s'en préfentera, & qu'en les répétant, on découvriît, des pratiques encore plus efficaces & plus fûres.

Autrefois tout ce qu'on croyoit pouvoir faire de mieux pour l'infortuné qu'on retiroit de l'eau, ou au moins de plus preffé, étoit de le pendre par les pieds; mais depuis que des diffections faites par de fçavans Anatomiftes, ont appris que des hommes qui ont perdu la vie fous l'eau, en ont peu pour l'ordinaire dans leur eftomach, moins que s'ils euffent bû beaucoup volon tairement, il ne femble pas qu'il convienne de mettre le Noyé dans une pofition qui feroit fâcheufe, dès que les liqueurs auroient repris leur mouvement ordinaire. Il peut pourtant arriver qu'il ait trop bû, & pour fçavoir s'il eft dans le cas, & pour lui faire rendre l'eau.

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on le fait entrer dans un tonneau ouvert par les deux bouts, qu'on roule pendant quelque tems en différens fens. Cette pratique eft même utile par rapport à d'autres vues. On peut encore l'exciter à vomir l'eau, en introduifant à diverfes reprises une plume avec fes barbes dans l'ofophage.

Après avoir ôté les habits au malheureux qu'on vient de retirer de Feau, au lieu de le laiffer étendu

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& tout nud fur le rivage, comme on ne le fait que trop fouvent, ce qu'il y a de plus preffé, c'eft de l'envelopper de draps & de couvertures pour le mettre à l'abri des impreffions de l'air froid, & pour commencer à le réchauffer.

Pour le réchauffer plus efficacement, on le mettra enfuite dans un lit dont les draps feront bien chauds, & pendant qu'il y fera, on appliquera

fouvent fur fon corps des nappes des ferviettes chaudes.

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On a l'exemple des Noyés fur qui le foleil chaud & brûlant auquel ils ont été expofés, a produit l'effet que les linges chauds ont fait pour d'autres, II y en a qui ont été

réchauffés dans des bains d'eau chaude; mais on n'a pas toujours la commodité de tenter ce dernier moyen.

Il s'agit ici de mettre en jeu les parties folides de la machine, afin qu'elles puiffent redonner du mouvement aux liqueurs. Pour remplir cette vûe, on ne laiffera pas le Noyé tranquille dans fon lit; on I'y agitera de cent façons différen tes; on l'y tournera & retournera, on le foulevera & on le laiffera retomber, & on le fecouera en le tehant entre fes bras..

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On doit auffi lui verfer dans la

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