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dévorante de la flamme, peuvent scules exprimer la toute-puissance du peuple; sa volonté ne peut être arrêtée comme celle des tyrans, elle doit avoir les effets du tonnerre. »

Voyez le Moniteur du 3 décembe 1793; vous ne trouverez aucun relâ- chement, aucun remords dans l'âme de ces impitoyables bouchers, qui écrivent de nouveau à leurs complices assassins:

Les représentans du peuple envoyés dans Commune affranchie pour y -assurer le bonheur du peuple.:

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Nous vous envoyons le buste de Challier, et sa tête mutilée, telle qu'elle est sortie, pour la troisième

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fois, de dessous la hache de ses féroces meurtriers. Lorsqu'on cherchera à émouvoir votre sensibilité, découvrez cette tête sanglante aux yeux des hommes pusillanimes, et qui ne voient que des individus ; rappelez-les, par ce langage énergique, à la sévérité du devoir et à l'impassibilité de la représentation nationale. >>

« C'est la liberté qu'on a voulu assassiner en immolant Challier; ses bourreaux en ont fait l'aveu avant de tomber sous le glaive de la justice. On a entendu de leur propre bouche qu'ils mouraient pour leur roi, qu'ils voulaient lui donner un successeur. Jugez de l'esprit qui animait cette ville corrompue; jugez des hommes qui la maîtrisaient par leur fortune ou par leur pouvoir; jugez si on

peut accorder impunément un sursis. Point d'indulgence, citoyens collègues, point de délai, point de lenteur dans la punition du crime, si vous voulez produire un effet salutaire. Les rois punissaient lentement, parce qu'ils étaient faibles et cruels; la justice du peuple doit être aussi prompte que l'expression de sa volonté. Nous avons pris des moyens efficaces pour marquer sa toute-puissance, de manière à servir de leçon à tous les rebelles.

« Nous ne vous parlerons point des prétres; ils n'ont pas le privilége de nous occuper en particulier. Nous ne nous faisons point un jeu de leurs impostures, ils dominaient la conscience du peuple, ils l'ont égarée, ils sont complices de tout le sang qui a coulé leur arrêt est prononcé.

Nous saisissons chaque jour de nouveaux trésors; nous avons décou vert chez Tolosan une partie de sa vaisselle cachée dans un mur. Il y a ici beaucoup d'or et d'argent que nous vous enverrons successivement. >>

Il sera à propos de transcrire ici des extraits d'une autre lettre de Fouché et ses complices à la convention nationale, insérée dans le Moniteur du 17 décembre 1793.

Les représentans du peuple envoyés à Commune affranchie pour j assurer le bonheur du peuple, etc.

Citoyens collègues,

« Nous sommes arrêtés sans cessé dans la rapidité de notre marché révolutionnaire par de nouveaux

obstacles qu'il faut franchir, par des complots toujours renaissans qu'il faut étouffer. Notre pensée, notre existence tout entière sont fixées sur des ruines, sur des tombeaux, où nous sommes menacés d'être ensevelis nous-mêmes, et cependant nous éprouvons de secrètes satisfactions, de solides jouissances: la nature reprend ses droits, l'humanité nous seinble vengée, la patrie consolée, et la république sauvée, assise sur ses véritables bases, sur les cendres de ses lâches assassins, »><

« Nous devons donner un témoignage public d'estime aux travaux assidus de la commission révolutionnaire que nous avons établie; elle remplit ses devoirs pénibles avec une sévérité stoïque, et une impartiale rigueur, C'est en présence du peuple,

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