N Un Byftoury Un Byftoury droit. F Un Byftoury courbe. cavité en forme de canelure pour conduire la poin te des inftrumens qui font des incifions; elle eft pour cet effet plus groffe & plus forte que les deux autres, & ces deux petites anfes qui font à fon extrêmité la font tenir ferme de la main gauche au Chirurgien dans le tems qu'il s'en fert. Čes fondes font ordinairement de fer, mais il eft mieux qu'elles foient d'argent. Le Byftoury N. eft un inftrument fort en ufage, il y en a de plufieurs fortes, celui-ci est un tranchant de tout un côté, mais de l'autre qu'on appelle fon dos il ne tranche que jufqu'à fon milieu, il peut se déployer en avant & en arriere comme une lancette à abfcès, au lieu de laquelle il fert quelquefois, il eft commode pour plufieurs efpeces d'incifions, particulierement pour celles que l'on fait à la tête. On fçait affez que dans l'ufage de ces inftrumens on doit tenir immédiatement avec les doigts les lames qui circulent fur leurs manches, lesquels fervent comme de contrepoids à la main pendant qu'elle opere, & d'étuis aux lames dans un autre tems. Le Byftoury O. appellé droit, parce qu'il ne fe peut pas ployer en arriere comme l'autre, & que la lame y demeure en droite ligne avec le manche comme dans un couteau, ne tranche auffi que d'un côté, étant aplati de l'autre, on met quelquefois un petit bouton de cire à la pointe, afin qu'elle ne bleffe pas quand on eft obligé de la faire entrer dans une plaie: cet inftrument eft fort utile aux Chirurgiens d'Armées qui font des incifions à tous momens & en toutes fortes de parties. Cet autre P. eft un Byftoury courbe fait en forme de croiffant, le tranchant de la lame eft en dedans & le dos en dehors; il y en a de petits, de moyens & de très-forts; ces derniers font nommés couteaux courbes & font deftinés pour les grandes opérations, on ne chaifit les courbes que lorfque les droits ne peuvent pas fervir, comme quand on veut. dans l'opération du bubonocelle dilater les anneaux du mufcle oblique defcendant, en ce cas on conduit la pointe du biftoury dans la canelure de la fonde creuse, ce qui exempte de mettre un bouton à l'extrémité de la lame. La Spatule Q. eft un inftrument néceffaire au Une Spatule Chirurgien pour faire une emplâtre & pour étendre les onguens fur les plumaceaux, elle doit être forte, plus large par un bout que par l'autre, plate d'un côté & à demi ronde à l'oppofite, les Chirurgiens un peu curieux en ont toujours une d'argent plutôt que de fer qui n'eft jamais fi propre & qui falit davantage les mains. R Get inftrument R. eft appellé feuille de mirthe Une feuilla à caufe de fa reffemblance; d'autres l'ont nommé de mirthe. demi fpatule, parce qu'il a prefque la figure d'une, fpatule qui toutefois eft pointue, moins étroite & plus groffe. Il fert à nettoyer le dehors d'une plaie, il y a une façon de cure oreille à fon extrémité, avec quoi l'on peut tirer les corps étranges entrés dans les oreilles, ou les petites pierres arrétées dans l'uretre. S Autre feuille Cette autre feuille de mirthe S. eft beaucoup plus mince que la précédente, étant à demi tranchante, de mitthe. elle eft crochue à fon extrêmité en forme de déchauffoir. Outre l'ufage qu'elle a de commun avec la premiere, elle fert encore dans les diffections. lorfque l'on veut féparer des membranes ou des filamens. Je l'ai toujours employée heureusement dans l'opération du bubonocelle, où je la préférerois aux inftrumens tranchans, de crainte de bleffer l'inteftin. T L'élevatoire T. eft un inftrument qui prend fon nom de fon usage; vous en verrez plufieurs figu-toire. res dans la fuite de ces opérations, mais celui-ci eft courbe par ces deux extrêmités dont l'une eft quarrée & l'autre ronde, pour fourrer celle-là dans des " Pincettes. X ouvertures longues & larges, & celle-ci dans des trous ronds, elles font toutes deux dentelées au dedans pour ne pas gliffer fous l'os que l'on veut élever: il fert quelquefois à faire l'extraction des corps étrangers, comme des bales ou des éclats de grenades: mais il eft principalement utile à élever une piéce d'os enfoncée fur la dure mere. Il y a des pincettes de plufieurs façons qui prennent leurs noms des parties aufquelles elles reffemblent, comme des becs de cane, de corbeau, ou de grue, elles ont chacune leur ufage différent comme vous le verrez: je ne vous présente ici qu'une paire de pincettes V. qui eft la plus commune de toutes, & que les Chirurgiens doivent porter fur eux dans un étui par tout où ils vont. Il convient mieux de les avoir d'argent que d'acier, parce que ce dernier métal eft plus fujet à la rouille. L'extrêmité fupérieure de cette paire fert à ôter quelque efquille, ou à arracher des poils, elle a un reffort qui la tient toujours ouverte, & les branches inférieures étant plus longues que les fupérieures, elles font très-commodes pour lever les plumaceaux de deffus une plaie, ou pour les y remettre. (a) L'aiguille X. eft fort en ufage chez les ChirurUne aiguille. giens; ils s'en fervent en tant de différentes occafions qu'ils font obligés d'en avoir de toutes les fortes, je vous en parlerai amplement en vous montrant les futures; celle-ci eft une aiguille droite fort pointue, dont les deux côtés vont un peu en s'élargiffant, ils font tranchans jufques vers le milieu, le rette eft rond, & fa têre eft percée d'un grand trou pour paffer le cordonnet. Elle fert à recoudre un corps dans les préparations d'Anatomies publiques ou dans les embaumemens. (a) On préfere aujourd-hui à ces pincettes une autre espèce de pincettes (c.), qui ont deux anneaux à l'extrêmité de leurs branches, & qu'on tient comme des cifeaux. Ces anneaux empêchent qu'elles no puiffent échaper, & leur ont fait donner le nom de pincettes à anneaux. Celle-ci eft une aiguille courbe Y. groffe & for- Une Aiguila te, elle doit être d'un bon acier, car fouvent elle courbe. ploye ou fe caffe, fur tout quand on s'en fert pour coudre la peau d'un corps mort, laquelle eft beaucoup plus difficile à percer que celle d'un hom me vivant. Elle a le même ufage que la droite, & de plus elle eft abfolument néceffaire dans la Gaftroraphie (4). La Scie Z. est un inftrument commun au Chirurgien & à plufieurs artifans; mais celle du Chirurgien étant toujours faite par de très-bons Couteliers l'emporte fur les autres par fa propreté & fa politeffe, & par la féparation prompte & nette qu'elle fait des parties aufquelles on l'applique ; elle doit être petite & légere afin qu'on la puiffe manier avec plus de liberté, & elle a un manche pour être tenue plus ferme : il faut que la lame en foit exquife & les dents bien aiguilées pour scier avec plus de douceur, divifer dans le moins de tems qu'il eft poffible les os d'un bras ou d'une jambe, quand on en fait l'amputation: on ne peut auffi fe paffer de fcie quand il s'agit d'ouvrir un crane ou pour embaumer la tête ou pour faire la démonftration du cerveau. Le petit nombre d'inftrumens que vous venez de voir n'eft proprement que ceux que l'on appelle généraux, il y en a quantité d'autres particuliers que je n'ai pas repréfentés dans ces tables, parce que je vous les ferai voir chacun dans l'opération où ils conviennent. (a) Les aiguilles qui fervent à cette future, doivent être extrêmement polies & tranchantes fur les côtés, jufqu'à leur partie la plus large, très-aigues par leurs pointes & arrondies par le talon. Elles doivent avoir à leur tête deux rainures affez profondes pour y loger la fil, deforte qu'elles paffent aifement & fans bleffer les parties. Ces rainures doivent être du côté du tranchant & avoir une ouverture où l'on puiffe paffer le fil. 2. Une Sele. L L es Tentes ne doivent pas être les dernieres parties à confidérer dans la compofition d'un appareil, il eft tant d'opérations qui en demandent qu'il faut qu'un Chirurgien foit inftruit de tout ce qui les regarde, ce qui peut fe réduire à trois chofes que nous allons examiner; fçavoir, leurs matieres, leurs figures, & leurs ufages. Je trouve cinq fortes de matieres dont on peut former des tentes; c'eft au Chirurgien à choisir |