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suivant laquelle le fait de rendre cette visite n'impliquait aucune intention hostile au Saint-Siège; car l'offense est intrinsèque à l'acte d'autant plus que le Saint-Siège n'avait pas manqué de prévenir ce même Gouvernement.

Et l'opinion publique, tant en France qu'en Italie, n'a pas manqué d'apercevoir le caractère offensif de cette visite, recherchée intentionnellement par le Gouvernement italien dans le but d'obtenir par là l'affaiblissement des droits du Saint-Siège et l'offense faite à sa dignité, droits et dignité que celui-ci tient pour son devoir principal de protéger et de défendre dans l'intérêt même des catholiques du monde entier.

Afin qu'un fait aussi douloureux ne puisse constituer un précédent quelconque, le Saint-Siège s'est vu obligé d'émettre contre lui les protestations les plus formelles et les plus explicites, et le soussigné Cardinal Secrétaire d'État, par ordre de Sa Sainteté, en informe par la présente Votre Excellence, en vous priant de vouloir porter le contenu de la présente Note à la connaissance du Gouvernement de...

Il saisit en même temps cette occasion de confirmer à Votre Excellence les assurances... etc...

Cardinal MERRY DEL VAL.

CORÉE

Extrait du rapport sur la situation économique de la Corée de M. F. Berteaux, vice-consul, chargé de la Chancellerie de la Légation de France à Séoul.

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La première constatation que nous ayons donc à faire est une augmentation de 4.548.976 yens soit 11.827.337 fr. 60 pour un commerce dont le chiffre total n'est que de 50.074.984 yens soit 130.194.958 fr. 40. En elle-même, cette avance n'est pas une quantité négligeable pour un petit pays comme la Corée qui n'en est encore qu'à ses débuts, et ne l'oublions pas, à des débuts pénibles; mais cette progression prend une signification plus importante si l'on remarque qu'elle n'est pas un accident for

(1) Voir Archives Diplomatiques, numéros précédents, Chronique.

tuit, mais la continuation, malgré des influences contraires, d'une avance qui en 1901, se traduisait déjà par 6.253.866 yens soit 16.260.051 fr. 60. Ce qui fait, au total, que sur l'année normale de 1900, l'année 1902 est en progrès de 10.802.842 yens soit 28.087.389 fr. 20.

Le même tableau, qui marque une progression suivie, tant dans les importations que dans les exportations, examiné de plus près, nous permet de constater que la diminution relative des exportations par rapport aux importations, constatée pour 1901, fait place, en 1902, à une proportion inverse. Ce sont les exportations qui ont avancé de 3.029.462 yens soit 7.876.601 fr. 20, tandis que les importations ne faisaient que gagner 1.519.514 yens soit 3.950.736 fr. 40.

Il semble donc que l'équivalence approchée qui existait en 1900 entre les importations et les exportations, ait été rompue en 1902 comme en

1901.

Cette remarque n'est pas absolument exacte. Pour nous rendre compte de ce qu'elle contient d'erronné, nous n'avons qu'à examiner les chiffres du commerce général, défalcation faite des réexportations.

2° VALEUR TOTALE nette du COMMERCE GÉNÉRAL, EN YENS

(Métaux précieux et numéraire compris, mais défalcation faite des

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Le tableau ci-dessus prouve qu'en fait, le progrès marqué dans la valeur du commerce général par l'année 1902 sur les années 1900 et 1901 est le même, en fin de compte, que l'on déduise on non les réexportations.

Mais le même tableau a, en outre, l'avantage de nous montrer que les importations (nettes) qui, en 1901, dépassaient les exportations de 3.122.630 yens, soit 8.118.838 fr., ne les dépassent plus, en 1902, que de 1.618.002 yens, soit 4.206.805 fr. 20.

A ne s'en tenir qu'aux chiffres, la balance du commerce général est donc déjà moins défavorable à la Corée en 1902 qu'elle ne l'était en 1901. Elle l'est encore bien moins si l'on se borne à l'examen des chiffres du commerce extérieur. Sur ce point, le secrétaire général des Douanes co

réennes déclare que l'on peut considérer, sans crainte de se tromper, que la balance a été égale en 1902 entre les importations et les exportations. En effet, si des importations de l'étranger, qui s'élevèrent au chiffre de 13.692.842 yens, on déduit les réexportations à destination de l'étranger, valant 151.433 yens, on obtient un total de 13.541.409 yens qui n'est plus supérieur que de 160.233 yens au total des exportations à destination de l'étranger, marchandises et or (8.317.070 + 5.064.106), soit 13.381.176 yens. M. Chalmers va plus loin, il fait remarquer, à très juste titre, que cette balance de 160.000 yens, débitrice quand l'on se borne à l'examen des chiffres, deviendrait créditrice si l'on voulait bien tenir compte du fait que le matériel de chemin de fer, importé en 1902 pour une valeur de 450.000 yens, a été entièrement payé par des capitaux étrangers.

Nous ne voudrions d'ailleurs pas attacher une trop grande importance à cette équivalence approchée que la douane coréenne semble rechercher entre les importations et les exportations.

Les économistes les plus justement célèbres ont démontré depuis longtemps que l'excédent des exportations sur les importations n'est pas pour un pays une condition essentielle de sa prospérité commerciale; et que, d'autre part, il ne faut pas voir dans l'excédent des importations sur les exportations une raison absolue d'appauvrissement économique. Il est évident, en effet, à ne prendre que l'exemple de la Corée, pays neuf au point de vue industriel et commercial, que les importations de matériel pour l'établissement de ses voies ferrées et pour la mise en exploitation de ses mines, sont pour elle autant d'acquisitions fécondes pour l'avenir et que, si importants que soient leur prix d'achat et l'excédent qu'il détermine dans la valeur des importations, il n'en représente pas moins pour l'importateur une source productive de richesse.

Le seul fait qui puisse justifier le désir apparent de la Douane de voir les exportations égaler les importations est la pauvreté financière du Gouvernement. La Corée, riche du sol arable de ses vallées et des pêcheries abondantes de ses côtés, riche surtout de son sous-sol minier, est dénuée de tous capitaux par le fait, précisément, que rien, ou à peu près, n'a encore été convenablement exploité ou mis en valeur. Si donc nous pouvons constater que les acquisitions de la Péninsule sont de nature à développer sa richesse en mettant en œuvre sa puissance productrice, on peut très bien concevoir, d'autre part, que la crainte de voir le pays recourir à des emprunts onéreux fasse souhaiter, pour le moment du moins, quelque équilibre entre les importations et les exportations.

Nous nous hâterons d'ajouter que cet équilibre existait en 1900 et que s'il a été violemment rompu en 1901, il a montré, en 1902, une vigoureuse tendance à se rétablir.

Les trois tableaux ci-dessous nous le prouveront :

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Valeur totale du commerce général.

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Valeur nette du commerce général (c'est-à-dire moins les réexportations).

17.751.828

19.413.106

1.661.278

Valeur nette du commerce extérieur (exportations d'or comprises)

10.940.400

13.072.917

2.132.457

BALANCE DU COMMERCE GÉNÉRAL ET DU COMMERCE EXTÉRIEUR EN 1901

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Valeur totale du commerce général.

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Valeur nette du commerce général (c'est-à-dire moins les réexportations)

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Valeur nette du commerce extérieur (exportations d'or comprises)

14.696.470

13.455.300

D

1.241.170

BALANCE DU COMMERCE GÉNÉRAL ET DU COMMERCE EXTÉRIEUR EN 1902

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23.157.317

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3.760.350

Valeur nette du commerce général (c'est-à-dire moins les réexportations).

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ARCH. DIPL. 1904. — 3a SÉRIE, T. 90

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Ces tableaux nous permettent de constater, en outre, que la balance entre les importations et les exportations est surtout défavorable lorsqu'il s'agit du commerce général, tandis qu'elle a toujours une tendance marquée à redevenir sensiblement égale lorsque l'on revient aux chiffres du commerce extérieur.

Cette constatation faite, nous reprendrons, avant d'aborder le commerce extérieur, l'examen des différents aspects sous lesquels se présente le commerce général.

Nous avons vu déjà que la valeur nette du commerce général, métaux précieux et numéraire compris, mais déduction faite des réexportations, donnait en faveur de 1902 une avance de 4.560.296 yens, soit 11.856.769 fr. 60, sur 1901 et 10.765.702 yens, soit 27.990.825 fr. 20, sur 1900.

Le tableau ci-dessous nous fera constater que la déduction du numéraire et des métaux précieux laisse la valeur nette du commerce général de 1902, en avance sur 1901 comme sur 1900:

4° VALEUR NETTE DU COMMERCE GÉNÉRAL EN YENS, DÉDUCTION FAITE NON SEULEMENT DES RÉEXPORTATIONS, MAIS DES MÉTAUX PRÉCIEUX, NUMÉ

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Années.

précieux, etc. Importés. Exportés. à défalquer.

nette.

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Il résulte de ces chiffres en faveur de 1902 une avance de 60.279 yens, soit 156.725 fr., sur 1901 et de 3.980.932 yens, soit 10.349.903 fr. 20 sur 1900.

Nous étions donc fondé à déclarer qu'en aucun cas le commerce général de 1902 ne s'est trouvé en infériorité devant celui de 1901.

Nous n'aurons à constater son recul que lorsque nous en déduirons les chiffres du commerce de port en port, de façon à trouver la valeur du commerce extérieur.

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