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en Espagne, qu'on renvoie même ceux qui s'y trouvent, et que le consul de France à Barcelonne a été obligé de se retirer. (Voyez No. 10.)

Un ordre émané le 31 Mars de la commission austro-bavaroise établie à Creuznach, défend toute importation en France de chevaux, munitions, etc. Le ministre de l'intérieur a cru devoir répondre à cette disposition par une mesure de réciprocité. (Voyez le No. 11.)

Le 26 Avril, M. le directeur-général des postes a reçu l'avis que toute communication du côté de l'Allemagne était interrompue. (Voyez les Nos. 12, 13, 14, 15 et 16.)

Le 17 Avril, trois négocians français du département de la Côte-d'Or, avaient été arrêtés à Liége, où ils sont sous la surveillance de l'autorité militaire. (Voyez le No. 17.)

Un rapport du directeur des douanes de Valenciennes, en date du 22 Avril, annonce que des hussards hanovriens ont violé le territoire français, et se sont permis de s'opposer aux opérations des douanes françaises au village de St.-Amand. (Voyez le No. 18.)

Un rapport de M. le lieutenant-général commandant la 5e. division militaire, rend compte que des bateliers de Strasbourg ont été arrêtés le 25 Avril par des troupes étrangères stationnées sur la rive droite du Rhin. Ces bateliers sont rentrés à Strasbourg; mais sans avoir pu obtenir la restitution de leurs bateaux. (Voyez le No. 19.)

Enfin, les 21, 22 et 23, des détachemens de troupes étrangères ont attaqué les employés des douanes placés sur la frontière, près de Nussdorf, Belheim, les ont poursuivis, maltraités. Ils ont aussi commis des désordes dans quelques villages français. (Voyez le No. 20.)

No. 1.

Extrait d'un rapport adressé à l'empereur par le ministre de la marine.

Le préfet maritime de Cherbourg me rend comte de l'arrivée sur cette rade, d'un sloop français nommé la Fidélité, qui avait été pris le 3 Avril par un goëlette anglaise entre Bordeaux et la Rochelle.

Quatre marins de cette goëlette conduisaient à Plymouth le sloop français; mais contrariés par les vents et exposés à périr par l'effet des voies d'eau que l'équipage français avait pratiquées à l'instant de se sauver, ils sont venus gagner Cherbourg.

Conformément aux intentions que V. M. m'a précédemment fait connaître, j'ai donné ordre que ces quatre matins fussent renvoyés en Angleterre.

NN

No. 2.

Extrait du rapport journalier de la 12e division militaire, en date du 15 Avril 1815.

Les nommés Quiperin et Herwichon, le premier, comman dant la goëlette de commerce la Léocadie de Morlaix, venant de ce port avec un chargement de toiles à la destination de Bordeaux, et le second commandant le chassemarée l'Adèle de Saint-Malo, allant à Bayonne, chargé de différentes denrées du pays, ont été capturés l'un Mercredi 5, et l'autre Jeudi 6 Avril par une goëlette anglaise entre Chassiron et Baleine; l'équipage de ces deux embarcations a été renvoyé par les Anglais sur un chasse-marée plus petit que le leur, cap. turé quelques jours avant.

Pour extrait :
Le chef de la 11e division,

(Signé)

Baron DE SALAMON.

No. 3.

Paris, le 5 Mai 1815.

M. le duc, le navire la Clémence de Bayonne, en retour de la Martinique, avait été capturé le 9 du mois dernier à l'entrée de la Gironde, par la frégate anglaise the Eridamus, qui le conduisit à Plymouth.

Ce navire est entré, le 25 du mois dernier, à Bordeaux, et le capitaine a déclaré avoir obtenu des autorités de Plymouth sa liberté et la main levée de son bâtiment. J'ai cru devoir communiquer cet avis à V. Exc.

Agréez, M. le duc, l'assurance, etc.

(Signé)

Duc DECRES.

Extrait du rapport journalier de la 12e division militaire. En date du 15 Avril 1815.

Le navire français l'Amélie, de Nantes, venant de la Mar tinique, est entré le 13 Avril en rivière de Nantes. Il a été visité à la mer par des vaisseaux et frégates anglaises, qui lui ont appris les événemens survenus en France, et lui ont laissé continuer sa route.

Pour extrait :

Le chef de la 11e division,

(Signé)

le baron SALAMON.

No. 5.

Paris, le 5 Mai 1815.

Monsieur le Duc,

Je viens d'être informé, par le préfet maritime de Cherbourg, qu'il a été débarqué en ce port onze marins français mis bord d'un bateau de pêche en mer, par un cutter de S. M. B.

the Surly, il résulte de la déclaration de ces marins qu'ils proviennent du corsaire américain the Guinn Ronnero, armé à Lorient; qu'ils en avaient été détachés pour passer sur une prise anglaise, la lettre de marque la Diana, laquelle a été reprise par le brick anglais la Zénobie.

J'ai cru devoir, M. le duc, vous communiquer ces détails. Agréez, etc. (Signé) le duc DECRÈS.

Monsieur le Comte,

No. 6.

Parti de Paris, par vos ordres, le 6 Avril dernier, le suis arrivé le 8 à Douvres, lieu de ma destination. J'ai fait aussitôt savoir à l'officier des postes britanniques que j'étais chargé,par mon administration, d'obtenir la continuation de l'échange réciproque des lettres et des feuilles publiques, entre les deux officiers généraux des postes britanniques et françaises, courrier par courrier; il m'a été fait réponse de Londres qu'on ne pouvait en ce moment écouter ma proposition, et le même jour un agent du ministère de l'intérieur, chargé de la surveillance des étrangers, m'a fait connaître que ma mission n'ayant plus d'objet, je devais quitter Douvres...

(Signé), D***, inspecteur des postes, Paris, le 27 Avril, 1815.

No. 7.

Extrait des rapports parvenus au ministre de la marine.

Le 29 Avril, la frégate de S. M. la Melpomène, se rendant à Naples, rencontra une frégate anglaise qui ne se dérangea point de sa route; mais le lendemain 30, comme la Melpomène se dirigeait entre les îles Ischia et Procida, elle aperçut à 5 heures du matin le vaisseau de ligne le Rivoli, capitaine Dickson, qui fit porter sur elle.

A cinq heures et demie la Melpomène arbora le pavillon tricolore. Ce ne fut que demi-heure après, que le Rivoli se trouvant à demi-portée de la frégate hissa pavillon anglais en tirant sur elle 5 coups de canon à boulet.

5 minutes après, les deux bâtimens étant à portée de mitraille, le vaisseau envoya toute sa bordée, et la Melpomène y répondit par la sienne.

L'affaire se soutint à portée de pistolet, environ 35 minutes, après quoi la Melpomene, ayant 4 pieds d'eau dans sa calle,50 hommes tués ou blessés, fut obligée de se rendre.

Elle a été conduite à Palerme.

L'officier qui a rapporté ces détails dit que les Anglais se sont aussitôt occupés de mettre cette frégate en état de reprendre la mer, et qu'ils s'abstiennent d'y arborer aucun pavillon, jusqu'à ce qu'ils aient reçu sur cet événement les ordres du gouvernement britannique.

Le préfet maritime de Toulon, qui transmet ces détails, ajoute que le lendemain de l'engagement, le Rivoli rencontra le vaisseau le Tremendous, capitaine Campbell; que le capitaine du Rivoli se rendit à son bord, accompagné du capitaine Collet, et qu'une discussion très-vive s'engagea entre les deux capitaines anglais, le capitaine Campbell paraissant blâmer la conduite du capitaine du Rivoli.

Il annonce que le capitaine Collet et ses officiers habitent Palerme, sur leur parole de ne pas s'éloigner des limites qui leur sont fixées.

Le capitaine Collet a reçu à Palerme des témoignages de haute considération; l'équipage est caserné et consigné, mais bien traité.

Lettre du capitaine Collet, ci-devant commandant la frégate de S. M. la Melpomène, au préfet maritime de Toulon.

Mon général,

Palerme, le 10 Mai, 1815.

J'ai eu l'honneur de vous rendre compte par ma lettre du 27 du mois dernier, datée de l'île-d'Elbe, de mon départ de ce port pour me rendre à Naples aux ordres de madame-mère. Le même jour j'ai appareillé avec un fort vent N. O. Le 29 à 5 heures du matin, étant dans le N. O. du Mont-Cercelli à 5 à 6 lieues, je rencontrai une frégate anglaise faisant route à l'ouest; le 30 Avril à 5 heures du matin, faisant route pour passer entre les îles d'Ischia et Procita à l'entrée de Naples, nous aperçumes un vaisseau de guerre par stribord amures, et que l'officier pratique, que le gouverneur de l'île d'Elbe m'avait donné, crut un vaisseau napolitain. A 5 heures et demie ce vaisseau vira de bord et se dirigea sur nous; ayant une marche supérieure à la nôtre il fut bientôt à portée de canon; je mis le pavillon national; peu-à-près i hissa le pavillon anglais en m'envoyant toute sa volée. De suite je me disposai à défendre glorieusement le pavillon de S. M., ce qui fut exécuté de la manière la plus distinguée, et après un combat de 35 à 40 minutes, à portée de pistolets, nous fumes contraints de nous rendre à une force aussi supérieure. J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint le procès-verbal circonstancié de cet événement.

Le capitaine du Rivoli m'a très-bien traité ainsi que mon état-major et mon équipage.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect.

Votre très-humble et obéissant serviteur.

(Signé)

COLLET.

La frégate de S. M. la Melpomène, commandée par M. Collet capitaine de vaisseau, officier de la Légion d'honneur, prise le 30 Avril 1815, par le vaisseau anglais le Rivoli, commandé par le capitaine de vaisseau Dickson.

PROCÈS-VERBAL.

Ce jourd'hui, trente Avril, mil huit cent quinze, nous trouvant à quatre heures et demie du matin entre l'île d'Ischia et les bouches des Procita, le vent au N. O. joli frais, courant vent arrière sur toutes voiles, avons aperçu un navire sous le veut à nous à environ une lieue, que nous avons reconnu quelque tems après pour être vaisseau de guerre. A cinq heures et demie ce bâtiment vira de bord vent devant, et gouverna en dépendant sur nous; d'après sa manœuvre nous avons cru convenable d'arborer nos couleurs nationales, auxquelles il ne répondit pas. A six heures, ce vaisseau se trouvą à demi-portée de canon par notre travers à stribord, hissa pavillon anglais en l'assurant de cinq coups de canon à boulet qu'il diriga sur nous. Le commandant ne pouvant plus révoquer en doute une déclaration de guerre, fit mettre chacun à son poste pour le combat, ce qui fut exécuté de suite. A 6 heures 5 minutes le vaisseau s'étant approché à portée de mitraille, nous envoya sa volée ; alors le commandant ordonna le feu. Les cris de vive l'Empereur firent oublier la disproportion des forces; l'engagement fut très-vif; notre position était telle que nous ne pouvions venir sur babord sans être combattus par l'arrière, et sur stribord sans nous rapprocher de l'ennemi; il fallut done rcevoir son feu à portée de pistolet. En moins d'une demiheure la frégate fut mise hors de combat. Une si grande différence dans les forces, des avaries majeures dans la mâture et le gréement, les basses vergues coupées, la mâture chancelante, plusieurs boulets à la flottaison occasionnant des voies d'eau considérables, et quatre pieds d'eau dans la cale, décidèrent le commandant à ne pas lutter d'avantage. Les offi ciers furent consultés et le pavillon fut amené après avoir été défendu honorablement.

La frégate la Melpomène, après 35 minutes de combat, à eu 50 hommes hors de combat, tant tués que blessès, le gréement du grand mât et celui du mât d'artimon entièrement coupés ; les bas mâts percés de plusieurs boulets et chancelans; le corps de la frégate criblé de boulets dont un du calibre de soixantehuit livres qui a traverse la soute à poudre d'arrière, au-dessous de la flottaison, ce qui a occasionné la perte totale des poudres. En foi de quoi nous avons signé le présent procès-verbal pour servir ce que de raison sera.

Bord, le 30 Avril 1815.

(Signé): Durbec, Martino, lieutenant de vaisseau, officiers de manœuvres; Geoffroy, agent comptable; Furgaron, enseigne de vaisseau; Bourgouin, idem; Le Comte lieutenant; Frère, idem; Bobichon, commandant la garnison; le capitaine de vaisseau, Collet.

Pour copie, (Signé) DECRES.

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