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demandons des provisions que l'armée ne sauroit tirer de France, attendu son grand éloignement des frontières; elle doit donc les trouver en Lombardie où ses conquêtes l'ont conduite; le droit de la guerre l'ordonne ainsi, et l'amitié doit s'empresser d'offrir

ces secours.

C'est ce qui a déterminé à imposer vingt millions de livres de France, qui seront répartis sur les différentes provinces de la Lombardie; les besoins de l'armée qui l'exigent: ainsi l'époque des payemens qui doivent être rapprochées le plus possible seront fixées par des instructions particulières ; et c'est unẹ contribution bien légère pour des pays aussi fertiles, surtout si on pèse les avantages qui doivent en résullui

ter pour

La répartition auront certainement pu être faite par les agens de la République Françoise, et rien n'eût étés plus légitime; mais on l'a confiée à des autorités locales et à la junte d'Etat, en lui indiquant seulement la base,

Celle de cette contribution doit être répartie entre les provinces; dans la proportion où se levoient les impôts que la Lombardie payoit au tyran d'Autriche; elle doit tomber individuellement sur les riches, sur les personnes vraiment aisées, sur vraiment aisées, sur les corps ecclésiastiques qui se sont crus trop long-temps privilégiés, et qui avoient su se délivrer des impositions. En général, la classe indigente doit être épargnée le plus possible.

Si on fait des réquisitions en nature, le Général

en Chef et le commissaire du Gouvernement, dé clarent qu'elles ne seront point une surcharge de contribution; on estimera désormais la valeur de tous les objets en réquisition; et ils seront payés au vendeur sur le produit de la contribution de guerre fixée ci-dessus, ou ils seront payés comptant en argent dont on tirera des réçus.

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(Moniteur, No. 264, Dimanche, 12 Juin, 1796,)

Buonaparté, Général en Chef, à la République de Venise,-Brescia, le 10 Prairéal, an 4.

C'est pour délivrer la plus belle contrée de l'Eurepe, du joug de fer de l'infâme Maison d'Autriche que l'armée Françoise a bravé les obstacles les plus difficiles à surmonter.

La victoire, d'accord avec la justice, a couronné ses efforts: les débris de l'armée ennemie se sont retirés au delà du Mincio. L'armée Françoise passe pour les poursuivre, sur le territoire de la République de Venise, mais elle n'oubliera pas qu'une longue amitié unit les deux Républiques.

La religion, le Gouvernement, les usages, les propriétés, seront respectés: que les peuples soient sans inquiétude, la plus sévère discipline sera main

tenue: tout ce qui sera fourni à l'armée sera exactement payé en argent.

Le Général en Chef engage les officiers de la République de Venise, les magistrats et les prêtres, à faire connoître ses sentimens au peuple, afin que la confiance cimente l'amitié qui, depuis long-temps,

unit les deux nations.

Fidèle dans le chemin de l'honneur, comme dans celui de la victore, le soldat François n'est terrible que pour les ennemis de la liberté et de son Gouvernement.

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(Moniteur, No. 278, Dimanche, 26 Juin, 1796.)

Buonaparté, Général en Chef, aux Habitans du Tyrol. Au Quartier-Général de Tortonne, le 26 Prairéal, an 4.

Je vais passer sur votre territoire, braves Tyroliens, pour obliger la cour de Vienne à une paix nécessaire à l'Europe, comme à ses sujets. C'est votre propre cause que je vais défendre. Depuis assez longtemps, vous êtes vexés et fatigués des horreurs d'une guerre entreprise, non pour l'intérêt du peuple Allemande, mais pour les passions d'une seule famille.

L'Armée Françoise respecte et aime tous les

peuples, plus particulièrement les habitans simples et vertueux des montagnes. Votre religion, vos usages seront partout respectés. Nos troupes maintiendront une discipline sévère, et rien ne sera pris dans le pays, sans qu'il soit payé en numéraire. Vous nous recevrez avec hospitalité, et nous vous traiterons avec fraternité et amitié.

Mais s'il en étoit qui connussent assez peu leurs véritables intérêts pour prendre les armes et nous traiter en ennemis, nous serons terribles comme le feu du ciel, nous brûlerons les maisons et dévasterons les territoires des villages qui prendront part à une guerre qui leur est étrangère.

Ne vous laissez pas induire en erreur par les agens de l'Autriche. Garantissez votre patrie, déjà vexée par cinq ans de guerre, des malheurs qui l'affligeroient. Sous peu, la cour de Vienne, obligée à la paix, rendra aux peuples ses priviléges qu'elle a usurpés, et à l'Europe, la tranquillité qu'elle trouble.

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(Moniteur, No. 278.—Dimanche, 26 Juin, 1796.

Buonaparté, Général en Chef.-Au Quartier-Général de Tortonne, le 26 Prairéal, an 4.

Les habitans des fiefs impériaux, à l'instigation de

plusieurs de leurs seigneurs, et des agens de l'Empereur à Gênes, ont violé le serment d'obéissance qu'ils avoient prété à la République Françoise; ils ont assassiné plusieurs détachemens François, et ont assiégés dans Arquata les troupes qui y étoient. Il n'est point d'horreurs qu'ils n'aient commises, Les insensés comptoient sur l'impunité; ils croyoient l'armée éloignée, ils ne savoient pas que les phalanges de l'armée d'Italie sont partout où il y a des ennemis de la République à punir. Ils ne savent pas encore, leurs instigateurs, qu'il n'est point de réfuge qui puisse les soustraire au courroux du peuple François qu'ils apprennent, par le spectacle terrible d'Arquata, le sort qui les attend, s'ils ne changent de conduite, et s'ils ne profitent de la porte la clémence nationale laisse encore ouverte au

que

repentir.

En conséquence, le Général en Chef ordonne.

Art. 1. Toutes les communes des fiefs impériaux en Italie, enverront sur-le-champ trois députés au Quartier-Général à Tortonne, avec les procès-verbaux de la prestation de serment d'obéissance qu'elles font à la République Françoise, et les arme qui existent dans leurs communes.

2. Toutes les communes enverront deux ôtages pour être garans de leur fidélité.

3. Tous les seigneurs possédant fiefs impériaux, seront tenus de se rendre en personne, à Tortonne, pour prêter le serment d'obéissance à la République ; et si, cinq jours après la publication du présent

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