on le doit réparer. l'orifice interne de la matrice; c'eft pourquoi cette indifpofition demande néceffairement l'opéra tion. Comment Il faut avec une feuille de myrthe pointue Q. percer le gland comme il le doit être naturellement, puis dans l'ouverture qu'on vient de faire, mettre une petite canule de plomb S. affez longue pour aller au-delà de l'ouverture inférieure qui eft à l'uretre, & pour conduire l'urine dehors par la nouvelle ouverture: on travaille enfuite à refermer l'ancienne, en rafraîchiffant les bords par des petites incifions, & procurant la cicatrice: il faut laiffer la canule dans l'uretre en la tenant attachée & liée avec ce cordon T. jufqu'à la parfaite guérison, afin que Confeils de l'urine ne fortant plus par la premiere ouverture quelques Praticiens. Caufe extraordinaire Puretre loin n'en empêche pas la réunion. Si on ne peut pas faire refermer ce trou, il y a quelques Auteurs qui commandent pour lors de couper le deffous du gland, depuis la premiere ouverture jufqu'à la feconde, en le taillant comme une plume à écrire avec ce petit biftouri V. De cette maniere l'urine & la femence fortiront à plein tuyau, & feront feringuées où elles doivent aller. J'ai vû des enfans qui avoient l'uretre percé à d'une ouver- deux ou trois doigts loin du gland; c'étoit des enture faite à fans fujets à piffer au lit, qui pour éviter le fouet du gland. dont on les menaçoit & dont on les regaloit fouvent, s'étoient lié la verge avec du fil, croyant ce moyen infaillible, & à qui cependant l'urine pouffant pour fortir, avoit fait, après de violentes douleurs, une ouverture proche la ligature, par où cette férofité fortoit toujours dans la fuite. Pour les guérir il faut mettre dans l'uretre une canule de plomb, qui paffe au-delà de l'ouverture, dont on tâchera de procurer la réunion. Incommo Il y en a qui par une difpofition avec laquelle diré du troi- ils font nés, ont le frein de la verge trop court; Léme défaut. ce frein tire en en bas le gland, particulierement dans le tems de l'érection: d'où vient que l'ouverture étant pour lors trop en deffous, fi on ne levoit L'opéra pas la verge en en-haut, on pifferoit fur fes jambes tion qui le ou fur fes pieds, & la femence ne peut point être suerit, lancée droit dans la matrice, ce qui nuit à la génération. Par un petit coup de biftouri ou de ces ciseaux X. on coupe ce frein en travers, de la même maniere qu'on coupe le filet qui eft deffous la langue, & ainfi on remédie par une opération fort legere aux deux incommodités que cela caufoit. J'en ai vû quelques-uns à qui un chancre ayane rongé le frein, les a guéris de cette incommodité, mais je ne confeillerois pas de fe fervir d'un reméde auffi dangereux. Voique carnofité foit un terme général qui de la car fignifie toute chair fuperflue engendrée en NOSIII. quelque partie du corps que ce foit, néanmoins l'ufage fait entendre par ce mot une excroiffance de chair qui occupe & embraffe le conduit de l'urine. On a crû la réalité de cette maladie fi bien établie par nosAnciens,que perfonne n'a ofé le contester: ils difoient que l'humeur virulente d'une gonorrhée, fortant fans ceffe des proftates, corrodoit par fon acrimonie le conduit de l'urine,& que des ulceres il en croiffoit une chair fongeufe qui faifoit cette maladie. Ceux qui prétendoient avoir des remé- Erreur comdes particuliers pour la guérir, avoient intérêt de mune fur ce confirmer cette erreur, plûtôt que d'en défabuser, & d'autant plus qu'une telle maladie ayant été abandonnée des véritables Chirurgiens, étoit devenue le partage de ces coureurs ou diftributeurs de fecrets. mal. Jean-Baptiste Loiseau, Maître Chirurgien de Exemple reBordeaux, dans des obfervations Chirurgicales marquable. qu'il a laiffées par écrit, nous dit qu'il fût appellé pour traiter d'une carnofité le Roi Henri IV. qu'il l'en avoit panfé & guéri, & qu'il en fut recom penfé par une Charge de Chirurgien de Sa Majefté que le Roi lui donna. Cette hiftoire quoique memorable, ne prouve point qu'il y ait des Raifons de carnofitez; elle fait voir que ce M. Loiseau fait doute. le mysterieux, & tient du charlatan, en publiant ce qu'il a fait, fans dire, ni les moyens, ni les remédes dont il s'eft fervi. S'il avoit été vrai que le Roi eût eu une carnofité, & qu'il lui eût confu:mée, il falloit qu'en écrivant cette hiftoire il ne fit point un fecret, ni de la méthode ni des drogues qu'il avoit employées à une guérison pour laquelle il avoit été fi liberalement gratifié; mais puifqu'il fe tait fur l'effentiel, je la tiens apocrife. Quand on voyoit à quelqu'un une difficulté d'uriner, & que l'urine fortoit déliée, fourchue, & de travers, que le malade voulant piffer étoit contraint d'aller à la felle par les efforts qu'il faifoit pour pouffer fon eau dehors, & que la croyant toute fortie, il en demeuroit néanmoins encore Expérience dans la veffie; on traitoit cela de carnofité: mais qui autorife quelque diligence que j'aye faite en ouvrant des ce doute, corps qu'on accufoit d'en avoir, je n'en ai point encore remarqué, & je n'ai trouvé aucun Chirurgien qui affure d'en avoir và, j'entens parler de ceux qui font dignes de foi. Reponte à Je fçai qu'il y a beaucoup de gens qui ont les eette objec- accidens dont je viens de parler, mais ils ne font tion, point caufez par les carnofitez; ce font des fuites d'une ou de plufieurs chaudepiffes qui ont ulceré & corrodé l'uretre en plufieurs endroits or les cicatrices qui fe font à ces ulceres étant durs, & tenant de la nature de la callofité, elles étréciffent le conduit de l'urine qui n'a plus par conféquent tant de facilité pour fortir, & ce font ces mêmes cicatrices qui empêchent le paffage de la fonde qu'on croyoit arrêtée par la carnofité. Quoiqu'on connoiffe la véritable cause de cette maladie maladie, elle n'en eft guères moins difficile à gue- Remede Le Chirurgien préparera fon reméde catheretique plus ou moins fort, felon que la cicatrice fera qu'on doit appliquer à plus ou moins vieille; il prendra une bougie Y. ce mal. dont l'extrémité qu'il fera entrer dans la verge, fera un peu creuse, afin de mettre de fon reméde dans cette petite cavité; puis il introduira la bougie dans l'uretre, en la pouffant doucement jufqu'à ce qu'elle foit arrêtée par la cicatrice, & la laiffant dans la verge, afin que le reméde qui touchera pour lors la dureté agiffant deffus, en confume une partie, dont il tombera une petite escarre; le lendemain il recommencera la meme chofe, & continuera jufqu'à ce que le paffage foit libre. Il connoît le progrès qu'il fait en obfervant Progrès de combien la bougie va plus loin les dernieres fois la cure. que les premieres; mais il ne faut point s'impatienter dans cette opération qui demande 'du tems, car fi on vouloit faire fon reméde plus corrofifà craindre quand on à deffein de hâter la cure, la douleur & l'inflam- précipite l'omation furviendroient en rongeant plus qu'il ne conviendroit, on aura foin de faire piffer le malade avant que de porter le reméde, afin que reftant deux ou trois heures fur la callofité, il ait le tems d'en emporter une efcarre. Quand la bougie entre jufques dans la veffie, & que le malade urine à plein canal, il n'y a plus rien à confumer; il faut alors deffécher les endroits que le reinéde a touchez, ce qu'on fait par les liqueurs deffica S Accidens pération. tives qu'on feringue fréquemment dans l'uretre, & Fin da trai- par une fonde de plomb Z. frotée de vif-argent, qu'on introduit fouvent, afin d'entretenir le conduit tement. toujours libre & ouvert, pendant qu'il s'y forme de nouvelles cicatrices. FIG. XVIII, DES OPE'RATIONS SUR LA MATRICE. A matrice n'est pas moins fujette à la Chirurgie que toutes les autres parties du corps; elle eft attaquée d'une infinité de maladies, dont |