» fitivement que le malade n'étoit pas » mort ; il fut remis au lit, & juftifia » le fentiment du Médecin en reve»nant d'un accident foporeux qui » avoit fait prendre le change aux » affiftans. Il vécut encore plufieurs » années depuis fa résurrection. » Il faut être bien clair-voyant pour appercevoir dans cette obfervation que les fignes de la Mort font incertains. Je vous déclare que je n'ai pas la vûe affez perçante pour cela ; je crois qu'on pourroit en tirer une conféquence favorable au fentiment contraire: en effet le Médecin a affuré pofitivement que le malade n'étoit point il à donc eu des fignes pour en juger ainfi ; il eft donc évident que ce fait prouve directement contre l'incertitude des fignes de la Mort. mort, Les obfervations qui fuivent donneront lieu à des conféquences auffi pofitives. *» Le Maître d'une Hôtellerie de "la Ville de Clèves, tomba dans une telle fyncope à l'occafion d'une ma» ladie aigue & violente, qu'on l'au» roit enterré fi M. Jean Wier ne l'eut rappellé à la vie en le tenant chau» dement au lit, lui mettant des remédes fortifians fur le cœur & au poignet, & lui faisant avaller par » intervalle quelques gouttes de mé»dicamens corroborans; toutes ma» nœuvres qui divertirent les affiftans » aux dépens du Médecin, jusqu'à » ce que leur fuccès eut justifié leur » utilité. » 29 Croiriez-vous, Monfieur, que cette obfervation eft intitulée: Premiere preuve; & qu'elle est à la tête d'un Paragraphe qui a pour titre... Preuves de l'incertitude des fignes de la Mort dans les maladies contagieufes? در در در *Page 147. feconde édition du premier volume. Le Le jugement des affiftans a fa fource dans l'ignorance de ceux qui l'ont porté : celui du Médecin au contraire eft dicté par la fageffe & le difcernement. M. Bruhier fe décide néanmoins pour le fentiment des affiftans, puifque c'eft d'après eux qu'il argumente: il donne plus de poids à leur fentiment qu'à celui du Docteur Wier. Il le falloit bien; car le jugement de ce Médecin prouve directement contre l'incertitude des fignes de la Mort. Confultez de grace l'article où M. Bruhier croit donner des preuves de l'incertitude des fignes de la Mort, tirées de la fyncope & des maladies convulfives; vous y lirez que, que,*» Jac »ques de Lavaur, Châtelain de Boudry, dans la Comté de Neufchâtel, » fut attaqué de douleurs cardialgi»ques qui le firent tomber dans une 32 *Premier vol. pag. 157 & 158. D fyncope fi violente, qu'on le ju geoit mort à l'arrivée d'un Médecin qu'on avoit envoyé chercher à Fribourg pour le foulager. Le Docteur » n'en jugeant pas de même, lui fouffla » dans les narines du poivre pulvérisé qui fit éternuer le Châtelain, lequel » vécut encore un bon espace de tems » en l'éxercice de fa Charge. » Qu'il faut être diftrait pour préfenter au public, avec confiance, des preuves auffi inconféquentes! En effet, quel point M. Bruhier peut-il prendre en faveur de fon opinion dans cet éxemple : Sera-ce cette expreffion vague & indéterminée, on le jugeoit mort. C'est à la vérité l'endroit de l'obfervation qui l'a frappé. Mais n'y a-t-il pas dans cette hiftoire un fait auffi facile à faifir, & qui paroît fe préfenter plus naturellement. C'est le jugement qu'a porté le Médecin fur l'état de cet homme. Il n'étoit point د. در در دو د. در mort; le Médecin l'a reconnu. Par conféquent les fignes de la Mort, dans cette occafion, n'ont pas été incertains pour ce Docteur; & par une autre conféquence auffi légitime que la premiere, M. Bruhier n'auroit pas dû rapporter cette hiftoire au nombre des preuves qu'il croit donner de l'in. certitude des fignes de la Mort. Pensez-vous, Monfieur, que les Académies qui ont approuvé le Livre de M. Bruhier, se foient donné la peine d'en faire la lecture? Ces observations forment un contrafte bien fingulier avec leurs fuffrages. Vous voyez que des Médecins ont reconnu que ces perfonnes n'étoient pas mortes, & l'on rapporte ces faits pour prouver l'incertitude des fignes de la Mort! Mais poursuivons cet éxamen : je me contenterai de rappeller encore un fait ou deux. Je ne pafferai pas outre de crainte d'abufer de votre patience. |