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pas

ne valait-il
pas mieux la perdre pour assurer le
sage de la Manche? Pourrait-on, même dans ce cas,
dire qu'elle a été perdue? Villeneuve eut donc tort,
bien qu'on l'ait trop décrié, selon l'usage pratiqué
envers ceux qui sont malheureux. Homme de mé-
tier, oubliant qu'avec du dévouement on supplée
souvent à ce qui manque sous le rapport matériel,
il ne sut pas s'élever à la hauteur de sa mission, et
faire ce que Latouche-Tréville eût certainement fait
à sa place.

L'entreprise de Napoléon n'était donc pas une chimère; elle était parfaitement réalisable, telle qu'il l'avait préparée; et peut-être, aux yeux des bons juges, cette entreprise, qui n'a pas eu de résultat, lui fera-t-elle plus d'honneur que celles qui ont été couronnées du plus éclatant succès. Elle ne fut pas non plus une feinte, comme l'ont imaginé certaines gens, qui veulent chercher des profondeurs où il n'y en a pas quelque mille lettres des ministres et de l'Empereur ne laissent à cet égard aucun doute. Ce fut une entreprise sérieuse, poursuivie pendant plusieurs années avec une passion véritable. On a prétendu également que si Napoléon n'eût pas repoussé Fulton venant lui offrir la navigation à vapeur, il aurait franchi le détroit. Le rôle de la navigation à vapeur est impossible à prédire aujourd'hui dans les événements futurs. Qu'elle donne des forces de plus à la France contre l'Angleterre, cela est probable. Qu'elle rende le détroit plus facile à traverser, cela dépendra des efforts que la France saura faire pour s'assurer la supériorité dans l'emploi de cette puis

Août 1805.

Août 1805.

şance toute nouvelle; cela dépendra de son patriotisme et de sa prévoyance. Mais ce qu'il est permis d'affirmer touchant le refus de Napoléon, c'est que Fulton lui apporta un art dans son enfance, et qui dans le moment ne lui aurait été d'aucun secours. Napoléon fit donc tout ce qu'il put. Il n'y a pas en cette circonstance une seule faute à lui reprocher. La Providence sans doute ne voulait pas qu'il réussît. Et pourquoi? Lui qui n'a pas toujours eu raison avec ses ennemis, avait cette fois le droit de son côté.

FIN DU LIVRE VINGT ET UNIÈME

ET DU CINQUIÈME VOLUME.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES

DANS LE TOME CINQUIÈME.

LIVRE DIX-NEUVIÈME.

L'EMPIRE.

Effet produit en Europe par la mort du duc d'Enghien.

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La Prusse,
prête à former une alliance avec la France, se rejette vers la Russie,
et se lie à cette dernière puissance par une convention secrète.
Quelle était en 1803 la véritable alliance de la France, et comment
eette alliance se trouve manquée. La conduite de MM. Drake,
Smith et Taylor dénoncée à tous les cabinets. - Le sentiment qu'elle
inspire atténue l'effet produit par la mort du duc d'Enghien.
Sensation éprouvée à Saint-Pétersbourg. - Deuil de cour pris spon-
tanément. Conduite légère et irréfléchie du jeune empereur.
Il veut réclamer auprès de la Diète de Ratisbonne contre la vio-
lation du territoire germanique, et adresse des notes imprudentes à
la Diète et à la France.
Celle-ci
- Circonspection de l'Autriche.
ne se plaint pas de ce qui s'est passé à Ettenheim, mais profite des
embarras supposés du Premier Consul pour se permettre en Em-
pire les plus grands excès de pouvoir. - Spoliations et violences dans
toute l'Allemagne. — Énergie du Premier Consul. — Réponse cruelle
à l'empereur Alexandre, et rappel de l'ambassadeur français. — In-
différence méprisante pour les réclamations élevées à la Diète.
Expédient imaginé par M. de Talleyrand pour faire aboutir ces ré-
clamations à un résultat insignifiant. Conduite équivoque des
ministres autrichiens à la Diète. Ajournement de la question.
Signification à l'Autriche de cesser ses violences dans l'Empire. ·
Déférence de cette cour.- Suite du procès de Georges et de Moreau.
Suicide de Pichegru. Agitation des esprits. Il résulte de
cette agitation un retour général vers les idées monarchiques. — On

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considère l'hérédité comme un moyen de consolider l'ordre établi,

et de le mettre à l'abri des conséquences d'un assassinat. - Nom-

breuses adresses. Discours de M. de Fontanes à l'occasion de l'a-

chèvement du Code civil. - Rôle de M. Fouché dans cette circon-

stance. Il est l'instrument du changement qui se prépare.

M. Cambacérès oppose quelque résistance à ce changement. Ex-

plication du Premier Consul avec celui-ci. - Démarche du Sénat pré-

parée par M. Fouché. Le Premier Consul diffère de répondre à la

démarche du Sénat, et s'adresse aux cours étrangères, pour savoir

s'il obtiendra d'elles la reconnaissance du nouveau titre qu'il veut

prendre. Réponse favorable de la Prusse et de l'Autriche. Con-

ditions que cette dernière cour met à la reconnaissance. Disposi-

tion empressée de l'armée à proclamer un empereur. Le Premier

Consul, après un assez long silence, répond au Sénat en demandant

à ce corps de faire connaître sa pensée tout entière. - Le Sénat dé-

libère. - Motion du tribun Curée ayant pour objet de demander le ré-

tablissement de la monarchie. — Discussion sur ce sujet dans le sein

du Tribunat, et discours du tribun Carnot. -Cette motion est portée

au Sénat, qui l'accueille, et adresse un message au Premier Consul,

pour lui proposer de revenir à la monarchie. — Comité chargé de pro-

poser les changements nécessaires à la Constitution consulaire.

Changements adoptés.-Constitution impériale.-Grands dignitaires.

-Charges militaires et civiles. - Projet de rétablir un jour l'empire

d'Occident. Les nouvelles dispositions constitutionnelles converties

en un sénatus-consulte.. - Le Sénat se transporte en corps à Saint-

Cloud, et proclame Napoléon empereur. Singularité et grandeur

du spectacle. Suite du procès de Georges et de Moreau. Georges

condamné à mort et exécuté. · MM. Armand de Polignac et de Ri-

vière condamnés à mort et graciés. Moreau exilé. Sa destinée

et celle de Napoléon. - Nouvelle phase de la Révolution française.

La République convertie en monarchie militaire.

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LIVRE VINGTIÈME.

LE SACRE.

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Moyens

Retard apporté à l'expédition d'Angleterre. — Motifs et avantages de ce
retard. Redoublement de soins dans les préparatifs.
financiers. Budget des années XI, XII et XIII. - Création des con-
tributions indirectes. - Ancienne théorie de l'impôt unique sur la
terre. Napoléon la réfute, et fait adopter un impôt sur les con-
sommations. Première organisation de la régie des droits réunis.
Une
L'Espagne paye son subside en obligations à terme.
association de financiers se présente pour les escompter. Pre-
mières opérations de la compagnie dite des Négociants réunis.
Toutes les ressources disponibles consacrées aux escadres de Brest,

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de Rochefort et de Toulon. Napoléon prépare l'arrivée d'une flotte
française dans la Manche, afin de rendre certain le passage de la
flottille. Première combinaison à laquelle il s'arrête. — L'amiral
Latouche-Tréville chargé d'exécuter cette combinaison. - Cet amiral
doit quitter Toulon, tromper les Anglais en faisant fausse route, et
paraître dans la Manche, en ralliant dans le trajet l'escadre de Ro-
chefort. - La descente projetée pour juillet et août, avant la céré-
monie du couronnement. Les ministres des cours en paix avec la
France remettent à Napoléon leurs lettres de créance. - L'ambassa-
deur d'Autriche seul en retard. Départ de Napoléon pour Boulo-
gne. Inspection générale de la flottille, bâtiment par bâtiment.
La flottille batave. — Grande fête au bord de l'Océan, et distribution
à l'armée des décorations de la Légion d'honneur. Suite des évé-
nements en Angleterre. — Extrême agitation des esprits. Renver-
sement du ministère Addington par la coalition de MM. Fox et Pitt.
Rentrée de M. Pitt au ministère, et ses premières démarches pour
renouer une coalition sur le continent. Soupçons de Napoléon.
Il force l'Autriche à s'expliquer, en exigeant que les lettres de
créance de M. de Cobentzel lui soient remises à Aix-la-Chapelle. -
Il rompt les relations diplomatiques avec la Russie, en laissant partir
M. d'Oubril. Mort de l'amiral Latouche-Tréville, et ajourne-
ment de la descente à l'hiver. - L'amiral Latouche-Tréville rem-
placé par l'amiral Villeneuve. Caractère de ce dernier. Voyage
de Napoléon sur les bords du Rhin. Grande affluence à Aix-la-
Chapelle.-M. de Cobentzel y remet ses lettres de créance à Napo-
- La cour impériale se transporte à Mayence. Retour à Paris.
Apprêts du sacre. Difficile négociation pour amener Pie VII à
venir sacrer Napoléon. Le cardinal Fesch ambassadeur.

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léon.

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ractère et conduite de ce personnage.

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Ca-
Terreurs qui saisissent

Pie VII à l'idée de se rendre en France. Il consulte une congréga-
tion de cardinaux. Cinq se prononcent contre son voyage, quinze
pour, mais avec des conditions. Long débat sur ces conditions.
Consentement définitif. — La question du cérémonial laissée en sus-
pens. L'évêque Bernier et l'archichancelier Cambacérès choisissent
dans le Pontifical romain et dans le Pontifical français les cérémonies
compatibles avec l'esprit du siècle. - Napoléon refuse de se laisser
poser la couronne sur la tête.-Prétentions de famille. Départ du
Pape pour la France.
Son arrivée à Fontainebleau.
Sa joie et sa confiance en voyant l'accueil dont il est l'objet.
Mariage religieux de Joséphine et de Napoléon.

sacre.

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Séjour du Pape à Paris.

Soins de Napoléon pour l'y retenir. — Les

flottes n'ayant pu agir en décembre, Napoléon emploie l'hiver à or-

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