Page images
PDF
EPUB

personne au Pont-Saint-Esprit pour l'exécuter. Il y entrait sur la foi d'une convention qui lui assurait la liberté et la retraite; mais le général Grouchy, entré avant lui dans cette ville, et refusant de reconnaître la capitulation de Gilly, fit arrêter le prince. L'empereur, informé par le télégraphe de cette proie tombée sous ses mains, autorisa Grouchy à le faire conduire prisonnier et à le faire embarquer à Cette pour l'Espagne. Grouchy se hâta d'exécuter cet ordre, de peur d'un contre-ordre qui ne tarda pas en effet à arriver. Mais il n'était plus temps. Le duc, déjà embarqué, voguait vers Barcelone. L'empereur lui-même, en donnant ce contre-ordre douteux, ne pouvait désirer de retenir dans ses mains son ennemi vaincu. Ce captif aurait embarrassé sa politique. Captif, il eût été un reproche; mort, il eût été un crime. Napoléon n'avait pas intérêt à irriter l'animosité des familles royales contre lui. Sa lettre à Grouchy est dure, mais digne; la voici :

« Monsieur le comte Grouchy, l'ordonnance du roi en date du 6 mars, et la convention signée le 13 à Vienne par ses ministres, pouvaient m'autoriser à traiter le duc d'Angoulême comme cette ordonnance et cette déclaration voulaient qu'on me traitât moi et ma famille. Mais, constant dans les dispositions qui m'avaient porté à ordonner que les membres de la famille des Bourbons pussent sortir librement de France, mon intention est que vous donniez des ordres pour que le duc d'Angoulême soit conduit à Cette où il sera embarqué, et que vous veilliez à sa sûreté et à écarter de lui tout mauvais traitement. Vous aurez soin seulement de retirer les fonds qui ont été enlevés aux caisses publiques, et de demander au duc d'Angoulême

qu'il s'oblige à la restitution des diamants de la couronne, qui sont une propriété de la nation.

» Vous remercierez en mon nom les gardes nationales du patriotisme et du zèle qu'elles ont fait éclater, et de l'attachement qu'elles m'ont montré dans ces circonstances importantes.

» Au palais des Tuileries, le 11 avril 1815.

» NAPOLÉON. »

L'armée du duc d'Angoulême, intrépide, bien commandée, fut victorieuse dans trois combats, où le sang et la bravoure personnelle du prince avaient relevé le nom des Bourbons de son discrédit militaire; mais, trahie par ses propres régiments, à l'exception d'un seul, le 10°, modèle de constance, cernée par trois armées, noyée dans des populations hostiles, elle fut décimée encore, après la capitulation, par les assassinats des protestants, préludes des assassinats catholiques. Il ne resta de cette campagne du duc d'Angoulême dans le Midi qu'une gloire stérile pour sa cause, une sérieuse estime pour son nom dans le cœur des troupes, et le devoir noblement accompli de disputer au moins la France à l'épée qui subjuguait tout, excepté

l'honneur.

FIN DU TOME DEUXIÈME DE L'HISTOIRE DE LA RESTAURATION

TABLE DES SOMMAIRES

LIVRE DOUZIÈME.

Napoléon à la Malmaison.

ghien.

-

-

Ses préparatifs pour la mort du duc d'En-

Interrogatoire du duc d'Enghien.

condamnation.

-

Son exécution.

-

-

-

Son jugement. Sa

Arrivée de la princesse Charlotte

à Paris. Jugement de la conduite de Napoléon......

[ocr errors]

3

LIVRE TREIZIÈME.

[ocr errors]

Les Bourbons quittent l'Angleterre. Indifférence de la France et des
alliés envers les Bourbons en janvier 1814. Le comte d'Artois entre
en France. Sa situation au milieu des alliés.

[ocr errors]

-

-

[ocr errors]

Débarquement du
duc d'Angoulême en Espagne. Ses proclamations. - Ordre du jour
du maréchal Soult. Attitude de Wellington. Conspiration royaliste
à Bordeaux. Entrée du duc d'Angoulême à Bordeaux. Le duc de

[blocks in formation]
[ocr errors]

-

Berri à Jersey. - Dualité du parti royaliste à Paris. — Discussions entre

le Sénat et l'abbé de Montesquiou, commissaire de Louis XVIII. —

Reconnaissance de Louis XVIII comme roi de France par le Sénat, le

6 avril 1814. Départ du comte d'Artois de Nancy. Son entrée à

Paris. —Le Sénat le reconnaît comme lieutenant général du royaume.
Réception du Sénat et du Corps législatif par le comte d'Artois.—
Il nomme un conseil de gouvernement. M. de Vitrolles. - Conven-
tion du 23 avril.-Députation du comte de Bruges et de Pozzo di Borgo
Départ de Louis XVIII d'Hartwell le 18 avril. - Son

[ocr errors]
[ocr errors]

à Louis XVIII.
entrée à Londres.

[ocr errors]

-

-

-

Son arrivée à Douvres. Son discours au prince
régent. — Il part pour la France et débarque à Calais. Il traverse

-

-

-

Boulogne, Montreuil, Abbeville et Amiens. Sa halte à Compiègne.
- Députation des maréchaux de Napoléon. Discours de Berthier.
- Députation du Corps législatif. Conférence de Louis XVIII et
d'Alexandre. L'empereur d'Autriche et le roi de Prusse se rendent
Repas des souverains...

à Compiègne.

[ocr errors]

-

-

35

LIVRE QUATORZIÈME.

[blocks in formation]
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]
[blocks in formation]
[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

la loi par le Corps législatif et la chambre des pairs. - Mesures finan-
cières présentées au roi par l'abbé Louis. — Loi de restitution des

« PreviousContinue »