opérer dans le cas où font les Noyés 5. *Elle eft abfolument renverfée par les raifons que lui a oppofées M. Quefnay Médecin confültant du Roi, Secrétaire Vétéran de l'Académie Royale de Chirurgie,, dans fon Traité de l'ufage des faignées, chezz d'Houry, 1749%. cerveau des Noyés. Cette faignée y feroit abfolument inutile. En effet l'embarras dont il eft queftion est bien différent des difpofitions inflammatoires contre lefquelles M. Silva croyoit devoir prefcrire exclufivement la faignée du pied. Dans cette derniére circonftance, l'engorgement du fang eft dans les extrémités artérielles ; & dans les Noyés, l'embarras primitif fe trouve dans les troncs veineux. Empêcher le fang des Noyés de fe porter à la tête; c'est ce que M. Silva fe feroit propofé en les faifant faigner au pied ; & cela auroit été ridicule. L'indication qu'il faut fuivre, ( & celle qu'il auroit fans doute fuivie,) c'est de débarraffer les vaiffeaux du fang que la dilatation forcée du poumon des Noyés rétient dans les troncs veineux; c'est ce que la faignée de Ia jugulaire opére avec tout le fuccès poffible. Elle produit dans ce cas une évacuation locale qu'on ne peut mieux comparer, quant à fon effet, qu'aux incifions que l'on fait aux parties exceffivement enflammées, afin de prévenir la mortification que le croupiffement des fucs. Y occafionneroit. C'est en faveur de la faignée de la jugulaire que l'Aca démie des Sciences paroît s'être décidée dans l'Avis imprimé en 1740. L'utilité de cette faignée eft démon trée par l'expérience & par la raifon qui font voir que la faiguée du pied feroit tentée inutilement, & qu'elle n'eft pas praticable fur les Noyés. Le 3. Avril 1746. je fus appellé à neuf heures du matin pour voir un pauvre homme qu'on venoit de retirer de la riviére près de l'Hôpital de la Salpétriére, dont j'étois alors Chirurgien principal. Entre différens fecours que je mis en ufage pour foulager cet homme, j'effayai la faignée du pied; il ne fortit que quelques gouttes de fang, quoique la veine qui étoit fort groffe eut été bien ouverte. La faignée de la jugulaire fe fit fans ligature, le fang fortit très-bien, & le fujet donna des marques de vie après cette faignée. J'ai parlé dans les Lettres fur la Certitude des fignes de la Mort * d'une femme qui s'étoit jettée dans un puits. J'étois préfent lorfqu'on l'en retira. Son vifage étoit extrêmement livide, & les veines jugulaires étoient fort dilatées. J'y fis une ouverture du côté qui se préfenta le plus commodément. Je laiffai fortir environ une livre de fang. Le vifage changea considérablement; de livide qu'il étoit, il devint d'un Voyez pag. 13.3... rouge rouge brun. Quoique le fang conti- |