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exacte de ces homélies a été transmise au sénat de l'université de Leipsick, qui a chargé M. le docteur Becker, théologien et helléniste distingué, de les publier avec une traduction latine en regard.

Les personnes qui ont parcouru les cinq homélies assurent qu'elles égalent, tant sous le rapport du fond que sous celui de la forme, les meilleurs ouvrages que l'on connaisse de saint Chrysostome.

ASIE.

CANTON. Propagation des sciences et de la civilisation de l'Europe. On lit dans une lettre écrite de Canton le 11 mars 1837. « Hier a eu lieu ici la seconde réunion de la Société pour la propagation des sciences utiles en Chine. Cette société a pour but de répandre, soit au moyen de livres écrits en chinois, soit par des journaux, toutes sortes de connaissances européennes. Elle a été fondée par le missionnaire allemand M. Gutzlaff et M. Robert Morisson, fils de lexicographe, tous deux interprètes du consulat anglais en cette ville. M. Gutzlaff avait déjà commencé la publication d'un manuel mensuel en langue chinoise : par cette publication, il s'est efforcé d'intéresser les Chinois, à l'histoire, à la géographie et à la littérature des Barbares; il y donnait aussi un extrait des nouvelles politiques de l'Europe. Aussitôt que les autorités chinoises curent été informées de l'existence de ce journal mensuel, elles en défendirent la publication, et l'on ne put plus trouver aucun Chinois qui voulût faire les caractères en bois pour l'impression du Magasin, de manière que M. Gutzlaff se vit obligé d'envoyer les derniers numéros à Singapour pour les y faire imprimer..

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» La Société vient d'entreprendre maintenant la publication du Magasin, et l'on y ajoutera la cote des fonds (un prix courant) pour exciter l'intérêt des Chinois; car il ne suffit pas de faire des impressions, il faut qu'elles soient lues ; et jusqu'à présent les Chinois montrent fort peu goût pour la lecture. Le secrétaire de la Société a cependant cité, dans son discours sur les résultats des connaissances européennes en ce pays, que notamment la teinture au moyen du bleu de Berlin a fait de grands progrès : il espère qu'on pourra faire connaître aux Chinois l'usage de l'iudigo; et, si cet article était adopté, il pourrait former un débouché important pour le commerce avec l'Inde. Il a annoncé qu'un grand nombre d'ouvrages sur l'histoire, la géographie, la physique, la mécanique, l'histoire naturelle, la médecine et la littérature, allaient être publiés par la Société. Un Abrégé de l'histoire générale est déjà sous presse et paraîtra incessamment. La Société compte maintenant quarante-six

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membres résidens, et ses finances sont en bon état. Ses impressions ont encore lieu à Singapour.

- Les Annales

CHINE. Etat de la religion chrétienne dans cet empire. de la propagation de la foi donnent des détails intéressans sur l'état du christianisme en Chine. D'après ces détails, l'intolérance et la persécution qui règnent dans ce vaste empire, à l'égard des chrétiens, seraient sur le point de cesser.

Toutes les missions de la Chine sont divisées en trois grands vicariats apostoliques et trois grands évêchés. Les vicariats sont au Chan-si, au Fokian et au Su-tchuen. Les évêchés ont leur siége à Pekin, à Nankin et à Macao. Le vicariat apostolique de Chan-si comprend les quatre provinces deChen-si, de Ken-si, de Kan-sou et de Hou-kouang. Cette mission est desservie par des franciscains italiens de la Propagande, dont le séminaire est à Naples. Le nombre des missionnaires européens, qui se trouvent dans ces provinces, est de cinq, outre les deux évêques; le nombre des prêtres indigènes est de dix-sept. Dans le seul district de Hu-pe, qui fait partie de la pro¬ vince de Hou-kouang, il y a environ 60,000 chrétiens. Là le service divin est fait par les Lazaristes français. Les chrétiens de Chan-si jouissent, quant à leur croyance, d'une espèce de tolérance.

» Les Dominicains espagnols de Manille sont chargés da vicariat apostolique du Fo-kian. Le vicaire apostolique et son coadjuteur ont à leur disposition cinq moines et neuf prédicateurs indigènes. Cette mission est une des plus florissantes et des plus libres de toute la Chine. Dans quelques endroits le culte est public, et l'on peut estimer qu'il y a environ 30,000. chrétiens dans une province. Il y en a environ 9,000 dans deux provinces du Fo¬kian ; là il y a également des Lazaristes français. L'île de Formose est la dernière province qui fait partie du vicariat de Fo-kian.

Le vicariat de Su-tchuen comprend l'immense province de ce nom, et de plus celle de Yu-fan et de Kouei-tcheou. Ce vicariat est confié au séminaire français des missions étrangères de Paris. Il s'y trouve maintenant deux évêques, neuf prêtres européens, trente prêtres indigènes, et quinze mille chrétiens.

Les provinces de Pe tcho-ly et celle de Chang-tong composent l'évêché de Pékin. L'évêque de Nankin, qui réside à Pékin, administre ces diocèses. Le nombre des chrétiens de ces deux provinces est de quarante mille; celui du clergé est inconnu.

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Les Lazaristes y ont un de leurs membres comme missionnaire, avec cinq prédicateurs chinois. L'évêché de Nankiu est administré par un vicaire-général. Il y a là aussi des Lazaristes comme missionnaires, et des ecclésiatiques dans les provinces de Ho-nar et de Kiang-nang.

» L'évêché de Macao contient les provinces de Cuang-tong, de Kuang-si,

et l'île de Hai-nan. Get évêché est administré par un chapitre, parce que le siége de l'évêché est depuis long-tems vacant. Les prêtres indigènes sont obligés de soigner seuls le service divin dans ces provinces, où les Européens ne peuvent se cacher, à l'exception de la capitale, Macao, qui, sur 12,000 habitans, compte environ 5,000 chrétiens. Le nombre des chrétiens de tout l'évêché se monte à 40,000 âmes..

» A Macao, se trouvent les plénipotentiaires des diverses missious; il s'y trouve aussi un séminaire chinois de la congrégation de Saint-Lazare, lequel, fondé d'abord à Pékin, a été transporté par le P. Lamiot dans cette ville, en 1835, lors de la persécution.

» Un autre séminaire chinois, du même ordre, se trouve dans un village de la Tartarie, au-delà de la grande muraille.

La religion chrétienne est connue dans tout l'empire Chinois, et il ne faut qu'une occasion favorable pour qu'elle s'y étende avec une grande rapidité. Il ne faut qu'un Constantin, disent tous les rapports des missionnaires, pour conduire 300 millions d'âmes au sein de la religion chrétienne. L'empereur actuel s'est montré très-opposé au christianisme lors de son avènement au trône. Le sang a coulé; toutefois les persécutions ont été moins vives que les précédentes; elles ont cessé, et quoique les ordonnances de proscription subsistent eucore, l'application en dépend aujourd'hui des gouverneurs de l'empire et des grands mandarins, dont le propre intérêt exige qu'ils ménagent les chrétiens. On dit même que l'empereur les souffre sciemment, et l'on assure qu'il connaît le christianisme, et qu'il l'estime. Ce qui paraît appuyer cette opinion, c'est le peu de suite donné à l'édit de 1836. Cet édit était surtout dirigé contre les Anglais, dont l'empereur craint l'influence politique. On a depuis saisi sur plusieurs personnes des livres catholiques, sans qu'il en soit résulté quelque chose de fâcheux pour elles. »

(Annales de la propagation de la foi).

Bibliographie.

On vient d'imprimer à Saint-Affrique, petite ville du département de l'Aveyron, un excellent livre intitulé AUX INCRÉDULES ET AUX CROYANTS L'ATHIÉE REDEVENU CHRÉTIEN, ouvrage posthume de M. Delauro-Dubey, conseiller à la cour royale de Montpellier. L'auteur, converti dans la 64° année de sa vie par le souvenir des vertus de sa mère, essaya de faire partager ses convictions religieuses à un de ses parents qu'il affectionnait ; c'est pour ce parent qu'il composa l'ouvrage que nous annonçons, ouvrage dans lequel il prouve la vérité de la religion catholique. En attendant que nous rendions un compte détaillé de ce livre, nous en donnerons une idée en faisant connaître le plan que s'est tracé l'auteur. Le voici tel qu'il est imprimé à la fin de l'introduction:

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• Dieu est; - Dieu est celui qui est;-Dieu nous a faits à sa ressemblance; Dieu exige de nous des hommages ;- Dieu a pu révéler le christianisme > comme expression des hommages qu'il exige de nous; Dieu a révélé le ■ christianisme, et a manifesté la vérité de cette révelation par des faits in☐ contestables; Dieu l'a manifestée par des faits antérieurs à la mission de ■ J.-C., par des faits qui ont accompagné cette mission, et par des faits postérieurs. Dieu a confié le dépôt de cette révélation à une autorité infaillible. »

Ajoutons encore les quelques lignes qui servent de conclusion à l'ouvrage, et dans lesquelles il est résumé tout entier :

• Il est démontré, par des faits incontestables, que Dieu est; donc tout homme raisonnable doit être théiste. - Il est démontré, par des faits in⚫ contestables, que Dieu a révélé le christianisme; donc tout théiste doit ■ être chrétien. – Il est démontré, par des faits incontestables, que Dieu a ■ confié le dépôt de cette révélation à une autorité vivante et Infaillible, et ⚫ que cette autorité existe dans l'Eglise catholique et dans elle seule ; donc > tout chrétien doit être catholique. D

Ce livre, quoique formant un très-fort volume in-8°, se vend à très-bas prix (3 francs), et le produit de l'édition est consacré à une bonne œuvre. Le dépôt à Paris est chez Toulouse-libraire, rue du Foin-Saint-Jacques, no 8.

RECUEIL SUR LA DÉVOTION DU CHEMIN DE LA CROIX, par L. Nan quette chanoine honoraire de l'église de Reims et supérieur du petit seminaire de Charleville, avec une instruction sur le Chemin de la Croix, par L. N..... Elle contient en substance ce que l'on trouve de plus important dans les petits opuscules qui ont paru jusqu'ici sur la dévotion du Via Crucis.

MÉMORIAL DU CALVAIRE, dédié à la très-sainte mère de Dieu, par L. Nanquette chanoine honoraire de l'église de Reims et supérieur du petit séminaire de Charleville.

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MANUEL D'HISTOIRE DU MOYEN-AGE,

PAR J. MOELLER, DOCTEUR EN PHILOSOPHIE ET PROFESSEUR D'HISTOIRE A L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN.

Ce

que l'on entend par moyen-âge. Deux périodes dans l'histoire de l'humanité. -Préparation à l'établissement de l'Eglise et sa réalisation. -L'Eglise substituée au trône des Césars. — Etat de l'Europe au moyen-âge. · Evénemens politiques. — Progrès du Čatholicisme. Son influence sur la formation des nouveaux Etats.

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- Critiques.

A une époque où les mots d'antiquité, de moyen-âge, de renaissance reviennent si souvent dans les discussions artistiques et littéraires, il serait à désirer que tout le monde voulût bien s'entendre parfaitement sur la signification précise de ces diverses dénominations. Les chronologistes ont partagé en cinq grandes divisions toute la série des tems historiques. La haute antiquité comprend les tems antérieurs au règne d'Auguste; la désignation de basse antiquité s'applique à toute la durée de l'empire d'Occident; à la chute de cet empire commence le moyen-âge, qui se termine avec le 10e siècle; les 11, 12, 13, 14° siècles et la première moitié du 15° forment ce qu'on appelle le bas-âge; enfin les tems modernes commencent à la renaissance des lettres et des arts, déterminée par l'invention de l'imprimerie. Mais dans la conversation, et même dans le langage

› Paris, chez Debécourt, libraire; in-8°, prix, 7 fr. TOME XVI.- N° 93. 1838.

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