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2o Le gouverneur général de l'Amour a informé le ministre de l'intérieur qu'en vertu du droit qui lui a été accordé par le lieutenant impérial en Extrême-Orient, la ville de Blagovestchensk, dans le territoire de l'Amour a été déclarée le 1er février en état de siège.

3o Le lieutenant impérial en Extrême-Orient a informé le ministre de l'intérieur, que par suite des événements de guerre actuels, le territoire du Transbaïkal est déclaré en état de siège depuis le 6 février.

(Bulletin des lois N° 24.) (')

Règles de neutralité

14/27 février 1904 (1)

Voir Archives Diplomatiques 1904. t. 89 N° 3) p. 320 et t. go (N° 4) p. 527.

Ordre du jour dans le ressort de la marine (1).
Du 28 février/13 mars 1904.

Conformément aux règlements sur les prises maritimes, approuvés par Sa Majesté l'Empereur, le 27 mars 1895, j'ordonne de créer des tribunaux de prises dans le port de Sévastopol, dans le port Empereur Alexandre III, à Port-Arthur et à Vladivostok.

Du 28 février/13 mars 1904.

En portant à la connaissance de la flotte: « Les règles que le Gouvernement Impérial appliquera durant la guerre avec le Japon », j'ordonne de prendre en considération dans le ressort du ministère de la marine l'instruction supplémentaire aux commandants de navires de guerre, élaborée aprés entente commune préalable par le gérant du ministère de la marine et le ministre des affaires étrangères.

(Signé): grand-amiral ALEXIS.

Instruction aux commandants de navires de guerre, élaborée après entente commune préalable par le Gérant du Ministère de la marine et le Ministre des Affaires étrangères (2).

1° L'art. VI des règles approuvées par Sa Majesté l'Empereur le 14 février 1904, que le Gouvernement Impérial appliquera durant la guerre avec le Japon, contient l'énumération des objets de contrebande de guerre qui doivent être confisqués conformément aux art. 6-14 des règlements sur les prises maritimes de 1895.

2° Sous le nom de denrées alimentaires, dont il est fait mention au 10 alinéa de cet article, il faut comprendre avant tout, au nombre des divers objets qui peuvent servir de denrées alimentaires ou de fourrages pour l'armée japonaise, le blé de toute espèce, le poisson et les différents produits de poisson, les haricots, l'huile de haricots.

3 Au nombre des objets, destinés aux besoins de la guerre sur terre, comme sur mer, doivent figurer aussi les machines et les pièces de machines destinées à la fabrication de canons, de fusils et de projectiles.

(Messager officiel).

(1) Journal de Saint-Pétersbourg, 18 février (2 mars) 1904.

(2) Journal de Saint-Pétersbourg, 6 (19) mars, 1904, N° 63, partie officielle.

Oukase de S. M. l'Empereur au Sénat dirigeant (').

1. Ayant reconnu nécessaire de garantir d'une manière sûre la fourniture du nombre de chevaux nécessaire aux troupes, soit par le paiement de la redevance par la population, soit de toute autre manière, Nous ordonnons à titre de mesure temporaire et jusqu'à nouvel ordre de défendre l'exportation de chevaux hors de la frontière de l'Empire de Russie, à l'exception des cas exclusifs et isolés de chevaux de race supérieure pour lesquels il est exigé chaque fois une autorisation spéciale du directeur général des haras de l'Empire.

Le Sénat dirigeant prendra les mesures nécessaires pour l'exécution de ce qui précède.

Saint-Pétersbourg, 20 février 1904.

NICOLAS.

Ordre du jour à l'armée, du 24 février 1904, N° 79 (').

S. M. l'Empereur a ordonné le 23 février, savoir:

1. De créer des fonctions de chef du service sanitaire de l'armée de Mandchourie, en allégeant de ces fonctions le général de service de la même armée.

2. Le nouveau chef du service sanitaire est directement soumis au commandant de l'armée et il jouit des droits et des émoluments de chef de section principale de la direction de campagne. Il aura le grade de lieutenant-général, mais ses fonctions peuvent être remplies par un généralmajor.

3. On créera près le chef du service sanitaire une direction, dont les cadres seront à peu près les mêmes que ceux de la chancellerie du général de service pour la partie sanitaire de l'armée, en y ajoutant un chef de section, un adjoint de chef de section, deux médecins pour missions, et 4 employés subalternes.

Les membres du personnel de cette direction jouiront des droits accordés aux titulaires de fonctions analogues à celles qu'ils occupent et les fonctions de chef de la section médicale, ainsi que celles de son adjoint, devront être occupées par des médecins.

4. Les statuts, annexés ci-dessous (3), seront appliqués dès à présent et l'activité du chef du service sanitaire de l'armée de Mandchourie commencera aussitôt.

5. Le délégué général de la Société générale de la Croix-Rouge, attaché à chaque corps d'armée, sera placé sous les ordres du chef de l'état-major de chaque corps.

Croix-Rouge russe.

(Invalide russe) (3).

Le Messager officiel publie () l'aperçu suivant de l'activité de la Société russe de la Croix-Rouge à l'occasion de la guerre :

La direction générale a choisi plusieurs de ses membres pour former

(1) Journal de Saint-Pétersbourg, 27 février (11) mars 1904.

(2) Journal de Saint-Pétersbourg, 12 (25) mars 1904, N° 69, partie officielle.

(3) Voir l'Invalide russe, N° 56.

(4) 4 février. Journal de Saint-Petersbourg, 5 (18 février) 1904, N° 34, partie non officielle.

une commission exécutive, placée sous la présidence de M. Koudrine, adjoint du président de la direction générale. Cette commission est chargée d'organiser et d'expédier les détachements sanitaires en ExtrêmeOrient et c'est à elle que revient la tâche d'organiser en général le service médical pour les militaires blessés et malades. Cette commission a terminé actuellement tous les préparatifs pour l'envoi du personnel sanitaire et des objets destinés à l'hôpital flottant que l'aide de camp général Alexéiew a reconnu nécessaire d'installer sur le vapeur Mongolia, à PortArthur.

Ce détachement se compose de cinq médecins, d'un pharmacien, de neuf étudiants du 4° cours de l'académie militaire de médecine, de quatre aides-chirurgiens et de dix sœurs de charité de la communauté de SaintGeorges. Huit infirmiers sont attachés au détachement, qui est parti de Saint-Pétersbourg, le 31 janvier.

La commission et ensuite la direction générale ont organisé immédiatement dix détachements sanitaires disposant chacun de 200 lits. Le personnel de chaque détachement sera de cinq médecins, quinze sœurs de charité, un pharmacien, un chef du service économique et trente personnes de service. La direction générale a décidé de procéder à l'organisation des détachements et des ambulances avec le concours des six communautés de Saint-Pétersbourg, du comité des ambulances des dames de Saint-Pétersbourg, des deux communautés de Moscou et de celle de Kiew. Ce projet est déjà en voie d'exécution et la direction générale disposera sous peu d'un personnel qui pourra être envoyé sur le théâtre de la guerre et disposera de 2.000 lits pour les blessés et les malades.

La commission est entrée en outre en rapport, par télégraphe, avec plusieurs autres communautés de province afin qu'elles préparent le matériel nécessaire pour des ambulances et des détachements sanitaires. Il a été proposé aux communautés de Varsovie, Kazan, Odessa, Samara, Saratow, Tambow, Kharkow, Tomsk et Irkoutsk d'organiser des ambulances de 200 lits et aux communautés de Blagovestchensk, de Voronège et de Tchernigow des ambulances de 100 lits.

Il ne manque certainement pas de personnes désireuses de partir pour l'Extrême-Orient et l'organisation de ces ambulances n'offre, sous ce rapport, aucune difficulté. A Saint-Pétersbourg même leur nombre est très grand. Et pourtant la direction générale, en prévision de la nécessité de renforcer encore son personnel sanitaire, a jugé nécessaire d'abord d'organiser près les communautés des cours préparatoires pour les femmes ayant reçu de l'instruction et qui sont désireuses de partir en qualité de volontaires, puis de confier au comité de la Croix-Rouge pour les premiers secours en cas d'accidents, le soin d'ouvrir des cours préparatoires pour les infirmiers près les hôpitaux et autres établissements de l'administration militaire et navale de la municipalité et l'administration des institutions de l'Impératrice Marie.

Ayant pris les mesures nécessaires pour la création immédiate d'ambulances avec 4.100 lits, et pour l'instruction préparatoire du personnel sanitaire qu'exigeront ces ambulances dans l'avenir, la commission s'est préoccupée de la question de décider dans quels rayons doit se déployer l'activité de la Croix Rouge et en quoi elle doit consister dans chaque rayon. Par l'essence même de l'œuvre à accomplir, l'Extrême-Orient doit être divisé en deux rayons: rayon des opérations militaires et rayon des derrières de l'armée. Il faut organiser dans le premier des hôpitaux, des

détachements volants, des ambulances d'étapes, des dépôts d'approvisionnements pour les hôpitaux et une réserve du personnel sanitaire. Dans le deuxième rayon doivent être organisés le service de transport, les trains sanitaires, les points d'évacuation et les dépôts, qui devront au fur et à mesure transmettre aux établissements du premier rayon le matériel nécessaire aux hôpitaux.

Les autres parties de la Sibérie et la Russie d'Europe devront jouer le rôle de troisième rayon, servant à l'approvisionnement des deux premiers. C'est là que devront s'établir les grands dépôts d'objets nécessaires à l'œuvre de la Croix-Rouge. On se propose d'installer des dépôts de ce genre à Kiew, Kharkow, Samara, Omsk et Irkoutsk. Quant aux dépôts du deuxième rayon, ils seront établis à Lao-Lian, à Kharbine et à Khabarovsk. On dispose déjà des services de 40 étudiants du IV cours de l'académie militaire de médecine pour les détachements volants; pour l'installation des dépôts en Mandchourie on y a envoyé un agent, M. Stépanow, qui connaît parfaitement le pays et qui a organisé pendant la dernière campagne de Chine un hôpital à Lao-Lian et des dépôts alimentaires sur les

bords du Peï-Ho.

La commission a soulevé en outre la question du meilleur mode de transport des colis en Sibérie et celle de l'évacuation des blessés et des malades. Pour ce qui est des colis, elle a adopté pour règle qu'ils seront expédiés en même temps que le personnel sanitaire, de sorte que le personnel pourra ainsi inaugurer immédiatement son activité, tandis que quand les colis sont expédiés avant le départ des détachements, il peut arriver qu'ils prennent une fausse direction.

Relativement à l'évacuation des blessés et des malades, la première question qui se pose c'est l'organisation sur certains points de locaux où les militaires grièvement blessés ou gravement malades pourront être laissés, dans les cas d'impossibilité pour eux de continuer le voyage et où l'on pourra trouver tout ce dont ils auront besoin. De pareilles installations seront surtout nécessaires sur les bords du lac Baïkal, où l'évacuation subira forcément des retards, vu que le transport par le Baikal ne sera pas aussi facile que par le chemin de fer et que parfois même toute communication par le lac doit être suspendue plusieurs jours consécutifs. La commission est entrée, à ce sujet, en rapport avec l'administration locale à Irkoutsk et lui a demandé d'organiser sur la rive du Baïkal plusieurs hôpitaux-baraques.

Par rapport à la voie ferrée proprement dite, le ministère de l'intérieur est venu à l'aide de la Croix-Rouge en lui proposant de disposer des refuges organisés pour les émigrants dans le voisinage de plusieurs des stations de la ligne magistrale du chemin de fer de Sibérie. Cette proposition simplifie naturellement beaucoup le problème.

Toute une série de mesures ont été prises en outre par la commission en vue de l'approvisionnement du matériel. Elle a cherché avant tout un local pour y établir un dépôt central. On en a trouvé un disponible et approprié au but dans les casernes de la sotnia des cosaques de l'Oural, près du siège de la direction générale. La Commission a jugé nécessaire, en outre, d'organiser un atelier central de couture, où les personnes disposées à travailler à titre gratuit, ainsi que les femmes pauvres désireuses de recevoir de l'ouvrage, pourront s'installer. Cet atelier se trouve, à la Ligovka, N° 3, dont le propriétaire a offert à titre gratuit un vaste appartement meublé, avec le chauffage et l'éclairage.

Circulaire de la commission exécutive de la direction générale de la de la Société russe de la Croix-Rouge pour les secours aux malades et blessés en Extrême-Orient aux directions de circonscriptions et aux directions locales, ainsi qu'aux communautés des sœurs de charité.

10 février 1904 (N° 3) (1).

En vertu d'un rescrit impérial à la direction générale de la Société de la Croix-Rouge, Sa Majesté l'Impératrice Marie Féodorovna, auguste protectrice de la Société, a daigné confier à la direction générale et à toutes les institutions de la Croix-Rouge, l'exécution de l'œuvre sainte d'alléger les souffrances des blessés au cours de la guerre russo-japonaise qui vient de commencer. Sa Majesté l'Impératrice a exprimé en même temps la ferme conviction que sous le drapeau de la Croix-Rouge, ce symbole de l'union de l'assistance volontaire, se réuniront les efforts de tous les Russes qui désirent, dans la mesure de leurs moyens et autant que possible, concourir à l'allégement des souffrances des militaires blessés.

La volonté suprême de notre auguste Protectrice trace deux devoirs à toutes les institutions de la Croix-Rouge: 1° celui de devenir dans son rayon d'activité, le centre de l'assistance volontaire, en recueillant les dons en espèces et en nature; et 2° de prendre une part active à l'organisation générale des secours dans la mesure et la forme qui leur seront indiquées par la commission exécutive de la direction générale de la Société, seule et unique de par la volonté de Sa Majesté l'Impératrice Marie Féodo

rovna.

En exécution des ordres de l'Auguste Protectrice de la Société, la commission exécutive propose à toutes les institutions de la Société, de prendre en considération ce qui suit :

1. Organiser immédiatement sur les bases les plus larges, une collecte de dons en espèces et en nature, en publiant à cet effet des avis dans les journaux locaux, en installant des troncs et en multipliant le nombre de leurs organes soit des comités chargés de faire des collectes dans toutes les villes. A cet effet, les directions de souscription et les directions locales sont invitées à instituer des comités dans les villes de district.

La commission propose à cet effet de ne pas délivrer de feuilles de souscription, ce mode de collecte n'étant pas désirable. Il n'y a qu'à augmenter le nombre des caisses pour la réception des dons, à créer toute une série de nouvelles institutions de la Société et à annoncer partout le but des offrandes et où elles seront reçues.

2. Il est nécessaire d'informer chaque semaine la commission exécutive de la quantité des dons de toute espèce reçus par chaque institution. Ces informations seront données sur les listes ad hoc et grâce à ces informations la commission exécutive disposera toujours de renseignements complets et exacts sur l'endroit où se trouvent des ressources disponibles qu'elle pourra envoyer à destination, en temps utile.

3. On aura besoin pour l'entretien pendant toute la durée de la guerre, de toute une série d'ambulances de la Croix-Rouge déjà formées ou à former, de détachements volants, etc., de très grandes ressources pécuniaires, et il faut que toutes les institutions de la Croix-Rouge consacrent

(1) Journal de Saint-Pétersbourg, 13 (26) février, N° 41, partie non officielle.

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